La semaine dernière, l’organisme à but non lucratif Oceana dévoilait un rapport accablant sur le mauvais étiquetage des poissons vendus en restaurant et au détail, plus particulièrement à Montréal. Selon cette étude, jusqu’à 61 % des échantillons de la métropole québécoise seraient faussement identifiés.
Bien que Sylvain Charlebois de l’Université Dalhousie explique que la fraude alimentaire est bien réelle au Canada, il croit que la méthodologie utilisée par cet organisme manque de transparence :
« Quand on regarde l’échantillonnage, ça ne représente pas les taux de consommation de certaines espèces comme le thon, le saumon. On a visé les espèces et même probablement les endroits où les probabilités de trouver un échantillon mal étiqueté sont assez élevées. Donc, on avait vraiment un biais assez sévère au niveau de l’échantillonnage. »
Un phénomène qui s’est passé ailleurs au Canada, selon M. Charlebois, qui a déjà agi en tant que bénévole pour Oceana pour ce qui est de leur méthode scientifique. C’est à ce moment qu’il a remarqué qu’il y avait un problème de rigueur.
Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire des sciences analytiques agroalimentaires de l’Université Dalhousie à Halifax, explique à Maryse Jobin que la fraude alimentaire est courante, mais que les études scientifiques ne concordent pas avec les données d’Oceana.
Plus de 100 études scientifiques sur les erreurs d’étiquetage des produits de la mer ont été menées dans des dizaines de pays jusqu’à maintenant. Des dizaines de milliers d’échantillons ont été testés sur des centaines d’espèces. Los Angeles avait le taux fautif le plus élevé (41 % pour du sushi seulement). Nous sommes loin des 61 % détectés par Oceana. (Tableau préparé par Sylvain Charlebois)
Tableau de Sylvain Charlebois sur les statistiques sur la fraude alimentaire dans différents pays. Crédit : Sylvain Charlebois, Université Dalhousie
En complément
L’importance de la fraude alimentaire (opinion de Sylvain Charlebois dans La Presse)
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