Se basant sur les résultats de plusieurs études, l’Institut de la Statistique du Québec mentionne que les immigrants adultes (18 ans et plus) sont en meilleure santé que les Canadiens de naissance, surtout durant les premières années suivant leur arrivée au pays. Crédit : Istock.

Les immigrants plus soucieux de leur santé que les personnes nées au Canada?

En 2008, 2014 et 2015, une enquête québécoise sur la santé de la population a permis d’étudier certaines caractéristiques propres aux immigrants, en ce qui a trait à leur santé et aux risques susceptibles de lui nuire. En comparant leurs données à celles de personnes nées au Canada, on a conclu que les immigrants avaient une attitude plutôt positive pour ce qui est de la préservation de leur santé, bien que certains points restent à améliorer.

L’Institut de la statistique du Québec a remis en perspective ces conclusions, dans le magazine Zoom Santé, numéro 65,  publié en novembre. Il a ainsi confirmé, sur la base de certains indicateurs de santé physique et mentale, des habitudes de vie et des comportements préventifs liés à la santé, que les immigrants présentent moins de comportements susceptibles de compromettre leur santé.


Les immigrants sont moins enclins à consommer du cannabis et d’autres drogues, et ils sont moins sujets à avoir des troubles de l’humeur et des troubles anxieux que les Canadiens de naissance, selon les résultats de l’Enquête québécoise sur la santé de la population en 2008 et en 2014-2015. Crédit : iStock

À titre d’exemple, par rapport aux personnes nées au Canada, Marie Constanza Street, professionnelle de recherche à l’Institut de la statistique du Québec, mentionne que les immigrants seront moins enclins à consommer du cannabis ou à fumer des cigarettes, et que ces saines habitudes de vie sont davantage marquées chez les femmes immigrantes.

« En 2014-2015, la proportion de fumeuses de 18 ans et plus était d’environ 9 % chez les immigrantes récentes (celles arrivées depuis 10 ans ou moins), 12 % chez les immigrantes de longue date et 20 % chez les femmes nées au Canada ». (Source : communiqué)

La consommation du cannabis et d’autres drogues ne fait pas partie des habitudes d’un bon nombre d’immigrants. En comparaison aux personnes nées au Canada, la proportion des adultes immigrants qui consomment cette substance est divisée par deux.

« En 2014-2015, on comptait près de 6 % de consommateurs de cannabis de 18 ans et plus chez les immigrants récents, 7 % chez les immigrants de longue date et 16 % chez les Canadiens de naissance. » (Source : communiqué).

Écoutez.

Les immigrants récents sont moins susceptibles de recevoir un diagnostic d’infection sexuellement transmissible, au cours de leur vie, que les Canadiens de naissance que ce soit chez les femmes ou chez les hommes. Ils sont plus portés à utiliser un condom durant leurs rapports sexuels, ce qui pourrait justifier cet écart. Mais, compte tenu du fait qu’il faut recevoir un tel diagnostic d’un professionnel de la santé, il se pourrait que les Canadiens aient plus consulté que les immigrants, ce qui viendrait en quelque sorte biaiser ce résultat, prévient l’Institut de la statistique du Québec. Crédit : iStock.

Les immigrants se distinguent aussi par leur propension à utiliser les préservatifs, lors de rapports sexuels, pour se prémunir des maladies et autres infections sexuellement transmissibles. Sur une période 12 mois, ils auraient un réel avantage par rapport aux Canadiens de naissance. Un avantage qui serait peut-être lié au fait que les immigrants n’ont pas très souvent recourt aux autres modes de contraception, notamment la pilule ou la vasectomie.

Le magazine souligne que, d’une manière générale, les immigrants sont en meilleure santé que les Canadiens de naissance, surtout durant les premières années de leur vie au Canada, ce qui ne manque pas d’avoir un effet à la baisse sur les coûts dans le système de santé.

La recherche met de l’avant le fait que les immigrants canadiens doivent « répondre à l’exigence médicale de bonne santé » qui figure parmi les critères d’admissibilité. C’est ce qui justifie qu’ils arrivent en bonne santé. Pour la plupart, leur niveau de scolarité leur donne les outils pour adopter de saines habitudes de vie.

Parmi les points qui paraissent moins avantageux pour les immigrants, il y a la sédentarité et le surpoids. C’est une situation qui concerne plus les hommes. Ils auront tendance à n’effectuer aucune activité physique sur une base régulière, et ils privilégieront leur voiture personnelle comme moyen de transport. C’est ainsi qu’à long terme, ils seront susceptibles de développer certaines maladies chroniques, à l’instar du diabète. De plus, ils ont une perception négative de leur santé buccodentaire.

Avec des informations de l’Institut de la statistique du Québec

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Catégories : Santé, Société
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