Bien que la croissance démographique en Atlantique ne se fasse pas au même rythme qu’ailleurs au Canada, la plus petite des quatre provinces, l’Île-du-Prince-Édouard, connaît la plus forte en pourcentage de population.
La raison en est toute simple : l’immigration.
Selon l’équipe du projet LIENS de Charlottetown (Liant l’immigration économique à nos succès), le départ à la retraite de nombreux travailleurs et celle d’étudiants diplômés vers de grandes villes du pays – Toronto, Calgary, etc. – ce déficit de main-d’œuvre crée des conditions parfaites pour ouvrir les portes des entreprises aux nouveaux arrivants.
Immigration économique

Chérine Stévula
Coordonnatrice du projet LIENS (Photo : Projet LIENS)
Plusieurs gouvernements tentent de régionaliser l’immigration afin de désengorger les pôles traditionnels d’accueil et de répondre aux manques de travailleurs en région. Les transferts interprovinciaux d’immigrants s’inscrivent dans cette approche.
Ainsi, de ceux qui choisissent l’Île-du-Prince-Édouard, quelque 92 % sont des immigrants économiques.
Les 8 % restants se répartissent à peu près en parts égales entre la réunification familiale et les réfugiés.
« Pourtant, 7 nouveaux arrivants sur 10 sont sous employés. »
Chérine Stévula, coordonnatrice du projet LIENS
Des solutions envisagées
Ainsi, Mme Stévula propose une approche en trois étapes pour inverser cet état de fait.
« Il faut mieux recruter, mieux accueillir et mieux retenir. Quand on comprend mieux les nouveaux immigrants, on est plus en mesure de s’adapter en tant qu’employeur. »
Chérine Stévula
Donc, depuis peu, le programme du projet LIENS vient avec une formation de base offerte aux employeurs en matière de multiculturalisme et de communication culturelle adaptée selon l’origine.
Bien que l’essentiel de toute l’adaptation à un nouveau pays repose sur les épaules de l’immigrant, la part de l’employeur ne doit pas être négligée.
Au-delà des accents, de la couleur de la peau et des habitudes alimentaires qui sautent aux yeux, des zones d’ombre ne doivent pas être omises, car elles ont une incidence directe sur le travail et la rétention de l’employé.
Songeons ici au rapport au temps, à la communication non verbale, au contact physique ou encore à la définition de l’autorité et à son application au quotidien.
Le taux de rétention d’immigrants en Atlantique ne se situe qu’à 47 % après cinq ans.
Quelques données en vrac
Le ratio travailleur/retraité au Canada est aujourd’hui de 4 pour 1.
Il sera de 2 pour 1 en 2035.
Les immigrants génèrent 66 % de la croissance démographique canadienne.
Cette proportion sera de 100 % d’ici 2035.
Le projet LIENS a été créé en 2011 à Charlottetown.
LIENS – Î.-P.-É., La Voix acadienne (Summerside)
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