Le gouvernement canadien de Justin Trudeau vient d’accepter les plans de son état-major militaire de renvoyer des effectifs au Mali le mois prochain pour travailler avec les Casques bleus roumains. Cela évitera ainsi une interruption des évacuations médicales qui étaient effectuées depuis plus d’un an par des hélicoptères canadiens.

Graphique : Radio-Canada
Rappelons que la mission canadienne de 12 mois devait en principe cesser à la fin du mois de juillet, mais le gouvernement fédéral a prolongé les évacuations médicales d’un mois.
Les Casques bleus canadiens sur le terrain vont tout de même mettre un terme à leur mission au Mali samedi et commencer à rapatrier leurs hélicoptères et leur équipement après plus d’un an de présence militaire dans ce vaste pays d’Afrique de l’Ouest.
Par contre, l’Armée canadienne va continuer d’appuyer les Roumains sur le terrain afin d’effectuer une transition sans heurt. Ces militaires roumains, qui ont commencé à arriver au Mali avec l’aide d’un avion de transport des Forces canadiennes, ne devraient pas être prêts à effectuer de façon pleinement autonome des missions d’évacuations médicales avant la mi-octobre.
Pour s’assurer qu’ils soient prêts, le colonel Travis Morehen, commandant du contingent canadien, révèle que certains de ses soldats rentrés au pays le mois dernier reviendraient pendant une semaine en septembre pour enseigner les rouages de la mission à leurs remplaçants roumains.
Cette équipe comprend des équipages d’hélicoptères, du personnel médical et des agents du renseignement.
L’ONU, qui est soumise à des budgets de maintien de la paix réduits, avait demandé au Canada de maintenir tous ses Casques bleus au Mali jusqu’à la mi-octobre afin d’éviter une interruption entre la fin de la mission canadienne et le début de celle des Roumains.
Le Canada dépêche aussi 20 agents de police au Mali dans le cadre d’une mission de l’ONU

Le premier ministre Justin Trudeau serre la main de Chris McKenna, alors commandant de la force opérationnelle canadienne au Mali, après avoir reçu un drapeau des Nations unies lors d’une visite à la base de Gao, le 22 décembre 2018. (Adrian Wyld/Presse canadienne)
Il y a près de trois semaines, le Canada avait indiqué à l’ONU qu’il prévoyait également respecter son engagement d’envoyer 20 policiers, d’ici la fin de 2019, pour appuyer la mission de maintien de la paix au Mali, selon le commandant de la GRC dans ce pays d’Afrique occidentale.
Des pays du monde entier envoient au total quelque 1700 officiers.
La surintendante Kelly Bradshaw expliquait que 10 policiers étaient déjà déployés dans cette mission de l’ONU qui tente d’apporter la stabilité dans un contexte d’insurrection ethnique et djihadiste. « D’ici la fin de l’année, notre objectif est d’avoir 20 policiers au Mali », a-t-elle dit.
Cette décision survenait au moment où Ottawa envisageait d’accroître les niveaux de déploiement de ses policiers dans les missions de l’ONU et d’autres organisations. En date du 24 juillet dernier, 77 policiers canadiens étaient déployés dans des rôles de paix et de stabilisation partout dans le monde, notamment en Ukraine, en Haïti, en Irak et en Cisjordanie.
Cette année marque le 30e anniversaire de la participation de la GRC aux opérations de maintien de la paix. La première mission a eu lieu en 1989 lorsque la GRC a envoyé 100 membres en Namibie.
Cette crise politique est aggravée ces dernières années par la pauvreté, la sécheresse et l’afflux de djihadistes islamistes. Certes, les djihadistes en ont été en grande partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire, qui se poursuit. Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières. L’installation dans le nord du pays de groupes islamistes venus d’Algérie voisine ne fait qu’exacerber les tensions.

Le 14 août 2018, un hélicoptère canadien CH-146 Griffon décolle du Camp Castor, à Gao, au Mali. (Photo : Caporal Ken Beliwicz)
RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada
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