Le vice-premier ministre du Nouveau-Brunswick Robert Gauvin a annoncé sa démission du caucus conservateur suite à la décision du gouvernement provincial de fermer de nuit les urgences dans six hôpitaux de la province.
M. Gauvin a décidé de quitter le caucus progressiste-conservateur pour siéger comme député indépendant, en contestation de cette décision qui aura des « conséquences désastreuses » pour la population. « Cette réforme-là est une attaque contre la ruralité du Nouveau-Brunswick. Le premier ministre a le droit de décider si je suis votre vice-premier ministre, mais pas le droit de décider si je suis votre député ou non », a affirmé l’élu de Shippagan-Lamèque-Miscou lors du point de presse.
J’avoue que j’aurais bien aimé suivre cette conférence de presse sur RDI… @RadioCanadaInfo https://t.co/wXTnMfSLmP
— Martin Normand (@M_Normand) February 14, 2020
La décision de fermer les urgences de 22 h à 8 h dans certains hôpitaux a suscité de vives réactions dans la province, au cours des derniers jours. Les francophones, qui s’estiment déjà lésés par les politiques provinciales de santé, ont remis en cause ce boulet de plus qui vient aggraver leur situation.
À l’annonce de sa sortie du gouvernement, M. Gauvin, qui défend les intérêts des francophones au sein de l’équipe du premier ministre Blaine Higgs, a dénoncé les stratégies du gouvernement qui consistent à le museler sur cette question d’intérêt particulier pour la communauté qu’il représente et pour la population en général. Il a mentionné qu’aussi bien les francophones que les anglophones touchés par cette réforme l’ont sollicité par téléphone pour exprimer leurs inquiétudes et implorer son soutien.
Les nombreuses mises en garde des partis de l’opposition contre les implications négatives d’une telle décision, ainsi que la menace de renverser le gouvernement dès la première occasion, n’ont pas réussi à faire plier le premier ministre Higgs. La démission du vice-premier ministre augure-t-elle de mauvaises perspectives pour le gouvernement ? À en croire les analystes de Radio-Canada, il ne serait pas étonnant que le gouvernement minoritaire soit renversé, dès les premières semaines du mois de mars prochain, en raison des appuis qui semblent s’amenuiser au fil des jours.
Si cette décision de fermer les urgences de nuit se maintenait, elle entrerait en vigueur dès le 11 mars.
Le premier ministre Blaine Higgs a réagi à cette démission plus tard vendredi. Il a dit comprendre que Robert Gauvin « sente le poids de toute une région sur ses épaules » au sein du gouvernement, et a maintenu sa détermination à aller de l’avant avec sa réforme, dans un contexte marqué par une pénurie généralisée de la main-d’œuvre.
« Les émotions sont fortes, il faut donner un peu de temps pour que les pressions puissent tomber. Le changement, c’est quelque chose qu’il faut absorber, mais il faut laisser du temps aux gens pour réfléchir. Il nous faut tous participer aux solutions », a affirmé le premier ministre Higgs. Il a dit croire en un avenir radieux pour sa province, mais a réitéré que cela doit passer par un plan et des changements en profondeur. « Les gens doivent se brancher, mais non pas voter sur les émotions, mais sur les solutions », a-t-il conclu.
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