Dans les couloirs d’un hôpital, deux membres du personnel conduisent un patient. Crédit : Istock

« Criss d’arabe » : un patient doit payer 9500 $ pour ces propos à un infirmier

 Il s’agit de propos jugés discriminatoires tenus à l’encontre d’un infirmier auxiliaire œuvrant dans un hôpital au Québec.

La sentence du Tribunal des droits de la personne vient rappeler à tous l’importance de s’abstenir de tenir des propos injurieux et discriminatoires vis-à-vis des personnes qui nous entourent, quelles qu’elles soient.

Les faits concernant le travailleur en santé et le patient ont été portés à l’attention de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse. Ils ont fait l’objet d’une analyse approfondie. L’enquêtrice de la Commission a pris le soin d’écouter les différentes parties, durant des audiences qui ont permis de se situer sur ce qui s’est réellement passé dans l’hôpital montréalais le jour où l’agression verbale s’est produite.

Selon le rapport, l’infirmier auxiliaire aurait été traité de « Criss d’arabe», lors d’un échange avec le patient. Ce dernier lui aurait même demandé de retourner chez lui. Ces propos auraient été d’une extrême violence pour l’infirmier. Celui-ci en aurait subi des conséquences importantes au plan émotionnel, au point d’avoir le sommeil perturbé et de développer la peur de traîner seul tout autour de l’hôpital.

Cette situation semble avoir laissé le patient de marbre, car il aurait refusé de s’excuser, à la suite de ses propos qu’il a réitérés, lors de l’audience, tout en proférant des menaces d’agression physique sur le plaignant.

À cause de ses propos, ce patient s’est vu infliger une amende de 9500 $, dont 7500 $ en dommages moraux et 2000 $ en dommages punitifs pour son attitude hostile.

« La décision du Tribunal souligne qu’il est non seulement inacceptable, mais contraire à la Charte des droits et libertés de la personne d’insulter une personne et de remettre en cause son comportement professionnel sur la base de caractères personnels qui n’ont rien à voir avec ses compétences. Nous devons être collectivement interpellés, d’autant plus que les minorités racisées sont particulièrement visées par les actes haineux au Québec. Ces actes ont des conséquences sur le sentiment d’appartenance à la société québécoise des personnes qui les subissent », a affirmé Philippe André Tessier, président de la Commission. (Source : communiqué de presse.)

La Commission mentionne qu’il est important d’œuvrer en tout temps avec équité vis-à-vis des personnes venues d’ailleurs qui doivent pouvoir s’intégrer et être acceptées dans la société malgré leurs différences. C’est ainsi que le jugement mentionne clairement que :

« La société ne peut accueillir des personnes venant d’autre pays et pratiquant une religion différente de celle de la majorité et du même souffle permettre que ses membres leur reprochent leurs origines ou leur confession religieuse, leur refusant un emploi, l’accès à certains emplois, ou refusant d’être servis par ceux qui ont trouvé un emploi » (Source : communiqué de presse).

Avec des informations de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
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Catégories : Société
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