La mission du satellite SMILE permettra de saisir l'impact du soleil sur les phénomènes de météo spatiale et de mieux gérer les conséquences sur la Terre. Crédit Istock

Apport technologique de pointe du Canada à la mission du satellite SMILE pour étudier les phénomènes de météo spatiale

L’apport du Canada est possible grâce aux travaux de chercheurs de l’Université de Calgary, qui sont accompagnés sur le plan financier par l’Agence spatiale canadienne (ASC) et d’autres partenaires nationaux, dont la Fondation canadienne pour l’innovation, le ministère du Développement économique, du Commerce et du Tourisme de l’Alberta.

Démystifier les phénomènes de météorologie spatiale et limiter leurs dommages

La mission satellitaire SMILE (pour Solar wind Magnetosphere Ionosphere Link Explorer) est un projet proposé par des chercheurs canadiens de l’Université de Calgary. Son lancement est prévu en 2023, et sa durée de vie sera de trois à cinq ans.

Le satellite aura pour objectif d’aller à la croisée des phénomènes de météorologie spatiale, dans le but de les disséquer pour en saisir les conséquences visibles à divers endroits de la planète, et mieux y faire face. Ces conséquences se traduisent en des aurores polaires, en pannes technologiques et autres dommages matériels, avec des implications économiques et sociales importantes : perturbations des satellites en orbite, des réseaux électriques, du transport aérien, etc.

Le projet des chercheurs canadiens a retenu l’attention de l’Agence spatiale européenne (ESA) et de l’Académie chinoise des sciences (CAS). Leur collaboration rend compte de la dimension universelle de la mission SMILE, compte tenu de ses répercussions sur la lutte contre les impacts négatifs des phénomènes de météo spatiale dans le monde.

L’intérêt pour le Canada est significatif à plusieurs égards. Comme le pays dispose de la plus grande masse d’air continentale où se produisent les aurores, la mission SMILE lui ouvrira des possibilités pour renforcer ses infrastructures spatiales et terrestres contre les conséquences négatives de ces phénomènes.

« Cette mission fournira les données dont les chercheurs ont besoin pour mieux comprendre les phénomènes de météorologie spatiale et les dommages qu’ils causent. Elle permettra aussi aux gouvernements et à l’industrie de mieux protéger les satellites et les infrastructures au sol, comme les réseaux électriques essentiels aux services offerts quotidiennement aux Canadiens », a relevé le ministre de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique, Navdeep Bains, dans le communiqué de presse.

Les conséquences des phénomènes de météo spatiale peuvent se traduire en perturbations importantes dans différents secteurs d’activités sur Terre, dont les télécommunications. Crédit : iStock.

Une partie de la Stratégie spatiale du Canada

Compte tenu de l’importance de la mission SMILE sur les plans scientifique, social et économique pour le Canada, elle fait partie intégrante de sa Stratégie spatiale. L’ASC et ses partenaires y ont injecté 12,5 millions de dollars. La première partie de ce financement, d’une valeur de 11 millions, servira à la conception de l’Imageur dans l’ultraviolet (UVI) par la compagnie Honeywell Aerospace. La somme restante est destinée à l’Université de Calgary pour la conception du Centre scientifique de l’exploitation et des données de l’UVI.

L’UVI est l’un des quatre instruments qui seront embarqués sur le satellite SMILE. Son rôle sera essentiellement celui d’observer les aurores dans l’hémisphère nord, à tout moment, durant une quarantaine d’heures. Les autres instruments sont fabriqués et fournis par la Grande-Bretagne et la Chine. Cet apport chinois marque le premier partenariat du Canada avec l’Académie chinoise des sciences dans un projet scientifique spatial.

La contribution canadienne à SMILE peut aussi être vue comme un instrument de positionnement stratégique, qui permet au Canada de réaffirmer son rang dans le concert des nations comme un pays qui innove, et qui a un rôle prépondérant dans les missions spatiales qui auront impact durable sur la vie de l’humanité.

« Le partenariat international SMILE constitue un véritable bond de géant en ce qui concerne notre capacité d’observer les phénomènes de météo spatiale et de prévoir leurs effets […] Grâce à cette mission, il sera possible de […] prédire les orages géomagnétiques et de protéger les systèmes mondiaux de navigation par satellite et les satellites de télécommunication. L’Université de Calgary a fourni les instruments scientifiques à plus de 20 missions spatiales. Nous sommes fiers de donner une impulsion à notre Stratégie de recherche sur les nouvelles technologies de l’environnement spatial de la Terre grâce à notre rôle dans la mission SMILE », a affirmé le président et vice-chancelier de l’Université de Calgary, Ed MacCauley, dans le communiqué de presse.

Le Canada, qui n’en est pas à sa première contribution à la recherche sur la météo spatiale, a eu à lancer, en 2013, la mission ePOP sur CASSIOPE. La réussite du lancement de cette sonde est un véritable motif de fierté pour le pays, et la poursuite de son exploitation, dans le cadre de la constellation satellitaire SWARM ECHO, par l’Agence spatiale européenne, ne peut que renforcer cette fierté.

 Avec des informations de l’Agence spatiale canadienne
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