Diversité de couleurs mise en exergue à travers ces bras levés. Crédit : Istock.

Les préjugés créent une charge émotionnelle qui incite les personnes de couleur à vouloir quitter leur emploi au Canada

C’est ce que révèle une étude de Catalyst, un organisme qui mène des recherches et travaille à une plus grande prise en compte des intérêts des femmes en emploi, depuis plus de cinq décennies au Canada.

En cause, la discrimination et les préjugés

La directrice générale de Catalyst, Tanya Van Biesen Crédit : Catalyst

Les personnes de couleur concernées par cette étude sont notamment les Noirs et les Asiatiques de l’Est et du Sud.

Il s’agit de personnes qui sont très souvent « sur leur garde », à cause des discriminations et de préjugés subis dans la société en général ou au travail, ce qui ne manquent pas d’influencer leurs émotions et leur santé, observe la directrice générale de Catalyst, Tanya Van Biesen, dans un entretien avec Alice Chantal Tchandem.

Mme Van Biesen relève que ces personnes connaissent des niveaux élevés d’émotion qu’elle qualifie de « charge émotionnelle de haut niveau ». C’est ce qui les pousse à « envisager de quitter leur emploi ».

« Lors d’entrevues en profondeur, 77 % des femmes et des hommes de couleur ont relaté des histoires pénibles d’exclusion et de vigilance. Dans bien des cas, ces histoires n’ont été révélées que tard dans l’entrevue, ce qui indique bien l’importance de creuser afin d’être en mesure de mieux saisir l’expérience des personnes de couleur », indique-t-on dans le communiqué de presse.

Écoutez

Principaux constats de l’étude menée en 2019 auprès de plus de 700 Canadiennes et Canadiens de couleur, en partenariat avec Ascend Canada :

De 33 % à 50 % des professionnels noirs, asiatiques de l’Est et du Sud sont très vigilants pour se protéger contre les préjugés,

De 50 % à 69 % des professionnels noirs, asiatiques de l’Est et du Sud qui sont très vigilants face aux préjugés ont la ferme intention de quitter leur emploi,

De 22 % à 42 % signalent des taux élevés de troubles du sommeil.

Un groupe de travailleurs, dont des minorités visibles, se concertent autour d’une table. Crédit : iStock

Des mesures visant une meilleure intégration

Les grandes conclusions de l’étude intitulée Combattre les effets de la charge émotionnelle chez les personnes de couleur au Canada grâce à l’autonomisation au sein des milieux de travail  portent sur trois aspects essentiels résumés par Tanya Van Biesen :

  • la mise en place d’un milieu de travail plus inclusif et plus équitable;
  • l’amélioration de la représentation de ces minorités dans l’ensemble des entreprises et dans les postes de décision;
  • une plus grande ouverture de la majorité blanche à coopérer avec ces minorités.

Il ressort de l’étude que malgré ces charges émotionnelles, les personnes de couleur affichent toujours une détermination à réussir leur vie professionnelle et à contribuer à la croissance économique nationale.

« Les personnes de couleur constituent un moteur de l’économie canadienne et, malgré cela, elles continuent d’avoir à composer avec des obstacles parmi les plus profondément ancrés, notamment leur quasi-absence au sein des postes de haute direction, l’iniquité salariale et la discrimination […] En cette période de pénurie de talents et de compétences, les entreprises doivent prendre des mesures intentionnelles pour créer des milieux de travail axés sur l’autonomisation qui valorisent les personnes pour leur caractère unique et qui les motivent à ne pas quitter le travail », a souligné Mme Biesen dans le communiqué de presse.

La directrice générale a dit espérer que l’étude mène à l’ouverture d’un débat au pays pour susciter les changements qui s’imposent dans la société et au travail, pour redonner confiance aux minorités visibles concernées.

Avec des informations de Catalyst
Catégories : Société
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