Dollarama a annoncé jeudi avoir acquis 50,1 % des parts dans le détaillant à bas prix latino-américain Dollarcity.
En date du 31 mars, Dollarcity exploitait un réseau de 180 magasins, dont 44 au Salvador, 54 au Guatemala et 82 en Colombie.
Le détaillant montréalais a indiqué, le mois dernier, que le prix d’achat estimé oscillait entre 111 millions et 124 millions de dollars canadiens. Le conseil d’administration comprendra cinq administrateurs, soit trois représentants de Dollarama et deux du groupe fondateur de Dollarcity.
L’objectif de Dollarama est de faire bondir son nombre de magasins à 600 d’ici 10 ans et prouver qu’elle peut exporter sa formule gagnante de vente au détail hors des frontières du Canada.
L’expansion vers l’étranger pour éviter la stagnation
La stagnation du pouvoir d’achat des Canadiens, la disparition de la concurrence et l’appétit insatiable des clients pour les rabais font que les magasins de Dollorama continuent de croître au pays, même en pleine crise du commerce de détail. Même si l’entreprise projette d’ouvrir 500 nouveaux magasins d’ici 8 ans, ses dirigeants veulent éviter le plafonnement de ses ventes dans un marché à faible croissance démographique.
D’où sa stratégie d’investir dans l’achat d’une majorité des actions de Dollarcity en Amérique latine, une firme avec laquelle elle a déjà des ententes commerciales. Dollarama avait notamment signé un accord avec cette entreprise en 2013 pour partager son expertise commerciale et lui fournir des services d’approvisionnement.
L’analyste de Cannacord Genuity Corp, Derek Dley, croit que cette transaction offre à Dollarama une autre avenue de croissance à long terme. La transaction lui permet d’entrer sur le marché latino-américain, où les ventes au pied carré sont plus élevées que dans ses magasins canadiens, selon l’analyste.
La formule gagnante de Dollarama : l’abondance à bas prix
Fondé en 1992 par Larry Rossy, d’origine libanaise, Dollarama est une entreprise de type magasin à prix unique qui achète beaucoup de ces articles bon marché aux États-Unis et en Chine.
Si son concurrent Walmart mise sur les bas prix, Dollarama mise avant tout sur l’abondance d’un produit à bas prix. La stratégie consiste à faire en sorte qu’un client qui dépense 20 $ ressorte avec dans les mains un gros sac plein.
Dollarama permet maintenant à ses clients d’acheter en ligne – et en gros – certains de ses produits et de se les faire livrer, moyennant des frais. Après un projet pilote au Québec, le détaillant de Montréal offre depuis peu ce service en gros de façon permanente partout au Canada.
Un achat minimal d’une caisse de produit est généralement requis. Par exemple, un paquet de 12 stylos qui se vend 2,50 $ en magasin n’est pas offert sur Internet. Mais on peut se procurer une caisse de 24 paquets de 12 stylos, pour 60 $, soit 21 ¢ par stylo.
Au moins 25 % des clients de Dollarama gagnent 100 000 $ et plus par année.

Dollarcity exploitait, en date du 31 mars, 44 magasins au Salvador, 54 au Guatemala et 82 en Colombie. Photo : Dollarcity
RCI avec La Presse canadienne, l’Agence France-Presse et la contribution d’Isabelle Craig et de Patrick Masbourian de Radio-Canada
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