« La recherche sur les conditions cardiovasculaires a été très largement faite sur les hommes, pourtant les femmes aussi présentent des symptômes qui peuvent être différents. Cela fait en sorte que les conclusions de plus de deux tiers de recherches ne puissent pas s’appliquer aux femmes », déplore Anne Simard, chef de mission et de la recherche à la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC. Crédit : Istock

Mesdames, vos symptômes de dépression peuvent annoncer un problème cardiaque!

À l’occasion du Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire, à Montréal, une lacune de la recherche sur les maladies cardiovasculaires et sur l’accident vasculaire cérébral est soulignée : la différence des symptômes entre les hommes et les femmes.

Anne Simard, chef de mission et de la recherche à la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, affirme qu’il est important de reconnaître ces symptômes qui peuvent être variables selon les sexes.

« Il est clair qu’un homme qui se tient la poitrine et qui tombe subitement par terre sonne la cloche quant à la possibilité qu’il puisse s’agir d’une attaque cardiaque. Chez la femme, les symptômes vont être plus différents. Elle montrera des signes de dépression qu’elle aura tendance à sous-estimer et à négliger. Ses douleurs vont être plus généralisées et les personnes autour d’elle vont penser qu’elle est sujette à de l’anxiété et à du stress », a-t-elle expliqué dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem.

Mme Simard estime que le système de santé doit penser à des traitements et à des interventions appropriés pour les femmes.

« À cause de la morphologie des organes de la femme différente de celle des hommes, les interventions ne peuvent pas être les mêmes dans les deux sexes. Il faut des doses de médicaments parfois différentes. Ce sont quelques-uns des enjeux qui feront l’objet des échanges entre les spécialistes et autres experts conviés au congrès », a affirmé Anne Simard.

Anne Simard, chef de mission et de la recherche à la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, présente les enjeux au centre du Congrès canadien sur la santé cardiovasculaire, à Montréal. Crédit : Fondation des maladies du coeur et de l'AVC

Selon les données de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, 1,6 million de Canadiens vivent avec des maladies et conditions cardiovasculaires. C’est la deuxième cause de décès au Canada.

Plus de 2000 participants sont réunis au Palais des congrès, pour l’événement qui vise également à trouver des stratégies pour réduire l’impact des maladies du cœur et à présenter les dernières percées de la recherche.

Ce sera l’occasion pour les chercheurs d’échanger sur les plus récentes découvertes scientifiques et sur les innovations qui permettront une meilleure prise en charge des maladies cardiovasculaires, avec un accent particulier sur la prévention.

Les experts en cardiologie, chercheurs et autres conférenciers vont aussi réfléchir aux relations qui existent entre le cœur, le cerveau et l’esprit, en plus d’analyser davantage les facteurs en jeu dans les maladies du cœur et l’AVC chez les nouveau-nés, ainsi que leur incidence à long terme sur leur santé à l’âge adulte.

« Il y a de plus en plus d’adultes qui vivent avec des maladies cardiaques congénitales. La maladie ayant commencé quand ils n’étaient pas encore nés, ils pourront aussi développer d’autres maladies. Ils ont plus de risque de développer une insuffisance cardiaque, ont plus de risque de souffrir d’un AVC. Cela représente un fardeau très lourd pour la personne et pour le système », a souligné Anne Simard.

Par ailleurs, elle a indiqué qu’il y a de plus en plus de succès avec les interventions et les médicaments, mais beaucoup reste à faire pour atteindre des cibles plus élevées dans la prévention.

Malgré les progrès scientifiques des dernières années autour du dépistage et de la prise en charge, beaucoup de questions restent en suspens.

«  Les chercheurs orientent leurs analyses davantage vers le système génétique des patients pour détecter les molécules qui sont présentes dans certains types de cas d’insuffisance cardiaque. Le but est de voir dans quelle mesure intervenir plus tôt, car si la molécule est détectée dans un stade précoce, les traitements pourraient être aussi plus précis. Les chercheurs se préoccupent aussi de la possibilité de prévenir une deuxième incidence de la maladie. Il s’agit généralement de personnes qui ont une maladie cardiaque et qui développent par la suite un AVC », a conclu la chef de mission et de la recherche à la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC.

Catégories : Santé
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