Le Canada a reçu plusieurs stocks de fournitures destinées à la protection et aux soins dans les hôpitaux du pays qui connaissent des pénuries. Mais, il faut redoubler de vigilance pour faire face aux détournements des commandes à l’international en raison de pratiques douteuses de certains pays. Crédit : Istock

Course aux équipements de santé : les stocks canadiens victimes de coups bas?

Alors que la pandémie de la COVID-19 continue de sévir dans le monde, les pays sont engagés dans une véritable bataille pour les équipements de santé. Ces fournitures commencent à manquer dans de nombreux hôpitaux dans le monde.

Dans cette course, tous les coups sont permis, y compris entre des alliés qui ne lésinent sur aucun moyen pour acquérir certains objets à prix d’or.

Plusieurs médias rapportent que des stocks de masques et d’autres matériels de protection commandés par certains pays, dont le Canada, ont été détournés en chemin par des puissances qui ont payé un prix plus élevé.

Les chroniqueurs font état de pays dont les commandes de masques ont disparu ou ne correspondent pas à la quantité initiale. D’autres n’hésitent pas à montrer du doigt les États-Unis, où la pandémie prend des proportions inquiétantes.

Après avoir réussi à réduire l’impact de cette crise dans sa société et entamé une reprise progressive des activités économiques, la Chine se positionne comme le « champ de guerre » pour les puissances qui s’arrachent le matériel de soin.

Au Canada, où certains hôpitaux sont frappés de plein fouet par la pénurie, le premier ministre a dû s’expliquer sur la sécurité des commandes.

Justin Trudeau a relevé à ce sujet que les histoires de détournement entourant les équipements médicaux et la chaîne d’approvisionnement représentent une source d’inquiétude. C’est pourquoi il y a un suivi strict avec les ministres fédéraux responsables du secteur de l’approvisionnement et de la santé pour s’assurer que les stocks destinés au Canada arrivent à bon port.

Le premier ministre Justin Trudeau s’adresse aux Canadiens au sujet de la pandémie de la COVID-19, à Ottawa, le lundi 30 mars. La Presse canadienne/Sean Kilpatrick

Importance de poursuivre la collaboration avec les États-Unis

« On est en train de travailler avec les Américains. On comprend que les besoins aux États-Unis sont criants, mais les besoins au Canada sont criants aussi. Mais on va travailler avec les États-Unis pour s’assurer qu’on a les équipements dont on a besoin », a dit Justin Trudeau.

Il en parlera plus amplement lors de la conférence téléphonique avec les premiers ministres des provinces et territoires plus tard en soirée. Les responsables feront le point sur les mesures prises pour veiller à la sécurisation des commandes canadiennes. Il faut améliorer les points de faiblesse et renforcer la solidarité interprovinciale cruciale en ce moment de crise. Il sera aussi question du problème de la dépendance du Canada aux marchés étrangers en ce qui a trait aux équipements médicaux.

Selon les déclarations de Justin Trudeau, l’arrivée de certaines commandes de masques et d’autres fournitures de protection sur le territoire canadien s’est amorcée mercredi.

Il a été interrogé sur l’impréparation de son gouvernement qui aurait dû, au cours de ses cinq années au pouvoir, prévoir des mesures d’intervention plus efficaces, en constituant une réserve d’équipements de protection destinés aux personnels soignants en cas de crise.

Justin Trudeau a affirmé que la crise de la COVID-19 devrait nous permettre de tirer des leçons pour mieux envisager de futures situations critiques.

Il a assuré qu’il est essentiel aujourd’hui que les équipements soient livrés et que tout soit fait pour aplatir la courbe de la propagation de la maladie.

Besoin de plus de transparence

La question de la transparence dans la gestion de la crise de la COVID-19 est une préoccupation importante pour les Canadiens qui attendent des gouvernements des informations plus précises sur les enjeux entourant cette crise.

La disponibilité en quantité et en qualité suffisante des équipements de protection et de soins dans les hôpitaux partout au Canada est la priorité.

Les gens veulent savoir comment et quand les usines canadiennes démarreront leurs activités et offriront les équipements aux hôpitaux.

Par ailleurs, ils sont préoccupés par la qualité de certains équipements achetés sur les marchés asiatiques et sur leur capacité réelle à protéger les soignants dans un environnement dangereux.

Les Canadiens veulent aussi avoir plus de transparence sur les projections de sortie de crise, et sur l’efficacité des mesures prises au pays pour éviter d’avoir à gérer des scénarios catastrophes comme c’est le cas en Italie, en Espagne et aux États-Unis.

Sur ce dernier point, Justin Trudeau a fait part de sa volonté de partager les données chiffrées sur le site du gouvernement fédéral. Ces données sont compilées sur la base des informations communiquées par les provinces selon leurs propres instruments de mesure.

Au Canada, le nombre de cas confirmés et probables au 2 avril 2020 est de 11 068 et le nombre de morts est de 134. Crédit : iStock

Par contre, en ce qui concerne l’analyse de ces informations, M. Trudeau soutient qu’il est difficile de prévoir un scénario en raison des comportements de la population, qui sont très divergents selon que les uns et les autres respectent ou non les consignes de confinement et d’hygiène.

Plus vite les personnes se plieront aux consignes des autorités de santé publique, plus vite le Canada arrivera à aplatir la courbe, et moins long sera le confinement. C’est en résumé ce qui se dégage des explications du premier ministre sur la sortie de crise.

« Les gens posent des questions sur la transparence des données crues, le nombre de cas, où ils se trouvent, combien de temps ça va durer […] Ils veulent savoir quels sont les modèles, les simulations, quand ils vont revoir leurs amis et reprendre une vie normale pour les enfants. Cela ne dépend pas de nous, mais du comportement de chacun », a ajouté le premier ministre, qui a conclu que tout cela à une incidence sur la courbe.

Sur les modèles qu’il faut privilégier dans l’analyse des données, Justin Trudeau affirme une fois de plus que cette analyse dépend des comportements.

« On a vu les scénarios les plus pessimistes s’actualiser dans certains cas, mais tout est relié au quotidien de chaque citoyen. Restez entre quatre murs, minimisez vos sorties. C’est ainsi que nous pourrons suivre les meilleurs scénarios. L’important pour nous, c’est de pouvoir donner des modèles réalistes. »

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Catégories : Économie, Politique, Santé
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