À cause de l’escalade des prix de l’immobilier et du surendettement, les milléniaux doivent attendre jusqu’à 13 ans après la fin de leurs études pour accumuler les 20 % de mise de fonds nécessaires à l’acquisition d’une propriété au Canada, ce qui retarde leurs cotisations en vue de la retraite. Crédit Istock.

Accès à la propriété : une véritable gageure pour les millénariaux canadiens

À cause de la hausse galopante des prix des maisons au Canada, il serait de plus en plus difficile pour les millénariaux de devenir propriétaires.

L’endettement des ménages, qui a atteint des sommets inégalés, est loin de leur faciliter la tâche.

« Au Canada, le ratio de la dette au revenu disponible est passé de moins de 87 % en 1990 à plus de 175 % à la fin de 2018 – incitant la Banque du Canada à tirer la sonnette d’alarme à propos de la vulnérabilité économique du pays. » (Source : communiqué)

C’est ce que révèle un sondage KPMG qui souligne que l’amélioration des salaires des millénariaux n’augure rien de très favorable pour eux sur le marché de la propriété.

Le sondage sur les millénariaux et la retraite de KPMG a été mené auprès de 2500 Canadiens, dont 1000 millénariaux. L’organisme a fait appel à Methodify, une plateforme d’automatisation de recherche pour analyser les données. (Source : KPMG)

Ils sont pourtant nombreux, ces millénariaux de 23 à 38 ans qui rêvent de devenir des propriétaires de logements (72 %), mais le pessimisme semble dominer chez 46 % d’entre eux en raison de l’escalade des prix dans le secteur immobilier, mais aussi parce qu’ils croupissent sous le poids de leurs dettes d’études.

« Le ratio de la dette au revenu est un indicateur financier important qui, dans le cas des jeunes millénariaux, atteint actuellement 216 %, excédant largement les taux de 125 % et de 80 % des membres de la génération X et des boomers au même âge. » (Communiqué)

Même si leurs revenus sont de loin plus importants grâce à leur haut niveau de scolarité en comparaison à ceux des générations précédentes, ils sont loin de pouvoir réaliser leur rêve, surtout sur certains marchés où la surchauffe immobilière ne connaît pas d’accalmie. C’est ainsi que 46 % d’entre eux ont recours à l’aide de leurs parents pour devenir des propriétaires.

« Confrontés à l’envolée des prix des logements, à un niveau d’endettement élevé et au fait que les revenus annuels ne couvrent qu’une fraction du coût d’acquisition d’une propriété par rapport à ce qui était le cas pour la génération de leurs parents, de nombreux millénariaux considèrent la propriété comme un rêve inaccessible. Et le défi est encore plus grand dans les marchés de Vancouver et de Toronto », affirme Martin Joyce, associé et leader national du groupe Services à la personne et services sociaux pour KPMG, dans le communiqué.

Selon le sondage KPMG, les Canadiens suggèrent au gouvernement de faciliter l’utilisation du REER et de relever les limites du CELI pour faciliter l’accès des millénariaux à la propriété. Crédit : iStock

La retraite des millénariaux compromise?

Ils seraient prêts à s’endetter davantage pour acheter une propriété, mais ils doivent attendre dans bien des cas près de 13 ans pour amasser les 20 % de mise de fonds nécessaires à leur achat, contrairement aux années 1976 où leurs parents ne devaient payer que 5 %.

Cela a une grande incidence sur leur capacité à cotiser à leur retraite. Ils perdraient jusqu’à huit années de cotisation et risquent que leurs épargnes soient insuffisantes à la retraite pour répondre à leurs besoins.

KPMG estime qu’il est temps d’ouvrir un débat national sur cette question qui préoccupe les Canadiens au plus haut point.

Le gouvernement a un rôle central à jouer et doit prendre des mesures pour rendre l’accès à la propriété plus abordable pour tous. Malgré l’annonce de l’incitatif à l’achat d’une première propriété, cet accès reste difficile. Et les Canadiens s’attendent à ce que des mesures supplémentaires soient prises.

Avec des informations de KPMG
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Catégories : Économie, Société
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