D’après le caporal et porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada, Rob King, la majorité des hommes qui commettent ces crimes sont des amants déçus. Ils agissent sous la pression de leurs pairs, ou sous l’influence des stéréotypes de genres, dans l’intention de punir les victimes - Photo : Bonnie Allen / CBC

D’après le caporal et porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada, Rob King, la majorité des hommes qui commettent ces crimes sont des amants déçus. Ils agissent sous la pression de leurs pairs, ou sous l’influence des stéréotypes de genres, dans l’intention de punir les victimes - Photo : Bonnie Allen / CBC

Canada : 5000 cas de vengeance pornographique en 5 ans

Depuis la promulgation de la loi sur la cyberintimidation en 2014 qui criminalise le partage d’images ou de vidéos intimes sans consentement, le nombre de signalements de cas de vengeance pornographique connaît une croissance allant crescendo.

Les autorités canadiennes prévoient que ce nombre dépasserait le 5000 d’ici 2020. Et environ 20 % de ces  signalements débouchent sur des accusations criminelles.

Et 80% des cas ne connaissent pas le chemin des tribunaux. Ils sont réglés à l’amiable ou abandonnés, car il y a un manque de preuves. Dans d’autres cas, la victime choisit de ne pas continuer la procédure pénale.

Cette situation ne surprend pas Jill Arnott, la  directrice générale du Centre des Femmes de l’Université de Regina. Elle explique que la victime doit gérer plusieurs effets en même temps : les conséquences, le traumatisme, la gêne et la honte.

« La procédure judiciaire c’est juste trop, trop à supporter.», Jill Arnott, directrice générale du Centre des Femmes de l’Université de Regina

Mais elle reste optimiste. Pour elle, l’augmentation des signalements est due au fait que les victimes estiment que les autorités leur accordent du crédit.

80% des cas ne connaissent pas le chemin des tribunaux. Ils sont réglés à l'amiable ou abandonnés, car il y a un manque de preuves. Dans d’autres cas, la victime choisit de ne pas continuer la procédure pénale - Photo : Getty Images / Antonio Guillem

80% des cas ne connaissent pas le chemin des tribunaux. Ils sont réglés à l’amiable ou abandonnés, car il y a un manque de preuves. Dans d’autres cas, la victime choisit de ne pas continuer la procédure pénale – Photo : Getty Images / Antonio Guillem

D’après le caporal et porte-parole de la Gendarmerie royale du Canada, Rob King, la majorité des hommes qui commettent ces crimes sont des amants déçus. Ils agissent sous la pression de leurs pairs, ou sous l’influence des stéréotypes de genres, dans l’intention de punir les victimes.

Il estime aussi que les cas impliquant des garçons adolescents,  qu’il appelle des discussions de vestiaire,  peuvent être résolus sans procédure criminelle, avec la suppression des images, et à condition que cela convienne à la victime.

Selon Statistique Canada, 20 % des cas impliquent des jeunes de moins de 18 ans.

Selon l’organisme de littératie numérique, MediaSmart, qui a mené un sondage auprès des jeunes portant sur les sextos, ils auraient un angle mort moral quand il s’agit de montrer un sexto à leurs amis, ou de le partager par texto ou en ligne.

Selon l’étude, les jeunes garçons considèrent que les filles qui envoient des images intimes violent les normes traditionnelles féminines. Ce geste est perçu comme trop agressif et trop sexuel. Pour eux, les filles qui enfreignent les rôles des genres ne méritent plus le consentement.

Avec les informations de Zoé Clin, Radio Canada et de Bonnie Allen, CBC

En complément

Vengeance pornographique : une sensibilisation nécessaire
(La journaliste Manon Globensky s’entretient avec Danièle Roy, avocate criminaliste spécialisée en droit criminel et pénal – Extrait de l’Emission Midi Info du 24 Décembre 2019)

Catégories : Société
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