Le premier ministre du Canada annonce une bonification de la subvention salariale aux entreprises qui prend en compte le travail des étudiants tout aussi affectés par la crise de la COVID-19 que les autres travailleurs dans différentes entreprises au pays. Crédit : Istock

Subvention canadienne aux entreprises : 100 % du salaire des étudiants couverts

En cette période de crise de la COVID-19, le gouvernement fédéral a procédé à des ajustements de son programme de soutien aux entreprises. Il a notamment révisé certains aspects peu favorables aux organismes plus fragiles comme ceux à but non lucratif. Et il a mis en place de nouveaux avantages pour les étudiants. Le Parlement est à nouveau convoqué pour un débat et pour son approbation.

Prolonger les emplois d’été jusqu’en décembre

Le nouveau programme ouvre de nouvelles perspectives pour les jeunes et les étudiants qui bénéficieront d’un traitement particulier en raison de la promesse fédérale de prendre en charge jusqu’à 100 % de leur salaire dans les entreprises qui leur offrent du travail. Cela se fera dans le programme fédéral d’emploi d’été, avec une enveloppe de 263 millions de dollars pour couvrir les salaires pour environ 70 000 emplois créés pour les moins de 30 ans, dans les banques alimentaires et les organismes sans but lucratif, entre autres. Ces derniers pourront engager les étudiants à temps partiel avec la possibilité de prolonger les emplois d’été jusqu’en décembre sans nuire à leur session scolaire d’automne.

Les jeunes sont vulnérables, ils ont besoin d’une expérience de travail pour commencer leur parcours, ils ont besoin d’argent pour payer leurs frais de scolarité ainsi que leur loyer. Justin Trudeau

Assouplissement des conditions d’admissibilité à la subvention salariale

Justin Trudeau a justifié cet ajustement par le fait que l’ancienne condition, qui consistait à prouver la perte de 30 % du chiffre d’affaires en raison de la COVID-19 en mars 2020 par rapport à mars 2019, pénalisait fortement les organismes sans but lucratif, les entreprises nouvellement créées et celles dont les chiffres d’affaires sont très faibles. La nouvelle condition abaisse les pertes à 15 % à la mi-mars, et les entreprises doivent désormais utiliser janvier et février à titre de référence pour démontrer ces pertes de revenus. Elles pourront aussi inclure les subventions gouvernementales pouvant aller jusqu’à 847 $ chaque mois pour chaque employé rétroactivement jusqu’au 15 mars, quand elles calculent les pertes.

Le premier ministre a indiqué que les discussions se poursuivent avec les élus pour améliorer cette proposition pour que les mesures soient les plus inclusives possible.

M. Trudeau a mentionné que de nouvelles statistiques sur le chômage seront publiées jeudi. Elles prendront sûrement en compte la mesure de réembauche prise par certaines compagnies, notamment Air Canada, qui profite de la subvention salariale aux entreprises pour remettre en fonction l’ensemble de ses salariés congédiés en raison de la crise de la COVID-19.

Au sujet de cette subvention salariale aux entreprises, un journaliste a estimé qu’il y a un manque d’éthique sous-jacent aux décisions prises par le gouvernement libéral et que les délais pourraient plomber l’initiative de réembauche de certaines entreprises.

En réponse, Justin Trudeau a soutenu que plusieurs modèles ont été étudiés et que seule la subvention salariale s’est avérée bénéfique pour le maintien du lien d’emploi et la reprise rapide des activités économiques à la sortie de la crise actuelle.

Les gens de la fonction publique ont travaillé très fort pour livrer la Prestation canadienne d’urgence. Les gens se tournent vers cette subvention salariale aux entreprises, et nous espérons pouvoir livrer ce programme dans trois semaines. On est sûr qu’on va pouvoir le livrer bientôt. Les entreprises qui prennent des décisions de réengager vont compter sur l’argent reçu du gouvernement. Nous avons hâte à l’adoption du projet de loi nécessaire pour que l’argent soit disponible. C’est pourquoi nous invitons les partis de l’opposition à agir rapidement pour que cette aide soit disponible. C’est l’une des plus grandes mesures de l’histoire du gouvernement canadien. Il faut l’avis des partis de l’opposition pour s’assurer que cette décision est bonne et profitable pour tous.Justin Trudeau

Mercredi 8 avril 2020, le premier ministre Justin Trudeau s’adresse aux Canadiens au sujet de la pandémie de COVID-19 depuis Rideau Cottage à Ottawa. LA PRESSE CANADIENNE / Sean Kilpatrick

Prestation canadienne d’urgence

Question d’un journaliste : est-ce que cela n’aurait pas été mieux d’offrir une prestation universelle?

« Des millions de Canadiens vont recevoir 2000 $ par mois grâce à la prestation d’urgence […] Il y a d’autres Canadiens pour lesquels 2000 $ par mois ne pourraient pas les aider, au regard de leurs dépenses qui sont plus élevées. C’est pour cela que nous avons choisi de payer jusqu’à 847 $ aux gens dans certaines catégories […] Il y aura d’autres mesures pour des gens qui travaillent moins de 10 heures par semaine. Nous continuons à affiner notre approche », a répondu le premier ministre.

M. Trudeau rappelle que les fonctionnaires ont fait un travail remarquable et que plusieurs millions de Canadiens ont commencé à recevoir cette prestation lundi.

Répondant aux préoccupations concernant les personnes qui ont tout aussi besoin d’aide, mais qui ne se qualifient pas pour la prestation canadienne d’urgence, il affirme :

Nous cherchons à combler les lacunes pour nous assurer que les gens qui tombent dans les mailles puissent être pris en charge tout de suite. Nous avons besoin de livrer ces prestations au plus grand nombre de gens possible, de façon résiliente. C’est le choix que nous avons fait avec les prestations et le supplément, mais il y a des gens qui ne pourront pas y accéder. C’est pour cela que nous sommes en train de travailler afin de donner l’aide dont les gens ont besoin. Nous essayons d’aider le plus de gens possible et le plus rapidement possible, mais nous souhaitons faire des ajustements au fur et à mesure que nous avançons.Justin Trudeau
.
Il y aura d’autres mesures concernant le régime enregistré d’épargne retraite, a annoncé Justin Trudeau. Les Canadiens n’osent pas y puiser des ressources en cette période de crise en raison des barrières fiscales. Les nouvelles mesures proposées par le fédéral viseraient à faire en sorte qu’il n’y ait pas d’impôt sur les prélèvements.

Les Premières Nations demandent aussi de l’aide des Forces canadiennes. Justin Trudeau a indiqué que son gouvernement est préoccupé par ce qui se passe dans les communautés autochtones et les communautés en général au pays qui vivent plusieurs difficultés, y compris l’accès aux services sociaux de base, surtout aux services en santé.

Il nous faut voir comment mieux les aider. Il y a des millions destinés aux programmes de soutien communautaire. L’aide militaire réclamée sera évaluée au cas par cas, en fonction des besoins des communautés.a-t-il soutenu

Alors que les aînées sont le groupe qui paie le prix fort de la pandémie de la COVID-19 avec leur surreprésentation dans le tableau des décès partout au pays, Justin Trudeau fait part de sa volonté de prendre des mesures particulières pour eux. Il n’oublie pas les pigistes, les professionnels de soins à domicile et tous les autres groupes à risque.

Le premier ministre souhaite que les Canadiens continuent à respecter la distanciation sociale pour permettre collectivement de traverser la crise et de remettre rapidement l’économie nationale sur les rails.

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