Zéro déchet, le nouvel objectif. (Crédit photo : iStock)

Le zéro déchet est-il réalisable?

À l’heure des changements climatiques et des défis écologiques, est-il faisable de consommer sans émettre de déchets? Plusieurs villes du monde tentent d’y parvenir, notamment Montréal. Elle s’est récemment dotée d’un plan en la matière. On en parle avec Laurence Lavigne Lalonde, responsable de la transition écologique au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal.

La ville de Montréal fait partie du réseau international C40, un groupe qui rassemble 94 villes dont l’objectif est de lutter contre le dérèglement climatique. Créée en 2005 par l’ancien maire de Londres Ken Livingstone, cette organisation se donne plusieurs défis comme celui de tendre vers le zéro déchet d’ici 2030.

« L’un des objectifs du C40, c’est de détourner 70 % des matières de l’enfouissement d’ici 2030, explique en entrevue Laurence Lavigne Lalonde. À la ville de Montréal, notre objectif est de détourner 85 % de matières générées sur le territoire dans le même délai. »

Écoutez l’entrevue avec Laurence Lavigne Lalond (6 minutes et 48 secondes) :

Objectif : zéro déchet

C’est un programme ambitieux, admet-elle, mais tendre vers le zéro déchet signifie surtout de s’assurer d’éliminer moins de matières en valorisant celles générées sur le territoire, que ce soit les plastiques ou les verres.

« Pour ce qui est des matières compostables, on veut s’assurer qu’elles ne sont plus envoyées en enfouissement qui détruit les sols et qui est un émetteur de méthane et autres gaz pollueurs. »

À ce titre, Mme Lavigne Lalonde veut aussi accompagner les citoyens, les entreprises et les institutions montréalaises à produire moins de déchets. « La ville de Montréal déploie environ sept collectes, les ordures ménagères bien sûr, mais aussi le compost, les matières recyclables ou de constructions », dit-elle.

« On a aussi un travail de sensibilisation à faire pour que les citoyens s’engagent davantage, ajoute-t-elle. Il faut faciliter les manières de faire pour les gens et trouver des façons adaptées à leur réalité. »

Charte des matières recyclables (Crédit photo : Recyc-Québec)

La responsable de la transition écologique rappelle que la métropole s’est engagée à déposer un règlement visant à interdire prochainement tous les plastiques à usage unique. « Si on veut que les citoyens et les collectivités participent, on doit les encourager avec les bons outils et les aider en interdisant certains matériaux qui ne sont pas valorisés ou valorisables. Il existe des plastiques qui ne sont présentement pas recyclables. »

Dans le plan de gestion des matières résiduelles, Montréal s’est également engagée à s’attaquer au gaspillage alimentaire et au gaspillage des textiles. Ces derniers sont connus pour être très polluants.

« Au Québec, il n’existe pas vraiment de débouché pour ces matières généralement enfouies, raconte Mme Lavigne Lalonde. D’autres provinces canadiennes utilisent par exemple les textiles pour faire du rembourrage, ce que l’on n’a pas droit de faire au Québec. Il faut donc travailler avec les différents paliers de gouvernement, autant provincial que fédéral, pour voir quels sont les plastiques que l’on permet sur notre territoire. Il va falloir penser à cela pour bien traiter les matières. »

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Catégories : Environnement et vie animale, Société
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