Bon an mal an depuis des décennies, quelque 20 000 Québécois quittent la province et vont s’installer ailleurs au Canada. (Photo : iStock)

Peut-on inciter les Québécois partis ailleurs au Canada à rentrer?

Peut-on inciter les Québécois ailleurs au Canada à rentrer?

Jacques Légaré, professeur émérite, département de Démographie, Université de Montréal. (Photo : UdeM)

« Les gouvernements successifs au Québec n’ont pas pleinement regardé cette dimension-là de la dynamique démographique parce que, surtout dans les années ’80 et ’90, ces départs étaient beaucoup liés à des anglophones qui quittaient le Québec par ce qu’il y avait la dimension nationaliste. Je crois que cela est terminé et donc, maintenant, c’est beaucoup plus en raison d’opportunités économiques que ces départs se font. »

Jacques Légaré, professeur émérite, département de Démographie, Université de Montréal.  

Année après année, ce sont quelque 20 000 Québécois, de souche ou immigrants, à quitter la province pour aller s’installer ailleurs au Canada, essentiellement vers l’Ontario ou la Colombie-Britannique.

Il y a une vingtaine d’années, le pôle d’attraction était l’Alberta, mais cette province connait un ralentissement économique en raison de la chute des prix du pétrole alors que l’économie québécoise a le vent dans les voiles et que de nombreux emplois ne trouvent pas preneurs.  

«  Donc, l’élément principal dans tout ça c’est qu’il y a un prix à renouveler la population par l’immigration, mais il faut éventuellement varier les moyens de le faire. On se doit d’aller chercher des gens qui ont quitté le Québec et qui pourraient être incités à revenir si c’était alléchant pour eux puisque les conditions qu’ils ont désirées dans le passé, ils ne les retrouvent plus là où ils sont aujourd’hui. »

Il y a une vingtaine d’années, le pôle d’attraction était l’Alberta, mais cette province connait un ralentissement économique en raison de la chute des prix du pétrole alors que l’économie québécoise a le vent dans les voiles et que de nombreux emplois ne trouvent pas preneurs. (Photo : iStock)

En parallèle avec l’immigration internationale, le professeur Jacques Légaré croit que le gouvernement québécois devrait se tourner vers cette population et tenter d’en rapatrier quelques-uns. Les trois écueils principaux à l’intégration à l’emploi, la langue, la reconnaissance des diplômes et l’expérience canadienne sont pleinement rencontrés chez ces gens-là.   

« C’est à mon avis un outil pour le gouvernement qui l’aiderait à varier les modes de renouvellement de la population. »  

Au-delà des salaires, il y a les conditions de vie qui doivent être alléchantes. (Photo: iStock)

Au-delà des salaires, il y a les conditions de vie qui doivent être alléchantes. Un partenariat tripartite – gouvernement, municipalité et employeur – devrait être envisagé pour modifier la tendance lourde de la traversée vers l’ouest de la rivière des Outaouais.  

Selon le professeur Légaré, avec une politique active d’identification des besoins et des incitatifs comparables à ceux investis à l’intégration de nouveaux arrivants, il serait possible de non seulement freiner cette migration, mais aussi de l’inverser.

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Catégories : Économie, Politique, Société
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