C’est à coups de millions de dollars que le gouvernement du Canada soutient les travailleurs et les entreprises canadiennes en cette période de crise de la pandémie de la COVID-19. Mardi, Justin Trudeau a annoncé de nouvelles aides : 350 millions de dollars aux organismes communautaires et des mesures supplémentaires pour soutenir les travailleurs en entreprise. Il promet de trouver de nouvelles façons au cours des jours à venir pour continuer à aider le Canada et les Canadiens. Crédit : Istock

COVID-19 : s’inquiéter de la générosité illimitée du gouvernement canadien?

Ottawa a multiplié au cours des derniers jours les annonces d’aide aux Canadiens, aux entreprises, aux communautés autochtones, etc., en cette période de crise de la pandémie de COVID-19. Le Fonds monétaire international (FMI) scrute les aides de près et souligne certains risques budgétaires.

L’État providence en marche

Ce qui peut être vu comme une générosité sans limites du gouvernement fédéral pour permettre aux personnes au Canada ainsi qu’aux entreprises nationales de mieux traverser cette zone de turbulence est accueilli avec circonspection par le FMI.

Dans sa panoplie de mesures bonifiées et enrichies au fil des jours, selon les besoins des uns et des autres, Justin Trudeau a annoncé entre autres :

Le soutien aux particuliers

  • Prestation canadienne d’urgence (PCU) qui permet aux personnes qualifiées de percevoir jusqu’à 2000 dollars par mois pendant quatre mois;
  • complément salarial temporaire pour les travailleurs essentiels à faible revenu;
  • hausse des montants de la prestation canadienne pour enfant;
  • paiement du crédit spécial pour la taxe sur les produits et services;
  • délai supplémentaire pour produire la déclaration de revenus;
  • soutien hypothécaire;
  • mesures de soutien pour répondre aux besoins immédiats des communautés autochtones, aux besoins en santé, en produits d’hygiène personnelle et en aliments nutritifs abordables;
  • aide aux sans-abri, aux femmes et enfants victimes de violence, soutien en santé mentale aux jeunes, aide aux aînés, aux étudiants, aux nouveaux diplômés, changements au programme d’emploi d’été.

À l’annonce de chacune des mesures, le premier ministre Justin Trudeau a dit vouloir ratisser large et faire en sorte qu’elles profitent à l’ensemble des Canadiens et des secteurs économiques durement touchés par la pandémie.

Soutien aux entreprises
  • subvention salariale d’urgence aux entreprises de 75 %;
  • subvention salariale temporaire de 10 %;
  • prolongation du programme de travail partagé;
  • Programme de crédit aux entreprises;
  • compte d’urgence pour les entreprises canadiennes;
  • aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial;
  • aide aux entreprises en démarrage, en communauté rurale, aux jeunes entrepreneurs, aux entreprises des territoires, aux petites et moyennes entreprises qui ne peuvent accéder à d’autres mesures de soutien;
  • compte d’urgence aux entreprises avec des prêts de 40 000 $;
  • versement reporté de l’impôt sur le revenu, de la taxe de vente et des droits de douane;
  • soutien aux travailleurs autonomes;
  • soutien aux industries, au secteur de la culture, du patrimoine et des sports, du transport aérien, du tourisme, du secteur de l’énergie, soutien aux organismes communautaires, entre autres.

À l’échelle du pays, ces mesures doublées à celles qui sont annoncées par les gouvernements provinciaux et territoriaux sont accueillies avec satisfaction par la population et les acteurs économiques.

Certains secteurs en demandent toujours un peu plus en raison des difficultés plus importantes susceptibles de miner leurs activités. Lundi, un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) a indiqué que les PME ont toujours du mal à payer leur loyer et que plusieurs sont dramatiquement heurtées par la crise de la COVID-19. C’est ainsi qu’elles sollicitent une aide supplémentaire du gouvernement fédéral, malgré l’existence des aides mentionnées plus haut.

Une récente mise à jour du directeur parlementaire du budget au sujet des dépenses du gouvernement fait état d’un déficit budgétaire fédéral de 89,5 milliards de dollars de plus que prévu pour 2020-2021. Photo : iStock

Jusqu’où ira Ottawa, alors que le FMI voit l’ardoise s’alourdir?

Huffpost Québec a rapporté vendredi que le Fonds monétaire international avait constaté que le Canada a une croissance de sa dette qui augmente plus vite que celle des autres pays comparables.

Cette progression serait susceptible de nuire à sa cote de crédit qui se démarque pour l’instant du lot en raison de son excellence.
Le Canada a accumulé jusqu’à présent une dette beaucoup moins importante que celle des autres pays de l’OCDE.

À l’annonce des mesures de soutien de son gouvernement aux Canadiens et à son économie, Justin Trudeau s’est voulu chaque fois rassurant sur le fait que le Canada a fait preuve d’une gestion parcimonieuse de ses revenus au fil des ans, ce qui lui permet d’avoir une marge de manœuvre assez soutenue en ce moment de crise.

« La dette publique nette du Canada représentait 40 % de la production économique avant la crise. La moyenne des pays développés était de 107 % » (Huffpost Québec).

Il reste difficile pour le moment de chiffrer avec exactitude le montant de l’aide fédérale, car elle peut changer en fonction des demandes.

Selon les projections du FMI, la dette du Canada, y compris les aides des gouvernements en cette période de pandémie, pourrait causer un déficit représentant 12 % de l’ensemble de sa production économique. Le directeur du budget a estimé dans sa dernière mise à jour que le déficit fédéral pourra atteindre 112,7 milliards de dollars pour 2020-2021.
Si cela reste raisonnable, les changements possibles cette année en raison de la pandémie et de la chute des prix du pétrole sont susceptibles de creuser davantage le déficit et d’entraîner une « détérioration budgétaire » plus importante que celle de tous les autres pays développés, préviennent les économistes cités par Huffpost.

Ce qui pourrait constituer une source d’espoir pour le pays découle du fait que les mesures prises jusqu’à présent sont pour la plupart temporaires. Par ailleurs, le faible endettement du Canada à l’entrée dans la présente crise représente un atout majeur. C’est ainsi que les économistes du FMI en arrivent à la conclusion qu’en 2021, « la détérioration budgétaire prévue est susceptible de faire place à une amélioration budgétaire d’une année à l’autre ».

Avec des informations du gouvernement fédéral et d'Huffpost Québec

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Catégories : Économie, Politique, Santé
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