Effigie de Greta Thunberg vandalisée sous la caméra de journalistes. Crédit : PHOTO : RADIO-CANADA / ANDRÉANE WILLIAMS

Greta Thunberg : une étrangère venue dicter les règles au Canada?

Après avoir couvert de graffitis une murale à l’effigie de la jeune militante écologiste, un homme d’Edmonton, en Alberta, a expliqué les motifs de son geste. Il a ainsi laissé clairement entendre que Greta Thunberg n’a pas à orienter les choix des entreprises canadiennes.

L’auteur de cet acte a mentionné que « l’Alberta est un pays de pétrole » et que son père a travaillé pour l’industrie. Il a indiqué que les idées de la Suédoise pour l’environnement ne sauraient recevoir un écho favorable au Canada.

« On n’a pas besoin que des étrangers viennent nous dire comment faire fonctionner nos entreprises, soutenir nos familles et nous nourrir », a expliqué l’homme, dont le nom n’a pas été dévoilé par Radio-Canada.

Il a couvert de graffitis le visage de la militante, sous les caméras de journalistes qui filmaient l’œuvre avant son intrusion sur la scène.

La murale, peinte initialement par AJA Louden, est visible entre la 94e rue et la Station Commonwealth, à Edmonton.

L’artiste qui a ainsi rendu hommage à la jeune environnementaliste, à l’occasion de son passage dans l’ouest du Canada, a reçu avec tolérance la nouvelle qu’on pourrait qualifier de « profanation » de son œuvre. Elle a notamment considéré qu’il s’agit d’une « œuvre éphémère sur un mur libre », où chacun a la liberté de s’exprimer. (Source : Radio-Canada)

« Si quelqu’un n’aime pas le portrait que j’ai fait, il peut simplement peindre par-dessus, c’est tout », a-t-elle affirmé à Radio-Canada.

L’auteur des graffitis a démontré, avec sa réaction, qu’il condamne les positions de Greta Thunberg sur l’environnement qui seraient contraires à ses attentes personnelles.

Ses écrits montrent qu’il soutient l’exploitation des ressources naturelles, dont les gisements de pétrole qui font la richesse du Canada, contre une militante qui tente de faire reconnaître l’urgence climatique et invite les gouvernements à l’action.

Les gaz à effet de serre se dégagent des compagnies qui exploitent les sables bitumineux de l’Alberta. Photo : AFP/Mark Ralston

Il faut mentionner qu’à l’occasion de son passage en Alberta, Greta Thunberg a visité les sables bitumineux. Après son discours, plusieurs travailleurs de l’industrie pétrolière ont manifesté la crainte de voir leurs emplois disparaître.

Jason Kenney, le premier ministre de l’Alberta, souhaite que cette activiste analyse objectivement la situation pour se rendre compte que l’industrie pétrolière dans sa province est dotée « de meilleures normes », en ce qui a trait à l’environnement.

Quelques données sur les sables bitumineux

En 2014, les sables bitumineux sont responsables de 9,3 % des émissions totales de gaz à effet de serre au Canada, soit environ 0,1 % des émissions mondiales.

Les coûts des dégâts à la société et à l’environnement pourraient atteindre les 320 milliards de dollars, si les plus gros producteurs exploitaient l’ensemble de leurs bitumes.

Les sables bitumineux sont la troisième réserve de pétrole dans le monde, qui représente un volume de ressource sur place de 1,8 billion de barils.

C’est aussi le plus important pourvoyeur d’emplois au pays, avec un nombre de travailleurs estimé à 400 000.

Source : gouvernement du Canada

Avec Radio-Canada et des informations du gouvernement du Canada
En complément :

La militante suédoise Greta Thunberg a prononcé un discours sur les marches du palais législatif de l'Alberta vendredi après-midi. Devant elle, quelques milliers d'Edmontoniens ont scandé des slogans reconnaissant la crise climatique et l'urgence d'agir. Le reportage de Laurence Martin.

Catégories : Environnement et vie animale, Société
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