Ce travail caché ou invisible constitue le lot quotidien de milliers de femmes. Il ne manque pas d’impacts sur leur santé physique et mentale, ainsi que sur leur condition sociale, car plusieurs d’entre elles vivent dans la pauvreté. Le Regroupement provincial des centres de femmes du Québec profite de la Journée nationale des centres de femmes pour appeler à une meilleure reconnaissance de ces efforts.
Une question de droit, d’équité et d’égalité des genres
Odile Boisclair est la présidente du Regroupement provincial des centres de femmes du Québec qui compte 87 membres dans toutes les régions administratives, et qui soutient le travail des centres de femmes sur le terrain, tout en s’assurant de la défense des droits des femmes au sein de la société.
Soulignant que le Regrouprement a mis en ligne un calculateur d’heures de travail invisible, elle mentionne que 5523 personnes se sont prononcées sur le nombre d’heures qui sont banalisées au quotidien.
Il en ressort que les femmes font en moyenne 26,50 heures de travail invisibles par semaine, en plus de leur travail officiel. Les tâches invisibles peuvent s’étendre à l’infini et couvrir plusieurs secteurs, a précisé Mme Boisclair.
Entre autres tâches invisibles, elle mentionne le travail des mères et des grands-mères, des proches aidantes, le bénévolat, l’implication dans l’entreprise du conjoint, les tâches domestiques et autres planifications pour ce qui est des besoins et des loisirs de la famille. Cela ne va pas sans effets : épuisement physique et mental, etc.
ÉcoutezUne vidéo relatant la petite histoire du travail invisible a été projetée le 1er octobre. Les femmes ont ainsi pu discuter entre elles pour trouver des pistes de solutions à soumettre aux paliers gouvernementaux. Le but est de rendre leur travail plus visible afin qu’il bénéficie d’une reconnaissance à l’échelle du pays.
Au moins 480 hommes sur 5523 participants ont pris part au calculateur d’heures de travail invisible en ligne. Les résultats démontrent qu’ils travaillent 10 h de moins que les femmes en ce qui a trait au travail invisible. Le reste des répondants comptait 4995 femmes et 14 personnes non-binaires.
« À 15 dollars de l’heure, le salaire issu des tâches invisibles des femmes donnerait 400 $ par semaine. S’il faut multiplier ce chiffre par le nombre de femmes âgées de 18 à 85 ans concernées dans la province et par 52 semaines, cela donnerait 86 milliards par année de travail invisible qui n’est pas compté dans le produit intérieur brut et qui n’est pas reconnu par la société », a relevé Odile Boisclair.
Le travail invisible est réalisé aux deux tiers par les femmes et les filles pour 5 % du revenu mondial. Il désigne le travail qui n’est pas officiellement reconnu comme tel et qui n’est pas comptabilisé dans la création de richesses au sein d’un pays. (source : communiqué de presse)
Mme Boisclair mentionne que le travail invisible prive plusieurs femmes de loisirs, les empêche de participer à bien d’autres activités, comme s’investir en politique ou s’occuper mieux de leur carrière ou de leur santé. C’est pourquoi il faut absolument trouver une solution.
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