De l’argent en perspective pour les Canadiens et les entreprises qui doivent relever différents défis liés à la pandémie du coronavirus.
Justin Trudeau est sorti de son confinement volontaire, le temps d’une adresse aux journalistes, pour faire le point sur les mesures de son gouvernement en face de la pandémie qui poursuit son expansion au pays. Il y a eu un nouveau mort au Canada mardi, en Ontario notamment, ce qui porte à cinq le nombre de morts au pays, avec plus de 500 personnes contaminées.
« L’annonce d’aujourd’hui est un exemple de ce qu’on voit partout au pays. J’aimerais que vous sachiez que le Canada est là, pour vous soutenir […] », a affirmé Justin Trudeau d’entrée de jeu de cette conférence de presse.
Le premier ministre a eu des mots de reconnaissance vis-à-vis des médecins, infirmiers et autres personnels de soutien qui interviennent en première ligne dans la prise en charge de cette pandémie.
« Je sais que tous les Canadiens et Canadiennes vous sont reconnaissants », a-t-il souligné, tout en réitérant la nécessité pour les Canadiens de continuer à suivre les recommandations, en ce qui a trait aux règles d’hygiène de base, comme se laver les mains très souvent, ou en ce qui concerne la distanciation sociale.
« Il nous faut tout faire pour protéger notre santé et la santé des autres autour de nous. Autant que possible, restez chez vous, sortez seulement si vous devez sortir. Nos infirmiers ont besoin de votre aide. Dans la mesure du possible, restez à la maison. Laissez les enfants courir dans la maison […] », a martelé le premier ministre.
Justin Trudeau s’est dit également préoccupé par la situation de trois millions de Canadiens qui se trouvent en ce moment à l’étranger et rappelé les dispositions prises pour leur venir en aide. Il souligne que Affaires mondiales Canada dispose d’un programme de prêt d’urgence qui va jusqu’à cinq mille dollars, pour aider ceux qui veulent urgemment rentrer au pays.
Ces derniers ne sont pas concernés par les nouvelles règles en ce qui a trait à l’accès aux aéroports du Canada qui seront fermés, à partir de minuit mardi, à tous ceux qui ne sont pas des citoyens ou des résidents permanents du Canada. Ces règles épargnent aussi les ressortissants des États-Unis.
Justin Trudeau a dit être au fait des difficultés actuelles des PME qui font face à des baisses importantes de leurs revenus en raison de la pandémie du coronavirus. C’est ainsi qu’il a rappelé le déploiement prochain de la somme de 10 milliards de dollars pour protéger les emplois et soutenir les entreprises. Il a aussi mentionné des mesures additionnelles qui seront annoncées au plus tard à la fin de cette semaine, toujours pour appuyer les entreprises, revoir les échéanciers de déclaration des revenus et des taxes, et venir en aide aux travailleurs vulnérables et autres travailleurs autonomes.
La Chambre des Communes sera rappelée

La nuit tombe sur le Parlement à Ottawa sur cette photo du 14 uin 2005. (CP PHOTO/Jonathan Hayward)
Pour la réalisation de certains objectifs annoncés, le premier ministre envisage la possibilité de rappeler la Chambre des communes qui a annoncé, il y a quelques jours, la suspension de ses travaux jusqu’au 20 avril, en raison de la menace du coronavirus.
« Il y a des mesures qui vont être adoptées en lien avec l’assurance emploi. Il s’agit des mesures législatives qui permettront que de l’aide soit livrée directement aux citoyens canadiens. Certaines de ces mesures auront besoin de l’accord des parlementaires », observe Justin Trudeau.
Le premier ministre rappelle qu’en ce moment difficile, les Canadiens ne devraient pas éprouver des difficultés à joindre les deux bouts.
« Nous allons continuer de voir ce que nous devons faire au fédéral pour assurer la sécurité des Canadiens. On demande des efforts importants aux citoyens et on va être là pour appuyer les citoyens qui ont besoin d’argent pour faire leurs emplettes, pour payer leurs loyers, soutenir leurs proches et mettre du pain sur la table. Les Canadiens peuvent compter sur le gouvernement […] »
Il a mentionné que la Loi sur les mesures d’urgence pourra être envisagée, en réponse à un journaliste qui a voulu savoir pourquoi Ottawa ne décrète pas l’État d’urgence, au regard de la gravité de la situation.
Un autre journaliste s’est préoccupé de savoir combien de temps allait durer la paralysie actuelle, alors que son confrère s’est inquiété de la souveraineté réelle du Canada à ses frontières en raison de la trop grande influence de son voisin du Sud. Washington a considérablement restreint l’accès à son territoire, alors qu’Ottawa a traîné des pieds avant de faire volte-face lundi.
« Nous ne savons pas combien de temps cela va durer », répond le premier ministre à la première question. En ce qui concerne la liberté du Canada de décider des mesures à appliquer à ses frontières, M Trudeau affirme :
« on est en train de coordonner avec les Américains. On regarde toutes les options, en s’assurant qu’on n’est pas en train de faire mal aux Canadiens en limitant la circulation des biens et des marchandises », a-t-il ajouté.
Les journalistes ont aussi rappelé à Justin Trudeau que le Canada n’a pas pris de mesure pour fermer ses frontières restées ouvertes trop longtemps aux touristes en provenance de pays durement touchés par le coronavirus, dont la Chine, l’Italie et l’Iran.
« Nous avons pris des mesures responsables dans les aéroports pour assurer la sécurité des Canadiens. Nous avons suivi les recommandations de nos autorités sanitaires. Nous avons appliqué leurs recommandations dès le début, et nous avons pu freiner la propagation du virus », a répondu Justin Trudeau.
Concernant la provenance des fonds pour le financement des mesures annoncées, il relève qu’en comparaison aux autres pays de l’OCDE, « le Canada a une dette faible » et des ressources issues d’une « gestion responsable » au fil des ans, ce qui lui ouvre de belles perspectives pour la réalisation des investissements qui permettront à son économie de continuer de croître et de prospérer.
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