État des lieux du documentaire au Canada. (Crédit photo : iStock)

Où en est le documentaire canadien?

La 22e édition des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) s’est conclue dimanche. Le rendez-vous, qui offre une sélection des meilleurs documentaires du monde, a distribué ses récompenses, dont le prestigieux Grand Prix de la compétition internationale remis cette année à la réalisatrice chinoise Shengze Zhu pour Present.Perfect. Mais où en est le documentaire au Canada? On en parle avec Mara Gourd-Mercado, directrice générale des RIDM.

Côté création, le documentaire se porte bien, lance-t-elle en entrevue téléphonique. « C’est un genre qui s’exporte bien. Les films documentaires canadiens voyagent bien. Les oeuvres sont généralement bien reçues à l’international. »

Le nœud du problème réside dans le financement, rappelle la directrice. « Malheureusement, ce qui ne suit pas, c’est le financement. Il est devenu de plus en plus difficile de financer un documentaire au Canada. Les financeurs et les télédiffuseurs préfèrent se consacrer sur les séries. »

Écoutez l’entrevue avec Mara Gourd-Mercado (7 minutes et 26 secondes) :

Pour Mme Gourd-Mercado, réussir à financer un documentaire relève presque de l’exploit, car les budgets en documentaire ont diminué au fil des ans. « On produit plus avec moins, ce qui n’est pas une manière fiable de financement. Du côté des institutions comme la SODEC ou Téléfilm Canada, on finance le documentaire sous toutes ses formes. Mais quand on regarde auprès des télédiffuseurs, on constate un désengagement en ce qui concerne le long métrage documentaire. »

Pourtant, il existe des solutions, note la directrice, qui cite en exemple la coproduction à l’international. Toutefois, les institutions doivent assouplir les règles en coproduction, ajoute-t-elle. « Bon an mal an, les artisans se tournent de plus en plus vers l’international pour coproduire, poursuit-elle. D’ailleurs, aux RIDM, on a organisé cette année un focus sur la coproduction avec l’Europe afin de créer des liens solides et développer des partenariats. »

À ce titre, la section forum des RIDM a pour mission d’accompagner les créateurs dans le financement de leur projet. « On a eu sept films qui sont passés dans les programmes du forum RIDM, se réjouit la directrice. Le festival existe pour ça. Rappelons que l’événement a été fondé par des documentaristes. »

Ces dernières années, de plus en plus de documentaires migrent vers les plateformes numériques comme Netflix. Cela fait partie de la solution, précise Mme Gourd-Mercado. « L’avenir du documentaire et du cinéma en général passe par la diversification des sources de financement et des façons de faire, rétorque-t-elle. Les plateformes de vidéo demandent beaucoup de contenu. »

« Les plateformes sont en demande de productions originales, mais il faut comprendre qu’on est dans un contexte de marché global. Les Canadiens et les Québécois compétitionnent avec le reste du monde. Il y a beaucoup d’appelés et peu d’élus », conclut-elle.

Cette semaine, Jean-Sébastien nous propose les Rencontres internationales du documentaire de Montréal.

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