Un policier du Service de police de la ville de Montréal (SPVM). Crédit : Istock.

Profilage racial au SPVM : solution par le déploiement de caméras portatives?

Un rapport publié récemment sur les interpellations policières dans la ville de Montréal permet de constater que les minorités visibles, les Autochtones et les Noirs notamment, sont de 4 à 5 fois plus à risque que les personnes blanches de se faire arrêter.

Presque deux mois après cette publication, des représentants du Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR) condamnent « l’inaction » du Service de police de la Ville de Montréal, sur la question du profilage racial qui prendrait des « proportions alarmantes » (Source : communiqué de presse), et qui ciblerait principalement les membres des communautés culturelles.

« Il s’est écoulé plus d’un mois et demi depuis le dépôt du rapport sur les interpellations de routine au SPVM. Cependant, au CRARR, nous continuons de recevoir des rapports d’incidents qui nous indiquent que rien n’a changé. Au SPVM, c’est business as usual », a déploré Alain Bibeau du CRARR dans le communiqué.

De concert avec une coalition d’élus d’Ensemble Montréal et d’autres organismes de défenses des droits de la personne, les représentants du CRARR ont réclamé des mesures concrètes pour mettre un terme au profilage racial de la part du SVPM.

« Ce rapport confirme ce que beaucoup de Montréalais pensent : le profilage racial est une pratique répandue dans l’organisation. Devant ce constat alarmant, nous demandons une intervention rapide et concrète pour que cessent le profilage racial et la discrimination au sein du SPVM. Assez c’est assez! Nous ne voulons pas d’un énième plan d’action : la solution que nous privilégions depuis longtemps est le déploiement de caméras portatives au SPVM », a affirmé Abdelhaq Sari, vice-président de la Commission sur la sécurité publique et porte-parole de l’opposition officielle en matière de sécurité publique à la ville de Montréal.

Après le projet pilote des caméras portatives qui a duré un an au sein de la police de Montréal et qui aurait connu un réel succès, il y aurait eu au SPVM une certaine réticence quant au déploiement permanent de ces caméras, parce que cela engendrerait des « coûts importants », en plus de conduire à une « intrusion » dans leur travail.

C’est du moins ce qui ressort du communiqué publié par l’opposition officielle à l’hôtel de ville. Cette dernière vante les mérites de ce déploiement dans plusieurs autres villes du monde et souligne que les caméras portatives seraient des outils efficaces pour amasser des preuves dans le cadre d’une intervention. Elles permettraient aux policiers d’être « plus justes, plus équitables et plus transparents » dans leurs démarches sur le terrain.

En plus d’insister sur l’importance de déployer les caméras portatives, les élus et les représentants d’organismes de défense des droits de la personne ont aussi appelé le SPVM à mettre un terme aux interpellations de routine. Pour cela, la Ville de Montréal est invitée à mieux encadrer leurs interventions sur le terrain.

« La ville de Montréal doit prendre des mesures immédiates pour protéger le public. Nous demandons à la mairesse d’ordonner au directeur du SPVM que ses agents mettent fin immédiatement aux interpellations de routine. Également, des directives doivent être mises en place pour guider les policiers sur le genre d’interpellations qui sont tolérées et celles qui ne le sont pas. Ces directives démontreront à la population l’engagement de la Ville et de son service de police à vouloir prévenir les abus », a suggéré Fo Niemi du CRARR.

Source : Ville de Montréal, et opposition officielle à l’hôtel de ville

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Catégories : Politique, Société
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