Les médecins canadiens disent que les ventilateurs sont réservés aux patients atteint du COVID- 19 qui sont gravement malades et qu'une fois qu'ils sont sous respirateur, beaucoup ne survivent pas. (CBC)

La vague de fond du COVID-19 s’en vient. Combien de Canadiens vont mourir?

Mardi soir, la Maison-Blanche, souvent réticente à ce sujet, a diffusé des projections possibles concernant le nombre d’Américains qui seront contaminer et combien vont mourir. Des modèles mathématiques épistémologiques dessinent des sommets d’au moins 100 000 morts. Mais peut-être plus du double.

Au cours de son point de presse, Donald Trump s’est tenu devant un graphique montrant que le COVID-19 devrait faire 1,5 million à 2,2 millions de morts aux États-Unis sans aucune intervention et 100 000 à 240 000 morts avec des mesures en place de strictes distanciation sociale.

Au Canada, malgré la peur, une plus grande pudeur règne. Les chiffres ne sortent pas aussi facilement des bouches des dirigeants. Le premier ministre Justin Trudeau expliquait hier d’un air sévère que l’épreuve que les Canadiens traverse s’apparente aux sacrifices du temps des grandes guerres. Préférant attirer l’attention sur la situation présente, il n’a pas voulu commenter sur le futur.

(Tom Brenner/Reuters)

Parler au présent et non au futur pour ne pas faire peur

« Le Canada n’a pas connu ce type de mobilisation civique depuis la Seconde Guerre mondiale », a déclaré Justin Trudeau à propos de l’effort massif de réorientation de la société canadienne autour d’un objectif global unique.

Il a qualifié la pandémie de « combat ». L’objectif, a-t-il dit, est de « vaincre ». « Nous devons tous répondre à l’appel du devoir », a-t-il dit. Des propos militaires qui peuvent aider les Canadiens à comprendre la gravité de la situation vers laquelle nous plongeons.

Mercredi 1er avril 2020, le Premier ministre Justin Trudeau s’adresse aux Canadiens au sujet de la pandémie de COVID-19 depuis Rideau Cottage à Ottawa. LA PRESSE CANADIENNE / Sean Kilpatrick

Interrogé sur l’avenir mercredi, Justin Trudeau a donc refusé d’être précis. « J’ai dit dès le début qu’il y a une large gamme de scénarios que nous avons recherchés, que nous planifions, que nous essayons de travailler en tant que gouvernement, en tant que pays. « Nous savons qu’ils vont être en place pendant encore quelques semaines, peut-être quelques mois, mais tout dépend du comportement des Canadiens ».

Au Québec, les chiffres qui sortaient cette semaine de la bouche du premier ministre provincial, François Legault concernaient encore une fois non pas les courbes de projection des morts, mais les pénuries sévères d’équipement médicaux, présentes et anticipées. Est-ce que l’on prépare indirectement l’opinion publique?

La franchise du premier ministre de l’Ontario fait peur

Le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, lors de l’annonce de l’état d’urgence en Ontario. Photo: La Presse canadienne/Frank Gunn.

Hier, mercredi, le premier ministre de la province voisine de l’Ontario a affiché une franchise à glacer le sang.

« En ce moment, aujourd’hui, il y a très peu de choses qui séparent ce à quoi nous allons faire face ici en Ontario de la dévastation que nous avons vu en Italie et en Espagne », a déclaré Doug Ford. « Nous savons qu’une flambée est imminente. »

Pressé par les journalistes, Doug Ford a refusé de donner une date précise sur le moment où cette vague va se produire et a défendu sa décision de ne pas publier les prévisions du nombre potentiel de nouveaux cas de coronavirus que la province pourrait voir, en disant que les modèles varient beaucoup de l’un à l’autre.

Ford a ajouté que les Ontariens doivent en fin de compte décider si « nous suivons la voie de l’Italie et de l’Espagne », ou rester chez eux pour arrêter la propagation de la maladie.

Les commentaires de Ford arrivent alors que l’Ontario a confirmé 426 nouveaux cas de COVID-19 mercredi, marquant une augmentation de 22 % du nombre total d’infections et le plus grand bond en un jour depuis le début de l’épidémie.

Le 11 mars dernier, la ministre de la santé Patty Hajdu avait déclaré que seulement 30 % des  Canadiens et jusqu’à 70 % d’entre eux pourraient être infectés par le nouveau coronavirus. De 11,3 millions à 26,3 millions de personnes.

La fuite d’un document gouvernemental canadien cette semaine suggère qu’au moins certaines mesures liées au virus pourraient être en place ici jusqu’en juillet.

Au Canada, au matin du 2 avril 2020, on compte 9 731 cas de personnes infectées, 129 morts et  1 7 39 personnes rétablis. Le Québec compte 4 611 cas et 33 morts ainsi que 231 personnes rétablies. Graphique Radio-Canada

La crise de COVID-19 est maintenant bien enclanchée aux États-Unis avec plus de 211 000 infections confirmées et plus de 4 700 décès.

Dans le monde, au matin du 2 avril 2020, on compte 940 733 personnes qui ont maintenant contracté le nouveau coronavirus et 47 518 morts.

RCI avec CBC News,  La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : Politique, Santé
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