Un homme déguisé en policier s’est livré à une fusillade dans la province de la Nouvelle-Écosse. Dans l’attaque la plus meurtrière de l’histoire du Canada il a tué au moins 16 personnes dimanche et il aurait mis le feu à cinq demeures où pourraient de trouver d’autres victimes.
Ce massacre perpétré à moins de 100 km de la grande ville portuaire d’Halifax, est qualifié de « tragique » et « d’incompréhensible » par la Gendarmerie royale du Canada qui compte une policière parmi les victimes.
À la suggestion du premier ministre canadien, lors d’un point de presse lundi en avant-midi, nous ne publions pas l’identité du présumé tueur ou sa photo.
La police a déclaré qu’un autre agent de la GRC était parmi les blessés de la tuerie, mais n’a pas révélé son nom. Ses blessures ne mettent pas sa vie en danger.
La police a confirmé qu’au moins 16 personnes sont mortes, dont le présumé assassin qui après une chasse à l’homme de plusieurs heures a été cerné par les policiers à proximité d’une station d’essence.
Les victimes sont dispersées sur au moins 50 kilomètres, selon la police, qui précise que le suspect a utilisé son arme, mais qu’il a peut-être aussi utilisé « d’autres méthodes » pour enlever la vie à ses victimes.
La seule victime dont on a révélé l’identité à ce jour est la policière de la GRC Heidi Stevenson. Elle a été tuée en matinée lorsqu’elle a répondu à un appel d’urgence. Cette femme mariée, mère de deux enfants, était au sein de la GRC depuis 23 ans.
L’agente Heidi Stevenson en 2015 Photo : GRC de la Nouvelle-Écosse
Au sujet des autres victimes
« On ne sait pas encore le nombre exact de victimes. L’enquête se poursuit dans des secteurs que nous n’avons pas encore explorés en province. Il y a plusieurs sites dans la province où des gens ont été tués », précise Chris Lether, chef des opérations criminelles de la GRC en Nouvelle-Écosse. Les motivations du tireur sont encore inconnues, a-t-il ajouté.
La GRC de Nouvelle-Écosse est avare de commentaires alors qu’elle mène son enquête en plusieurs lieux. Elle révèle avoir répondu à de nombreux appels de citoyens au service téléphonique d’urgence 911 concernant un tireur actif tard samedi soir dans la petite communauté de Portapique, à 33 kilomètres à l’ouest de Truro.
La police a trouvé à Portapique « plusieurs » victimes à l’intérieur et à l’extérieur d’une résidence, mais aucun suspect. Selon la GRC, c’était une scène de crime chaotique. M. Lether précise que « la recherche nous a menés à plusieurs endroits, incluant des bâtiments en feu. Nos recherches se sont poursuivies durant la nuit et le matin ». Le village de Shubenacadie serait le site d’un « événement criminel grave ».
Certains meurtres de civils semblent être au moins partiellement aléatoires, sans liens avec le présumé tueur, selon la GRC.
La chasse à l’homme
Les policiers ont finalement repéré et poursuivi le suspect dans plusieurs communautés de la Nouvelle-Écosse.
Le tireur actif a tenu la police sur le qui-vive durant 12 heures avant d’être tué à bout portant lorsqu’il n’était plus qu’à une trentaine de kilomètres d’Halifax.
Le suspect serait un dentiste dans la région d’Halifax, selon le site web de la Denturist Society of Nova Scotia.
Une résidente de Portapique, a déclaré qu’il partageait son temps entre une résidence à Halifax et une autre grande résidence à Portapique.
Alors qu’il était pris en chasse par les policiers, le suspect portait en tout ou en partie l’uniforme d’un agent de la GRC et, pendant une partie de la chasse à l’homme, il conduisait un véhicule transformé de telle sorte à ce qu’il ressemble pratiquement en tous points à un véhicule de police de la GRC.
La chasse à l’homme s’est transportée le long de l’une des principales autoroutes de la Nouvelle-Écosse. Elle s’est terminée près d’une station-service à Enfield, à environ 35 kilomètres d’Halifax, où des policiers ont tiré sur le suspect au volant d’un grand véhicule sport utilitaire argentée. Il est mort sur place.
Au total, le suspect aurait parcouru plus de 100 km entre Portapique et Enfield, avant d’être finalement intercepté. Photo : CBC
Réactions à une tragédie inconcevable
Selon Tom Taggart, un conseiller municipal, sa petite communauté est ébranlée. « C’est un endroit tout simplement merveilleux et paisible, et l’idée qu’une telle chose puisse se produire ici est incroyable. »
« Les gens choisissent de vivre ici puisque c’est tranquille et paisible, et c’est carrément une tragédie », a-t-il ajouté.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a commenté la situation pendant sa conférence de presse quotidienne portant sur la COVID-19 tard en matinée dimanche.
« Je suis de tout cœur avec les gens qui sont affectés par cette terrible situation, a-t-il dit. J’aimerais remercier les policiers pour leur travail acharné et la population pour sa coopération avec les autorités. »
« En tant que pays, dans des moments comme celui-ci, nous nous rassemblons pour nous soutenir les uns les autres. Ensemble, nous pleurerons avec les familles des victimes et nous les aiderons à traverser cette période difficile » a-t-il ajouté dans un communiqué.
« Plus tôt dans la journée, j’ai parlé avec le commissaire de la GRC et le premier ministre de la Nouvelle-Écosse pour leur présenter mes condoléances, au nom du gouvernement du Canada. Les habitants de la Nouvelle-Écosse sont forts et résistants, et nous serons là pour les aider à guérir de cette tragédie. »
DÉCOUVREZ : Sur les routes du Canada – Épisode 3 – Destination Nouvelle-Écosse
RCI avec CBC News et La Presse canadienne
*Cet article a tété modifié: après la suggestion du premier ministre canadien, lors d’un point de presse lundi en avant-midi, nous avons décidé de ne plus publier l’identité du présumé tueur et de retirer sa photo.
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