La question se pose en cela que des Canadiens qui continuent de travailler et qui gagnent moins de 2000 $ par mois pourraient se sentir quelque peu lésés.
Dans un article publié mercredi, La Presse rapporte que des préposés aux bénéficiaires payés de 13 $ à 14 $ de l’heure sont susceptibles de percevoir un salaire hebdomadaire qui n’atteint pas 500 $.
C’est ainsi que certains ont dû contacter leur syndicat pour souligner qu’il serait totalement injuste pour eux de continuer à s’occuper des aînés dans les résidences privées, alors que ce serait plus avantageux s’ils décidaient de rester tout simplement chez eux pour bénéficier de cette prestation.
Ces préposés toucheraient en moyenne 455 $ à 490 $ chaque semaine, ce qui donne lieu à un revenu mensuel inférieur à 2000 $.
La nouvelle prestation canadienne bonifiée et simplifiée est en quelque sorte une aubaine dont ces travailleurs auraient aimé bénéficier au même titre que tous les autres travailleurs qui sont affectés par les incidences de la COVID-19.
Que prévoit concrètement la Loi C-13?
Cette Loi a été déposée au Parlement à Ottawa, le 24 mars.
Selon le ministère fédéral de la Justice qui a analysé les dispositions de cette loi par rapport aux droits et libertés des Canadiens contenus dans la Charte canadienne des droits et libertés, l’article 8 qui porte sur la prestation canadienne d’urgence contient toutes les mesures qui ont été édictées pour protéger les travailleurs qui n’ont pas droit à l’assurance emploi, les entreprises et la vigueur de l’économie.
Le soutien de 16 semaines de prestation de 2000 $ concerne toutes les personnes, y compris des étudiants, qui ont cessé de travailler, qui sont sans revenus en raison de la COVID-19, et qui ne sont pas couverts par l’assurance emploi, en plus d’autres catégories de personnes qui sont en confinement en raison de la maladie, ou parce qu’elles s’occupent des enfants, des aînés ou de membres de leurs familles malades.
Les préposés aux bénéficiaires qui se plaignent d’injustice ne sont pas en situation de cessation d’emploi, ils ne sont donc pas concernés par cet article.
Cependant, dans son point de presse de jeudi 26 mars, le premier ministre du Québec, François Legault, a déclaré que son gouvernement a l’intention d’augmenter le salaire des préposés aux bénéficiaires, Des discussions avec les syndicats sont en cours à ce sujet a-t-il précisé, ajoutant:
« si jamais il y a des personnes qui ne sont pas couvertes par le fédéral, le gouvernement du Québec va intervenir ».
Le droit à l’égalité ne s’appliquerait qu’en raison de violations liées à l’âge. Dans ce cas, l’article 15 de la Charte canadienne des droits et libertés s’appliquerait. L’article 8 de Loi C-13 s’applique à tous, sans discrimination fondée sur l’âge, étant donné qu’elle couvre tous les travailleurs de 15 ans et plus dans l’une des catégories mentionnées.
Bien qu’il n’y ait pas un âge minimum fixé au Canada pour commencer à travailler, l’injustice pourrait concerner uniquement les plus jeunes enfants qui sont exclus. Mais ils sont couverts par d’autres prestations, à l’instar de la prestation canadienne pour enfant qui est bonifiée, et d’autres aides dans le cadre d’allocations de prestations parentales.
Les premiers chèques dans le cadre de ces prestations vont être payés autour du 15 avril.
En complément : qui bénéficiera de la nouvelle prestation canadienne d’urgence?
Ce sont :
– Les travailleurs qui sont obligés d’arrêter le travail à cause de la COVID-19 et qui n’ont pas droit au congé payé ou à un revenu
– Les travailleurs malades, en quarantaine, ou qui s’occupent d’un malade de la COVID-19
– Les parents d’enfants obligés de cesser de travailler parce qu’ils doivent rester à la maison pour s’occuper de ces enfants sans salaire, ou parce que les garderies sont fermées et que ces parents doivent leur procurer des soins supplémentaires.
– Des travailleurs encore en emploi, qui ne peuvent continuer à travailler en raison de l’insuffisance de tâches ou parce que leur employeur ne fait plus appel à leurs services
– Les travailleurs autonomes, y compris les travailleurs à contrat qui ne sont pas admissibles à l’assurance-emploi
Source : Gouvernement du Canada
Avec des informations de La Presse et du ministère de la Justice du Canada
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