Les médecins spécialistes du cancer au Canada réclament une solution permanente à la pénurie à l’échelle nationale de trois médicaments de chimiothérapie et qui sont tous administrés aux patients par voies intraveineuses.
Ces oncologues affirment que les pénuries de ces trois médicaments anticancéreux jugés essentiels sont de plus en plus fréquentes au Canada, et ils disent s’inquiéter du jour où ils pourraient être à court d’options de traitement pour leurs patients.
Pour éviter ou retarder le plus possible ce tragique scénario, dans les hôpitaux de l’Ontario, du Québec, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick notamment, les oncologues, les pharmaciens et les infirmières se démènent pour trouver des solutions de rechange, faire des substitutions ou encore partager entre eux les précieux médicaments.
« Ce que je veux dire en soulevant cette question publiquement, ce n’est pas pour alarmer les patients », dit le Dr Gerald Batist, directeur du Centre de cancérologie Segal de l’Hôpital général juif de Montréal.
« Mais il faut commencer à parler de cette question dans le discours public afin que nous exercions une certaine pression sur notre gouvernement et sur les producteurs de drogue pour qu’ils trouvent une solution à ce problème. »
« Il n’est pas vraiment clair que des efforts sont faits pour résoudre ce problème de façon plus permanente », a précisé l’oncologue.
Voyez comment cette pénurie de médicaments complique le traitement des patients
Les trois médicaments qui sauvent des vies
Les médicaments qui font l’objet de pénurie comprennent la vinorelbine, qui traite le cancer du poumon et le cancer du sein métastatique. Elle a été approuvée pour usage médical aux États-Unis en 1994. Elle figure sur la liste des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la santé, les médicaments les plus efficaces et les plus sûrs dont un système de santé a absolument besoin.
La leucovorine, pour sa part, est souvent utilisée en association avec des médicaments de chimiothérapie pour diminuer leurs effets toxiques.
L’étoposide traite le cancer du poumon et le cancer des testicules. Ce médicament peut également accompagner les procédures de greffes de moelle osseuse.
Sandoz Canada, l’une des sociétés qui signalent en ce moment une pénurie d’étoposide, affirme que l’approvisionnement a été perturbé en raison d’un changement dans sa fabrication pour maintenir les normes de qualité les plus élevées de ses produits. Pour l’instant, le réapprovisionnement n’est prévu que pour le deuxième trimestre de 2020.
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RCI avec les informations de Amina Zafar de CBC News et la contribution de Frédéric Tremblay, Manon Globensky et Rudy Desjardins de Radio-Canada
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