Un aîné est assisté par une intervenante. Photo: iStock.

Soins à domicile, un réseau québécois en pénurie de travailleuses   

 Le réseau EESAD, qui coordonne habituellement 8700 travailleuses offrant des soins à domicile à des personnes âgées ou vulnérables, avoue être démuni depuis le début de la pandémie.

Judy Bambach y est administratrice et dirige aussi Répit-Ressource, une entreprise d’économie sociale à Montréal. Elle se sent oubliée par le gouvernement de François Legault. Pourquoi? Parce qu’on invite les aides à domicile à aller combler le manque d’employés dans les CHSLD. Voici ce qu’elle disait mardi en entrevue à l’émission 24/60 à RDI :

« On oublie que les personnes âgées et/ou vulnérables n’habitent pas seulement dans les CHSLD ou les résidences pour aînés. Ça fait des années qu’on les encourage à rester chez soi, à la maison, à leur donner des services, des soins, des aides financières. Et c’est important aujourd’hui de ne pas oublier qu’on en a beaucoup de personnes qui sont dans cette catégorie-là et qu’on s’assure qu’ils reçoivent les soins dont ils ont besoin. »

Le réseau d’entreprises d’économie sociale en aide à domicile est une organisation coopérative qui regroupe 100 entreprises au Québec. Malgré que le recrutement n’est pas toujours facile dans ce milieu, la crise de la COVID-19 a empiré les choses selon Mme Bambach. En ce moment, il n’y a que 4000 employées disponibles pour aider la clientèle à domicile.

Ce sont majoritairement des femmes dont la rémunération varie entre le salaire minimum et 16 $ l’heure, alors qu’elles peuvent gagner plus en allant travailler dans un CHSLD ou en recevant la Prestation canadienne d’urgence. Mme Bambach a témoigné que, même avant la crise de la COVID-19, il y avait une pénurie de main-d’oeuvre dans ce secteur.  

De plus, ses aides à domicile ne reçoivent pas de primes comme c’est le cas chez les employés des CHSLD, où la clientèle vit souvent avec des problèmes de santé plus lourds. La situation est décriée par Judy Bambach. Elle affirme que le personnel se démobilise et que ça déstabilise le réseau des EESAD. Elle comprend aussi que la COVID-19 crée un stress inhabituel et que certaines employées préfèrent rester à la maison. 

Danielle McCann, ministre de la Santé du Québec, a abordé ce sujet en point de presse mercredi. 

« Les services à domicile sont assurés et doivent être préservés […] On a diminué des services non essentiels, comme l’aide domestique. À part cela, les services à domiciles sont maintenus. Les entreprises d’économie sociale et d’aide à domicile sont beaucoup utilisées pour des aides à domicile, ces ressources sont disponibles et on est en train d’attacher cela avec le Réseau de coopération des EESAD. » Danielle McCann

Avec des informations de Radio-Canada

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Catégories : Économie, Santé, Société
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