Modélisation du coronavirus COVID-19. Photo: VIA Reuteurs / CDC (Centers for Disease Control).

Pandémie de coronavirus : canaliser sa peur et rassurer vos enfants

La peur est un outil utile pour les humains, a expliqué Cécile Rousseau, pédopsychiatre et experte des enfants victimes de traumatisme à l’édition spéciale Découverte diffusée hier à RDI et ICI Radio-Canada.

Par rapport à une menace ou un danger dont on ne connaît pas grand-chose, il y a trois possibilités de réagir, d’échapper à cette peur-là :

– j’ai peur, je me renseigne, je me protège et je prends acte collectivement

– je n’ai pas peur, les gens qui disent ce n’est pas grave, ça ne me touchera pas, on est dans l’ordre de la pensée magique

– et l’autre extrême c’est quand la peur nous paralyse, elle devient alors un problème et nous paralyse tellement au niveau social, qu’on ne peut plus bouger

Cécile Rousseau, médecin et pédopsychiatre à l’Université McGill. Photo: Radio-Canada.

Toujours selon la pédopsychiatre, le schéma peut être différent selon les enfants. Elle détermine deux formes différentes de stress:

– la peur de leurs parents, la peur autour d’eux donc la peur de la pandémie

– le bouleversement de la routine qui est créé par cette forme de quarantaines avec la fermeture des écoles et des CPE

Il est alors important selon Cécile Rousseau de rétablir une routine, rétablir un sentiment de normalité et leur expliquer avec des mots qui conviennent à leur âge afin qu’ils adoptent des comportements sécuritaires, mais sans être tétanisés. S’ils le sont, ça peut engendrer plus de problèmes.

Pour ce qui est des adolescents, ce qui est le plus important c’est de faire appel à leur responsabilité sociale et à leur pouvoir d’agir plutôt qu’à une règle. Les préados et les ados détestent les règles et ils risquent de faire exactement le contraire de ce qu’on leur demande.

Cécile Rousseau parle de ce qu’il faut expliquer aux jeunes :

« On ne ment pas, on a vraiment besoin de vous…pour protéger vos grands-parents, pour protéger le vieux monsieur au coin de la rue, ces gens plus vulnérables […] je pense qu’à ce moment-là, on leur donne un sentiment de responsabilité et un pouvoir d’agir. » Cécile Rousseau experte en pédopsychiatrie

Cécile Rousseau est médecin, pédopsychiatre et directrice de l’Équipe de recherche et d’intervention transculturelles (ERIT) à l’Université McGill.

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Catégories : Société
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