Le projet de loi 31 au Québec porte sur l’élargissement du travail des pharmaciens et risque de poser un problème d’accessibilité aux soins, au lieu de le résoudre, prévient la Centrale des syndicats du Québec. Crédit : Istock.

Bonifier le travail des pharmaciens et refiler la facture aux patients?

Il y aurait un risque que cela arrive, si le projet de loi 31 élargissant les actes professionnels des pharmaciens au Québec venait à être adopté dans son état actuel. C’est du moins ce que soutient Sonia Éthier, la présidente de la Centrale des syndicats du Québec.

Sonia Éthier, présidente de la Centrale des syndicats du Québec Crédit : CSQ

Dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem, Mme Éthier met le gouvernement en garde contre les risques de dérapage reliés à ce projet de loi.

Si l’initiative ministérielle de décloisonner les professions pour accroître l’accessibilité de la population aux soins est louable, il va falloir procéder à des réajustements pour éviter certaines dérives. Sonia Éthier mentionne dans son mémoire que le problème des assurances risque de se poser, avec comme conséquence la complication de l’accessibilité aux soins.

« Ce que l’on constate c’est que lorsque des services assurés dans le réseau public hospitalier sont transférés en pharmacie communautaire privée, des frais d’honoraires professionnels initiaux et mensuels peuvent être exigés. De plus, même si ces frais sont couverts par la RAMQ (Régie d’assurance maladie du Québec), les personnes non couvertes par le volet public du régime général d’assurance médicaments ne sont pas assurées », a-t-elle expliqué dans le communiqué de presse.

Écoutez

Le projet de loi 31 a été déposé à l’Assemblée nationale par Danielle McCann, la ministre de la Santé et des Services sociaux. C’est un projet de loi qui donne plus de latitude aux pharmaciens qui pourraient désormais, s’il venait à être adopté, accomplir certaines tâches jusque-là réservées uniquement aux médecins et aux infirmières. L’idée est de permettre aux patients de bénéficier rapidement des soins de première ligne pour lesquels ils auraient attendu plus longtemps s’ils devaient absolument passer par le cabinet d’un médecin.

Son adoption est susceptible de rendre la situation plus préoccupante pour les personnes détenant une couverture d’assurance privée.

« Les dispositions actuelles sur le financement des activités pharmaceutiques font reculer dangereusement les principes d’universalité, d’accessibilité et d’équité en matière de santé. Il s’agit ni plus ni moins d’une autre forme de désengagement de l’État de la couverture publique des services médicaux maintenant réputés pharmaceutiques », déplore la présidente de la CSQ.

Le projet de loi 31 est à l’étude par la Commission de la santé et des services sociaux au parlement du Québec.

La présidente de la CSQ souhaite qu’il soit revu de fond en comble pour éviter une « privatisation insidieuse des services de santé contraire à la Loi canadienne sur la santé ».

Source : CSQ

Catégories : Politique, Santé
Mots-clés : , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.