Le corps d'une personne qui aurait succombé à la maladie de la COVID-19 devant une morgue de la ville chinoise de Wuhan, le 1er février 2020. Photo: Chinatopix via Associated Press/La Presse canadienne.

La Chine a-t-elle sous-estimé le nombre de cas de la COVID-19? 

Une possibilité que certains observateurs évoquent alors que la pandémie fait plus de victimes dans d’autres pays comme en Italie et en Espagne. Mardi, l’urgentiste français Patrick Pelloux exprimait cette opinion. 

Selon Guy St-Jacques, ancien ambassadeur du Canada en Chine, des chercheurs de Hong Kong faisaient déjà état en janvier 2020, dans des articles de journaux, du fait que l’épidémie du coronavirus aurait fait son apparition en novembre dernier en Chine. Il a aussi souligné à ICI Première que sur la base de travaux menés par des épidémiologistes quant à la propagation de la maladie, l’éclosion avait sûrement débuté à la mi-novembre. 

Vous vous souviendrez que les Chinois ont dit que le premier décès officiel était apparu le 8 décembre (2019). Ils ont attendu la fin décembre pour aviser l’OMS de la situation. Et je pense que malheureusement, on a perdu beaucoup de temps au début. Guy St-Jacques  

Bien que M. St-Jacques estime que même si les autorités chinoises ne connaissaient pas ce nouveau coronavirus à l’époque, ils auraient pu mettre en place des mesures beaucoup plus rapidement à Wuhan avant les fêtes du Nouvel An chinois. 

Sachant que cette fête avait lieu cette année le 25 janvier, et que des centaines de millions de personnes allaient se déplacer en Chine […] ils ont mis Wuhan en quarantaine seulement le 23 janvier et il y avait déjà 5 millions de personnes qui avaient quitté la ville. Ce qui veut dire que les chiffres sur l’épidémie et le nombre de cas ailleurs en Chine et dans la province de Hubei sont probablement plus élevés. Et à ce moment, c’est devenu une question de fierté nationale et une question très politique, car ça remettait en cause la crédibilité du système politique en Chine. Guy St-Jacques

Toujours selon Guy St-Jacques, dans la culture asiatique et particulièrement en Chine, on ne peut pas perdre la face. Il faut se rappeler que le nombre de cas asymptomatiques n’était pas rapporté. Et en plus, les décès, observés ailleurs que dans les hôpitaux, n’étaient pas officiellement comptabilisés. L’ancien diplomate rappelle que la Chine n’a jamais fourni à l’OMS de chiffres sur le nombre de personnes atteintes de la maladie parmi le personnel médical.

Guy St-Jacques, qui est aussi membre du China Institute de l’Université de l’Alberta, de l’Institut d’études internationales de Montréal et qui a vécu 13 ans dans ce pays, en conclut que c’est pour cette raison que l’on ne peut pas se fier aux chiffres de la Chine pour faire nos projections et notre propre planification face à la pandémie de la COVID-19. 

Avec des informations de Radio-Canada

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Catégories : Politique, Société
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