Au Québec et en Ontario, plusieurs entreprises qui offrent des services non essentiels ont fermé leurs locaux depuis minuit en raison de la crise de la COVID-19. Crédit : Istock

Subvention salariale au Canada: une bouée pour les PME et les employés?

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) met en garde contre un scénario apocalyptique qui plane sur plusieurs petites et moyennes entreprises à l’échelle du Canada en raison de la crise de la COVID-19.

Éviter la noyade collective ?

C’est une situation sans précédent pour les PME qui ont besoin d’une aide supplémentaire des paliers gouvernementaux pour éviter la noyade collective.

C’est du moins l’argumentaire de la FCEI qui a mené une enquête auprès de 1000 propriétaires de PME au Canada. Selon cette enquête, plus de la moitié des Petites et moyennes entreprises ont partiellement fermé. Au Québec et en Ontario, la consigne de fermer les commerces et services non essentiels, qui est entrée en vigueur à minuit, vient gonfler les rangs des PME qui observent une pause.

Dans les conditions actuelles où les entreprises sont attente d’une subvention des paliers gouvernementaux, la FCEI a émis quelques recommandations susceptibles d’être intégrées dans les programmes de subvention.

Entre autres, la FCEI suggère la mise en place d’un programme de subvention salariale aux entreprises pour permettre aux PME de maintenir leurs employés. La Fédération demande aussi un programme d’allègement fiscal pour les entreprises et des mesures de soutien qui ne visent pas uniquement les employés qui ont accès à l’assurance emploi, mais qui ciblent l’ensemble des travailleurs indépendants.

Selon l’étude de la FCEI, la menace est telle que seulement une entreprise sur trois pourrait survivre moins d’un mois dans les circonstances actuelles, au regard de l’incidence importance de la pandémie de la COVID-19 sur les activités.

Le coût moyen de la COVID-19 pour les PME dépasse les 136 000 dollars, alors que 60 % des chefs d’entreprises ont enregistré une baisse significative de leurs chiffres d’affaires, et une entreprise sur trois a connu une baisse supérieure à 75 %.

La menace d’une fermeture totale plane à présent sur près de la moitié des PME à l’échelle du pays.

« Plus de la moitié des petites entreprises ont commencé à licencier du personnel et ont déclaré qu’elles avaient déjà été contraintes de licencier l’ensemble de leurs personnels. À ce rythme, le seul moyen d’empêcher un chômage supplémentaire massif est que le gouvernement introduise un programme de subvention salarial beaucoup plus important », suggère Dan Kelly, président de la FCEI, dans le communiqué.

Que proposent les gouvernements?

Québec privilégie l’aide directe aux salariés, mais demeure flexible à l’idée d’envisager de meilleurs moyens pour faire face à la situation.

Dans une entrevue à Radio-Canada mardi, le ministre de l’Économie et de l’Innovation Pierre Fitzgibbon a indiqué que conformément aux directives du premier ministre François Legault, il faut chercher à mettre directement des liquidités à la disposition des personnes qui sont dans le besoin immédiat, en attendant l’arrivée des premiers chèques de l’assurance emploi le 6 avril.

« On est prêt à s’assurer qu’il ait des liquidités pour assurer la survie des citoyens et pour une relance sans heurt des activités économiques après la pause actuelle »ministre de l’Économie et de l’Innovation Pierre Fitzgibbon

En réponse à l’idée de mettre en place un programme de subvention salariale pour les entreprises, le ministre de l’Économie a indiqué que toutes les mesures sont analysées, que la priorité c’est le citoyen, et que le fonds de stabilisation de 2,5 milliards de dollars qui vise à soutenir les besoins pourra éventuellement être bonifié. Il y a donc une certaine flexibilité, mais l’idée pour le gouvernement provincial est de soutenir directement les personnes.

Du côté du fédéral, le projet de Loi de 82 milliards de dollars du gouvernement libéral a été adopté au terme de débats houleux, lors d’une séance extraordinaire qui a permis à 32 députés de se prononcer sur ses différentes dispositions.

Son passage au Sénat est une phase préalable à la mise en place des mesures de l’assurance emploi pour les salariés qui ont perdu leur emploi en raison de la pandémie. Les travailleurs autonomes et les ménages canadiens sont aussi visés par l’aide prévue par Ottawa dans son plan qui intègre la bonification des allocations familiales, et qui entend permettre aux familles de bénéficier d’un chèque de 900 dollars aux deux semaines.

Dans les autres provinces, des mesures sont aussi en place pour soutenir les entreprises et les citoyens.

En Ontario par exemple, le gouvernement du premier ministre Doug Ford procède à une mise à jour économique. Il annoncera mercredi de nouvelles subventions aux populations et aux entreprises, dont certaines ont également cessé leurs activités non essentielles.

Avec des informations de la FCEI et Radio-Canada

Catégories : Économie, Politique, Société
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