Par une résolution le 12 juillet 2012, l’ONU institue la journée internationale du bonheur. iStockPhoto.com

Peut-on vraiment être heureux en contexte de coronavirus?

En cette journée internationale du bonheur instaurée par les Nations unies, l’humanité traverse l’un des moments les plus bouleversants de son histoire, avec l’intrusion de la COVID-19 dans son quotidien.

Moment de questionnement

Un cortège de morts au fil des jours depuis le déclenchement de la pandémie du coronavirus à la fin de l’année 2019, la propagation qui gagne le monde, et qui n’épargne personne, du plus petit au plus grand, du plus puissant au moins puissant, du plus pauvre au plus riche…, la COVID-19 n’a pas de frontières, et encore moins de limites. Elle défie pour le moment la science,  et c’est à coup de milliards de dollars que les gouvernements dopent la capacité des chercheurs afin qu’ils trouvent rapidement l’antidote susceptible d’arrêter ses ravages. Le gouvernement du Canada annonce près de 30 millions de dollars pour soutenir 47 projets de recherche dans différents centres à travers le pays, en plus de sommes additionnelles mises à la disposition de l’Organisation mondiale de la santé pour mettre les chercheurs internationaux à contribution.

L’espoir et le bonheur des peuples au Canada, comme ceux d’ailleurs, semblent reposer sur l’exploit attendu du monde de la recherche.

Le coronavirus touche plus de 200 000 personnes dans le monde et a déjà fait près de 8000 morts. Parmi les solutions préconisées pour freiner sa propagation, le confinement et le respect des règles d’hygiène. Crédit : Istock

Bonheur contre malheur et malchance

À la notion de bonheur, le Robert méthodique de la langue française oppose le malheur. En cette journée internationale du bonheur, le malheur a encore frappé. La COVID-19 a fait de nouveaux morts, en Italie devenue l’une des plaques tournantes de la pandémie avec ses plus de 3000 décès, en Iran, en France, en Afrique, etc. À Wuhan, dans le Hubei, en Chine, considéré comme le foyer d’éclosion du coronavirus, on ne recense aucun nouveau cas vendredi. Par contre, au Canada, le nombre de cas confirmés et probables frôle désormais les 1000, avec une dizaine de morts, dont le plus récent en Colombie-Britannique, jeudi.

Dans les villes et les campagnes du Canada, l’heure est au confinement et à l’observation des règles édictées pour freiner la propagation. Comme ailleurs dans bien des pays, la population se plie aux directives et s’informe. Amnistie internationale Canada souligne l’importance de respecter les droits de la personne, même en contexte de pandémie. Il s’agit surtout du droit à la santé, du droit à l’expression et à l’information, à la bonne information contre toutes les fausses nouvelles qui circulent sur le coronavirus. L’organisation est contre toute forme de xénophobie et de discrimination susceptibles de viser certaines communautés en raison de leurs liens avec certains pays considérés comme les principaux foyers de la COVID-19 dans le monde.

Contre toute atteinte aux libertés individuelles, Amnistie Canada est tolérante aux  restrictions suivant les principes de « nécessité, de proportionnalité et de légalité ». Les écoles, les universités et autres établissements du pays sont fermés justement par nécessité et par souci de préserver la santé publique. Les gouvernements ont dit reconnaître que la restriction des mouvements de la population et leur confinement volontaire et obligatoire bousculent certains de leurs droits. C’est plus qu’une question de nécessité, mais de survie, a affirmé François Legault, le premier ministre du Québec, lors d’un point de presse.

À la notion de bonheur, le Robert oppose aussi la malchance. Sommes-nous donc tous des malchanceux pris au piège de la COVID-19 à l’échelle de la planète, en cette journée où l’humanité est censée « vivre un état de conscience pleinement satisfaite »? La réponse est évidemment non, puisque malgré tout, la béatitude et la félicité sont des idéaux que nous devons « rechercher en nous-mêmes », avait dit Descartes en son temps. Nuance oblige, le philosophe avait ajouté que la félicité peut aussi se trouver à l’extérieur de nous, dans les biens, dans l’environnement, et dans la santé, entre autres. Car, ce sont des ingrédients qui nous procurent une certaine satisfaction.

Mais, compte tenu de leur extrême volatilité en face de crises comme celle du coronavirus, de menaces de krach boursier et d’effondrement de l’économie, du risque d’explosion de la planète en proie aux conséquences des changements climatiques, on se rend compte de la précarité de ces éléments qui conditionnent notre bien-être. On comprend aisément pourquoi Descartes avait précisé que le bonheur est une notion très relative, d’où l’importance pour chacun de puiser dans ses ingrédients internes pour se rendre soi-même heureux.

La septième édition de la journée internationale consacrée au bonheur est célébrée en contexte de maladie et de mort. Les ingrédients en nous-mêmes susceptibles de nous conduire vers l’idéal du bonheur ne sont autres que le courage contre la peur, la volonté de suivre les directives scientifiques contre l’obstination des libertés personnelles susceptibles de conduire à notre perte collective, le désir poussé de demeurer en bonne santé et de freiner la propagation de la maladie.

Les appels des paliers gouvernementaux au Canada s’inscrivent tous dans cette perspective au nom de l’intérêt de tous.

Avec des informations des Nations unies, d’Amnistie internationale Canada et le Discours de la méthode de Descartes.

Catégories : Société
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