Après avoir essuyé plusieurs critiques pour sa décision de mettre un terme à son programme de formation professionnelle pour personnes souffrant d’un handicap intellectuel ou d’un trouble du spectre de l’autisme, Walmart tente de sauver la face en proposant un nouveau programme à l’intention de ces personnes.
C’est avec une certaine « fierté » que le géant du commerce de détail a annoncé son nouveau programme à l’intention des personnes présentant un trouble du développement.
Ce Programme de stagiaires en formation du Québec est présenté par l’entreprise comme un programme « amélioré et harmonisé » qui offrira deux options de stage aux personnes concernées : un stage rémunéré et un autre bénévole.
Les nouveaux participants ne seront pas traités de la même façon que les anciens. Pour les anciens, que les programmes de stage soient rémunérés ou bénévoles, ils seront assortis d’un contrat renouvelable.
Les nouveaux pourront aussi bénéficier de stage rémunéré avec un contrat renouvelable. Par contre, quand il sera question de stage bénévole, le contrat sera renouvelable une seule fois. Il n’excédera pas deux ans, et le stagiaire pourra acquérir les compétences nécessaires à une meilleure intégration en emploi.
« Grâce à l’appui des organismes locaux et de divers partenaires, nous avons élaboré un programme bonifié et encore mieux adapté à la réalité des personnes ayant un trouble du développement afin de leur offrir un environnement d’intégration sociale », a affirmé Josée Monette, vice-présidente aux ressources humaines pour Walmart Canada.

Une personne en situation de handicap échange avec ses collègues dans un couloir. Crédit : iStock.
Simple opération de charme ou volonté réelle de répondre à un besoin?
La décision de Walmart d’offrir un nouveau programme qu’elle considère comme étant « bonifiée » intervient un peu plus d’un an après la clôture de son programme de formation professionnelle pour les personnes connaissant un trouble du développement.
Cela avait entraîné des pertes d’emploi importantes pour plusieurs de ces personnes ayant servi au sein de la compagnie pendant plus de deux décennies.
Cette décision avait créé une onde de choc au sein de la société. Et plusieurs organismes de défense des droits de la personne avaient réclamé plus d’équité en emploi au sein des entreprises canadiennes, en ce qui a trait notamment à l’intégration des personnes présentant une déficience intellectuelle, un trouble du développement ou un trouble du spectre de l’autisme.
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse avait exigé que le secteur privé soit assujetti à la Loi sur l’égalité en emploi.
En réaction, Walmart avait justifié sa décision par une volonté de proposer un « nouveau programme » en remplacement de l’ancien qui ne répondait pas à ses attentes. Elle avait fait part de sa volonté de « recruter directement » certains des anciens participants.
Dans sa nouvelle offre de formation, la compagnie n’a pas mentionné cette possibilité d’embauche directe, mais elle fait état uniquement d’occasions de stage rémunéré et bénévole, avec des possibilités de contrat renouvelable, sans toutefois préciser les termes du contrat pour les participants actuels.
Pour ce qui est des nouveaux participants bénévoles, il est spécifié qu’au bout de deux ans, ils pourront trouver « d’autres occasions d’intégration » avec l’aide de leurs agences locales. Est-ce à dire qu’ils devront trouver d’autres occasions d’intégration ailleurs, dans d’autres entreprises, au terme de leur séjour en tant que stagiaires à Walmart?
Bien que salué par divers organismes, le nouveau programme semble plus axé sur le stage que sur l’embauche directe des personnes présentant un trouble du développement. Cela pourrait laisser croire qu’avec son nouveau programme, Walmart s’est lancée dans une véritable opération de charme, après la pluie de critiques.
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