L'Agence de la santé publique du Canada rapporte le cas d'un canadien similaire à ceux recensés dans le cadre de l'enquête menée aux États-Unis. PHOTO : ISTOCK / ISTOCK/CHANWANGRONG

Nouvelle affaire d’E. coli dans la laitue américaine vendue aux Canadiens

Les consommateurs canadiens font face à la quatrième alerte de contamination à l’E. coli en deux ans liée à de la laitue romaine américaine vendue au Canada.

Il y a de quoi voir rouge pour les consommateurs qui affectionnent la tendre laitue verte. Pour la quatrième fois durant cette courte période de temps, l’Agence de la santé publique du Canada (ASPC) conseille donc aux Canadiens de ne pas consommer de la laitue romaine provenant des États-Unis.

Pour le moment, contrairement aux autres alertes, l’ASPC ne relève pas de contamination en masse des consommateurs, mais elle dit avoir recensé le cas d’un Canadien malade infecter par la souche d’E. coli détectée par les autorités sanitaires américaines.

Bien qu’il n’y ait pas d’éclosion d’E. coli au Canada, les responsables de la santé publique des États-Unis signalent de nombreux malades dans plusieurs États reliés à la laitue cultivée à Salinas en Californie.

Ces responsables mènent l’enquête sur une éclosion d’infection à l’E. coli et concentrent leur attention sur la région de Salinas et sur des lots de laitue cultivés dans cette région et qui ont notamment été exportés au Canada.

La laitue qui tue : plus de peur que de mal pour le moment


De la laitue romaine américaine PHOTO : ASSOCIATED PRESS / PAUL SAKUMA

Par prudence, l’Agence de la santé publique du Canada demande aux Canadiens de ne plus consommer, vendre ou servir de la laitue romaine provenant de cette région, conseil qui ne vise pas la laitue romaine produite en serre à ce moment-ci de l’année au pays.

Selon les analyses en laboratoire effectuées par les autorités américaines, le cas signalé au Canada est génétiquement similaire aux cas recensés pendant les éclosions d’infection qui sont survenus en 2017 et en 2018.

Au printemps 2018, cinq Américains en sont morts. Ces éclosions avaient fait quelques dizaines de victimes canadiennes, principalement au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et en Colombie-Britannique.

Ces éclosions à répétition, bien que d’origines américaines, avaient énormément fait de torts aux producteurs canadiens. Ce n’est que récemment qu’ils ont pu rétablir des prix de vente plus élevés pour leurs produits.

Devrait-on encore faire confiance aux produits américains?

Un équipage récolte de la laitue romaine en Californie le 3 mai 2017. MICHAEL FIALA / REUTERS

Il existerait des moyens d’améliorer la salubrité des laitues et légumes

Irrigation de laitue romaine en Californie (AP)

Il existe des moyens d’améliorer la sécurité alimentaire, selon les experts. L’une des causes du problème, selon eux, est la façon dont la romaine est généralement cultivée dans les champs irrigués.

Dans une entrevue accordée à CBC News, Timothy Lytton, professeur de droit à la Georgia State University et auteur du nouveau livre Outbreak : Foodborne Illness and the Struggle for Food Safety, estime que le problème est qu’E. coli est endémique.

Le problème se trouve dans les sources d’irrigation en surface, comme dans la vallée de la Californie et en Arizona, qui fournissent la plupart des légumes à feuilles vendus au Canada en ce moment.

« Il s’agit d’un problème extrêmement difficile [à contrôler], en partie à cause de la proximité des exploitations d’alimentation animale, qui constituent une industrie importante dans ces régions, et de la croissance des légumes-feuilles », explique le professeur Lytton.

Depuis l’éclosion de la souche O157:H7 d’E. coli dans les bébés épinards en 2006, l’industrie des fruits et légumes a fait des progrès dans la recherche de voies de contamination, dit-il.

« Mais l’industrie a moins bien compris comment l’eau d’irrigation doit être propre pour réduire le risque de contamination microbienne à un niveau acceptable », ajoute-t-il.

Il conclut que l’irrigation à l’eau du robinet réduirait probablement le danger, mais elle serait extrêmement coûteuse et peu pratique.

Timothy Lytton (Georgia State University)

L'ABC de l'E coli...
La bactérie E. coli est présente dans les excréments d’animaux et parfois dans la viande crue.
Les gens tombent malades de trois à quatre jours après l’avoir avalé. La plupart des gens ont la diarrhée, souvent sanglante, de graves crampes d’estomac et des vomissements.

La bactérie E. coli (iStock)

RCI avec La Presse canadienne, les informations de Amina Zafar de CBC News et la contribution d’Annie Desrochers et Doris Labrie de Radio-Canada

En complément

Éclosion d’infection à E. coli associée à la laitue romaine provenant de Salinas – Radio-Canada 

La laitue romaine est de nouveau propre à la consommation – Radio-Canada 

Les Canadiens ignorent souvent les rappels d’aliments, selon une étude – Radio-Canada 

Catégories : Environnement et vie animale, International, Santé
Mots-clés : , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.