L'appartenance au Canada moins bien perçue dans l'Ouest qu'au Québec (iStock)

Être Canadien à géométrie variable : qu’en est-il du sentiment d’appartenance au pays?

En 1867, à Charlottetown, capitale de l’Île-du-Prince-Édouard, les Pères de la Confédération déposent les bases de ce qui est devenu le Canada d’aujourd’hui.

Proclamation de la Confédération canadienne (Archives et Bibliothèque nationale)

Cet acte, appelé « Confédération canadienne », est le processus politique par lequel les colonies britanniques de la fin du XIXe siècle, des colonies distinctes et autonomes du Canada-Uni (le Haut-Canada, aujourd’hui l’Ontario, et le Bas-Canada, aujourd’hui le Québec – comprendre la hauteur en relation avec le cours du fleuve Saint-Laurent), du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse sont devenues le Dominion du Canada.

Par la suite, le Manitoba fait son entrée dans le Dominion canadien en 1870. La même année sont créés les Territoires du Nord-Ouest. Un an plus tard, au-delà des Rocheuses, la Colombie-Britannique devient province canadienne.

L’Île-du-Prince-Édouard, qui a vu naître l’entité politique du pays, l’intègre en tant que province, minuscule, mais tout de même, en 1873.

En 1898, le second territoire nordique, le Yukon, devient officiellement territoire canadien.

Il a fallu attendre le début du XXe siècle, 1905, pour que les deux dernières provinces des Prairies, l’Alberta et la Saskatchewan, se joignent à la Confédération.

Quant à la plus jeune, Terre-Neuve-et-Labrador, c’est en faillite technique et après un référendum âprement disputé entre les pro-Canada et les anti-Canada que le territoire est devenu province en 1949.

Enfin, le 1er avril 1999, les Territoires du Nord-Ouest ont été divisés en deux territoires distincts, créant ainsi un nouveau territoire appelé Nunavut. Ce mot signifie « notre terre » en inuktitut, la langue des Inuit.

Iqaluit au Nunavut (iStock)

Mais sommes-nous tous attachés au Canada?

Le sentiment d’aliénation du Québec envers le « reste du Canada » n’a rien de nouveau. Des Patriotes de 1837 aux discours enflammés de Louis-Hyppolite Lafontaine au XIXe siècle aux deux référendums sur la souveraineté – 1980 et 1995 – les Québécois, pas nécessairement en majorité, ont de tout temps émis certaines réserves envers le pays comme entité politique, sociale et culturelle.

Encore aujourd’hui, un sondage récent de la firme Abacus confirme cette tiédeur québécoise, les répondants ont affirmé à 28 % que leur province devrait quitter le Canada.

Oui, vous avez bien lu, 28 %.

Au référendum de 1995, les partisans du oui étaient à 49,42 %!

Est-ce que le Canada est bon pour vous?

Calgary, Alberta (iStock)

Le sondage dont il est question ici montre que c’est justement dans les Prairies, en Alberta et en Saskatchewan, que ces Canadiens ont plus de réserves quant à l’avantage d’être Canadien et non pas seulement Albertain ou Saskatchewanais.

Entendons-nous, il y a loin de l’inconfort au déclenchement d’un processus référendaire.

Au moins 71% des Albertains et des Saskatchewanais qui ont répondu au sondage affirment que la fédération canadienne a du bon pour leur province.

La rivière Saskatchewan à Saskatoon (iStock)

Ironie de la chose, au Québec, ce sont 76 % des répondants qui ont la même opinion.

Pour l’Ontario et la Colombie-Britannique, les résultats sont stratosphériques, 90% pour l’une, 92% pour l’autre  

Est-ce que le Canada nuit à votre province?

Au Québec, les répondants ont dit oui à 24 %, et, donnée fascinante, ils sont 29 % en Alberta.

En vrac

En parcourant les résultats, on trouve des disparités régionales intéressantes :

72% des Québécois souverainistes disent que les changements climatiques représentent une crise exigeant une action directe et immédiate, opinion partagée à peine à 14 % par les souverainistes de l’Ouest.

Cette crise des changements climatiques serait un canular ou au mieux un phénomène inévitable, disent 86 % des Albertains et des Saskatchewanais sondés. Ils sont 28 % au Québec.

(iStock)

L’immigration qui divise

Les souverainistes qui sont en faveur de l’immigration, ceux qui décrivent ce phénomène comme une valeur bénéfique au pays, sont 61 % au Québec, mais 38 % dans les Prairies.

Ceux qui disent le contraire, que l’immigration représente un fardeau pour le Canada, sont 39 % au Québec et 62 % en Alberta et en Saskatchewan.

Abacus a réalisé ce coup de sonde entre les 12 et 17 juillet auprès de 1500 répondants. La marge d’erreur est de plus ou moins 2,6 %, 19 fois sur 20.

PC, Encyclopédie canadienne, Radio-Canada

Plus :

La Confédération canadienne (Encyclopédie canadienne)

Québec, référendum de 1995 (Encyclopédie canadienne)

1948 : L’été des deux référendums de Terre-Neuve (Radio-Canada)

Être Canadien, ça représente quoi? (Radio-Canada)

Les immigrants perçus comme d’aussi bons Canadiens (Radio-Canada)

Catégories : Économie, Société
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