Des personnes marchant dans les rues de Port-au-Prince, le 20 décembre 2019. (Photo : CHANDAN KHANNA/AFP via Getty Images.)

Séisme en Haïti: après 10 ans, on sèche les larmes et on cherche à reconstruire

Dix ans après le séisme qui a coûté la vie à près de 300 000 personnes en Haïti, les ressortissants haïtiens de Montréal ne pleurent plus, mais ils n’ont pas oublié leurs proches morts. Ceux-ci sont soulignés de diverses manières, à l’occasion d’une série d’événements à la Tohu, salle de spectacle dans le quartier Saint-Michel.

Un moment de recueillement et de soutien aux survivants

Stéphane Lavoie, DG de la Tohu Crédit : Tohu

Cette commémoration est un moment de rassemblement envers tous ceux et celles qui ont perdu des êtres chers dans cette catastrophe.

« Ça permet de se rassembler et de dire aux survivants, vous n’êtes pas seuls, mais on est là. La vie a continué et la vie continue, vous n’êtes pas seuls, on est ensemble et on comprend votre douleur. On est là, on est présent », affirme Stéphane Lavoie, le directeur général de la Tohu, dans l’entrevue qu’il nous a accordée.

Il est important de souligner cet épisode douloureux, tout en pensant à l’avenir, aux générations présentes et futures, aux efforts de reconstruction, dit M. Lavoie.

« Il faut quand même reconnaître la résilience de ce peuple-là, avec tous les malheurs qu’ils ont vécus les années dernières, d’être encore là, de vouloir continuer de garder la culture vivante, de garder le peuple vivant, de continuer à grandir, de continuer à élever nos enfants […] De continuer à faire partie des enjeux de la planète, ça, c’est extrêmement remarquable. Et il faut prendre ce moment-là pour dire oui, on se souvient, on est avec vous, c’est douloureux, mais on est là, on continue. Qu’est-ce qu’on fait? Qu’est-ce qu’on peut faire de mieux? Qu’est-ce qu’on peut améliorer? Qu’est-ce qu’on peut reconstruire », a-t-il soutenu.

Écoutez

Le marché de Kenscoff, révélateur de la situation de pauvreté qui sévit en Haïti. Photo : Radio-Canada/Philippe Leblanc

Il faut mentionner qu’Haïti se relève difficilement de ce tremblement de terre qui a causé d’importants dégâts. Au lendemain de cette catastrophe, plusieurs pays avaient promis d’accompagner la première république noire dans ses efforts de reconstruction.

Dix ans plus tard, Haïti est loin d’être sorti du champ de ruine auquel il a été réduit. L’aide internationale tant promise est loin d’avoir atteint la cible, et elle tarde dans bien des cas à se concrétiser.

La pauvreté reste galopante et frappe durement une bonne partie de la population, contraignant les forces vives du pays à voyager vers des cieux plus prometteurs, en Amérique du Nord, en Europe et dans d’autres pays voisins.

Les espoirs portés par de nouvelles personnalités au sommet de l’État ont été déçus, et le pays est plongé dans une crise profonde, sous fond de corruption, de détournement des deniers publics, de favoritisme et de népotisme. Cela exacerbe les tensions au sein de la population et conduit à des manifestations récurrentes dans le pays.

Malgré cette situation peu glorieuse, les Haïtiens de Montréal veulent croire en un avenir prometteur pour leur pays d’origine. La commémoration du 10e anniversaire du séisme de 2010 leur offre l’occasion de réfléchir sur les solutions novatrices susceptibles de contribuer à rebâtir un Haïti plus stable et plus prospère.

Pour cela, ils ont besoin d’être appuyés, relève Stéphane Lavoie, qui soutient qu’il ne s’agit pas de « dicter à ce peuple ce qu’il doit faire », mais de l’accompagner dans le déploiement de ses idées et de ses efforts pour améliorer la situation.

Pendant deux jours, du 11 au 12 janvier, les membres de cette communauté à Montréal et leurs invités échangeront leurs idées au cours de tables rondes, de discussions, de débats et de projections de films. Joignant l’utile à l’agréable, c’est toute la communauté, les amis et autres sympathisants qui sont conviés aux activités coordonnées par la Maison d’Haïti et ses partenaires. Ces activités comportent plusieurs volets culturels : danse, théâtre, chant, littérature, poésie et autres prestations musicales.

Sur le même sujet

Moins d'une semaine après le tremblement de terre en Haïti en 2010, la Faculté de médecine de l'Université de Sherbrooke est la première faculté de médecine au Canada à envoyer une équipe médicale sur place. Le Dr Réjean Hébert se souvient.

Catégories : International, Société
Mots-clés : , , , , , , , , ,

Vous avez remarqué une erreur ou une faute ? Cliquez ici !

Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.