Un accord est intervenu, samedi, entre les opposants à l’actuel Président Jovenel Moïse, et la société civile pour organiser la transition vers un gouvernement qui serait dirigé par un nouveau Président ainsi qu’un nouveau Premier ministre.
Selon l’ONU, au moins 42 personnes sont mortes depuis mi-septembre dans des manifestations organisées dans les principales villes en Haïti pour exiger la démission du président, un mouvement paralysant les activités économiques du pays. Rappelons que Montréal est le lieu de résidence d’une communauté d’origine haïtienne très importante.
« Nous avons trouvé une entente, nous avons trouvé un consensus. Maintenant, nous disons à Jovenel de tourner les talons parce qu’aujourd’hui les Haïtiens ont montré qu’ils sont adultes », a déclaré Youri Latortue, sénateur de l’opposition, à l’issue des négociations.
Deux mois après le début des manifestations parfois violentes à travers le pays réclamant la démission du Président Jovenel Moïse en poste depuis 2017 et après deux jours de discussions parfois houleuses dans un hôtel de la capitale, les opposants au président de la République se sont donc accordés pour choisir son successeur parmi les juges de la Cour de cassation et le prochain premier ministre au sein des partis de l’opposition.
Aucun calendrier n’a été précisé samedi soir quant à la concrétisation de cet accord qui représente tout de même une avancée significative vers un dénouement de la crise politique.
Pas d’ingérence internationale, réclament des Haïtiens
Bernard Craan, membre du collectif Passerelle qui a organisé la rencontre de deux jours affirme que les Haïtiens sont capable de gérer la crise sans ingérence extérieure.
« Cette solution haïtienne sera loin d’être parfaite, on aura besoin de l’assistance internationale, mais pas de l’intervention internationale, pas de l’ingérence de l’international », a souligné M. Craan.
Selon lui, les Haïtiens veulent en finir avec ce qu’ils appellent la soi-disant aide internationale ainsi que l’impérialisme américain que l’on accuse de soutenir le président Jovenel Moïse.
Le ressentiment envers les Américains ne date pas d’hier en Haïti. Les États-Unis ont occupé ce territoire de 1915 à 1934 pour protéger leurs intérêts économiques stratégiques dans ce pays instable politiquement.
Les Américains ont aussi longtemps soutenu la dictature sanglante de François et Jean-Claude Duvalier (Papa et Bébé Doc), de 1964 à 1986.
RCI avec l’Agence France Presse et la contribution de Radio-Canada
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