Une coalition pancanadienne réunissant 40 groupes d’aide aux travailleurs migrants a demandé au premier ministre du Canada, Justin Trudeau, de combler les « lacunes qui excluent les travailleurs sans-papiers et des migrants essentiels » du pays de la Prestation canadienne d’urgence (PCU).
Le Réseau des droits des migrants (Migrant Rights Network) a envoyé la lettre à Justin Trudeau pour lui présenter « des solutions » afin d’assurer un revenu à 1,8 million de migrants au pays.
La coalition a suggéré au gouvernement fédéral de donner des numéros d’identification fiscale aux travailleurs migrants sans-papiers, ce qui leur permettrait d’avoir droit à des subventions comme la Prestation canadienne d’urgence.
Le groupe demande également au gouvernement de réinstaurer les numéros d’assurance sociale (NAS) expirés des travailleurs migrants pour leur permettre d’obtenir la PCU.
Laura Lopez, mère de deux enfants de Vancouver et membre de l’organisme Sanctuary Health, fait partie du demi-million de personnes sans-papiers au Canada. Elle demande que la PCU soit accessible aux personnes sans numéros d’assurance sociale.
Pour sa part, Lisa Cheun, une demandeuse d’asile sans permis de travail à Toronto qui a travaillé dans un salon de massage jusqu’à la fermeture des entreprises ce mois-ci, raconte aussi son expérience.
Le numéro d’assurance sociale des résidents temporaires expire en même temps que leur permis de travail et d’études. Un NAS valide est nécessaire pour accéder au programme de la PCU.
Un autre exemple présenté par le Réseau est celui d’Alina Przybyl, une étudiante polonaise au George Brown College de Toronto, dans le cadre du programme d’aide aux femmes et enfants victimes de violence, et membre de Migrant Students United. Elle a demandé le renouvellement de son permis d’études il y a trois mois, et l’attend toujours. Le renouvellement de son NAS prendra trois mois de plus.
Le problème s’étend au-delà des frontières canadiennes, dit le Réseau des droits des migrants et affirme que des dizaines de milliers de travailleurs agricoles migrants essentiels sont incapables de voyager ou ont peur de le faire. La perte de revenus plonge les familles dans la crise partout dans le monde.
En cas d’urgence sanitaire, nous ne pouvons protéger personne si nous ne protégeons pas tout le monde, dit Syed Hussan, directeur général de l’Alliance des travailleurs migrants pour le changement.
Le Réseau des droits des migrants dit avoir « la solution » et demande au gouvernement de les rencontrer pour veiller à ce que les migrants obtiennent le soutien dont ils ont besoin et leur statut dès maintenant.
Près de 5000 personnes et de nombreuses organisations nationales ont répondu aux appels du Migrant Rights Network pendant la crise de la COVID-19 au pays.
RCI avec des informations de La Presse canadienne et Réseau des droits des migrants (Migrant Rights Network).
En complément :
- Le mouvement de villes sanctuaires s’élargit au Canada sous la menace d’expulsions des sans-papiers aux États-Unis
- Canada : détention arbitraire de sans-papiers
- Sans égard au statut migratoire, tous les enfants au Québec ont droit à une éducation publique gratuite
- 8 ans sans école, aujourd’hui les frères Gamboa réécrivent leur histoire
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.