L’accident cérébral vasculaire touche annuellement 500 enfants au Canada. Crédit : Istock.

10 000 enfants canadiens concernés par l’AVC pédiatrique

Gabrielle deVeber lance un cri du cœur pour que l’accident cérébral vasculaire (AVC) chez l’enfant soit mieux soigné.

Favoriser l’accès aux soins 

Gabrielle deVeber est neurologue spécialisée en AVC à l’Hôpital pour enfant de Toronto. Ses travaux diversifiés, menés en partenariat avec la regrettée Dre Maureen Andrew de l’Université McMaster, portent sur l’origine des caillots dans le cerveau des enfants et sur l’AVC.

Ces études ont conduit à la mise sur pied d’un registre national des AVC pédiatriques au pays, en l’absence de recherches systématiques sur l’AVC pédiatrique au début des années 1990. Mme deVeber a aussi contribué à la création d’un registre international plus vaste en 2002.

Ses travaux soulèvent un problème majeur sur ce mal qui concerne 10 000 enfants canadiens et en touche environ 500 chaque année.

« Nous avons inscrit les nourrissons et les enfants victimes d’un AVC au Canada en collaborant avec les 16 hôpitaux spécialisés en pédiatrie au Canada. Cela a permis d’inscrire plus d’un millier d’enfants victimes d’un AVC dans les années 1990 et nous avons pu avoir une bonne idée de l’incidence des AVC chez les enfants grâce à notre système national de santé », relève Mme deVeber dans le communiqué de presse.

La neurologue a parlé devant un parterre de 700 délégués, au Congrès à Ottawa, dans le but de souligner les enjeux reliés à l’AVC pédiatrique.

Remontant aux sources de la recherche canadienne sur ce sujet, la chercheuse a mentionné que l’AVC pédiatrique est souvent silencieux et que, dans les années 1990, les traitements étaient plutôt rares et difficiles. Le mal touche aussi bien les bébés, les enfants que les adolescents.

Des enquêtes auprès de 630 hôpitaux et 34 centres de soins au pays révèlent des lacunes en ce qui concerne les soins. Plusieurs de ces hôpitaux et centres ne disposent pas d’équipements à la pointe de la technologie pour l’imagerie médicale, l’intervention chirurgicale et la réadaptation.

Un enfant qui reçoit des coups de poing à la tête peut subir des dommages au cerveau susceptibles de provoquer un AVC. Crédit : Istock.

Facteurs de risque et prise en charge

Comme c’est le cas pour bien des problèmes de santé, le dépistage précoce des signes précurseurs d’un AVC chez l’enfant est primordial dans la prise en charge qui permet de limiter les dommages au cerveau. Mais l’approche est compliquée en raison de la fragilité de la structure des organes de l’enfant.

« Les enfants ne sont pas de petits adultes quand il s’agit de leur sang, de leurs artères, de leur cœur et de leur cerveau », souligne la Dre deVeber.

Les messages de sensibilisation au sujet de l’AVC pédiatrique devraient être accentués, car le problème peut surgir à tout moment, après une rupture de vaisseaux sanguins dans le cerveau ou à cause d’une obstruction par un caillot sanguin. L’enfant qui présente subitement un poignet affaibli ou qui marche en boitant devrait susciter plus d’attention, car cela pourrait cacher un problème plus profond relié à l’AVC.

Les facteurs de risque englobent les maladies du cœur, les troubles de coagulation du sang, l’irrégularité des artères, la drépanocytose, la leucémie et autre maladie auto-immune qui attaque les artères du cerveau.

Compte tenu de l’ampleur du problème au Canada, il serait nécessaire d’investir plus de ressources dans la recherche afin d’améliorer la prise en charge et les traitements, tout en offrant plus de formation pour augmenter le nombre de professionnels intervenant dans ce domaine. C’est ce que recommande Mme deVeber, qui constate par ailleurs que seuls Toronto et Calgary disposent de solides programmes d’AVC pédiatrique au Canada.

« Nous avons décerné des diplômes à 20 neurologues pédiatriques au Canada depuis 1995 et bon nombre d’entre eux se sont rendus dans différentes parties du monde – aux Philippines, en Allemagne et ailleurs en Europe, en Amérique du Sud et en Asie. Il ne nous reste qu’une poignée de neurologues pédiatriques formés pour prodiguer des soins de l’AVC », a-t-elle dit dans le communiqué de presse.

Aujourd’hui, l’approche mise davantage sur le traitement neuroprotecteur et sur le traitement d’urgence. Le but est de fermer l’anévrisme ou de retirer les vaisseaux mal formés, de minimiser les dommages dans le cerveau et de prévenir les récidives.

Dans des cas graves, l’AVC chez l’enfant peut laisser des séquelles, dont la faiblesse d’un côté du corps, des difficultés d’élocution, des troubles de l’humeur, de la vue et de la mémoire et des dérèglements de la déglutition.

Source : Fondation des maladies du cœur et de l’AVC du Canada

Catégories : Santé, Société
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