De nouvelles directives sur comment prendre en charge les dépouilles de la pandémie. Un corps pris en charge dans la région de New York. (Via CBC)

Décès dus au COVID-19 – Changements en Ontario et au Québec

Le coroner en Ontario a ordonné des changements radicaux pour éviter les « scènes tristes » comme celles qui se sont produites en Italie et aux États-Unis. L’Institut national de santé publique du Québec clarifie lui aussi les procédures pour prendre en charge les dépouilles causées par la pandémie.

En Ontario, les familles en deuil n’ont dorénavant plus qu’une heure pour décider quel entrepreneur de pompes funèbres s’occupera du corps de leur proche. Ils bénéficieront de trois heures si le décès s’est produit dans un établissement de soins de longue durée.

Le Dr Dirk Huyer, coroner en chef de l’Ontario, se dit « attristé » de devoir demander aux familles en deuil de prendre rapidement des décisions concernant les services funéraires pour leurs proches. Maintenant, il n’y a tout simplement pas le temps d’attendre selon lui.

« Quand j’en parle, je suis vraiment triste parce qu’on attend beaucoup des familles qu’elles prennent rapidement des décisions en cas de perte ou de deuil », a déclaré M. Huyer.

Un homme portant un masque se tient près du cercueil de sa mère lors d’un service funèbre en Lombardie, en Italie, le 20 mars 2020. Piero Cruciatti | AFP | Getty Images

D’autres mesures pour limiter les contacts entre les morts et les vivants

Parmi les autres changements majeurs qui s’appliquent à la plupart des décès en Ontario, et pas seulement à ceux résultant de la COVID-19, les certificats de décès seront désormais délivrés par voie électronique et directement aux entreprises de pompes funèbres. Cela évitera au personnel de ces dernières de devoir se déplacer physiquement et d’aller chercher des copies papier dans les hôpitaux.

Le personnel des pompes funèbres n’est plus autorisé non plus à se rendre dans les morgues des hôpitaux. Les corps leur seront amenés dans un sac mortuaire qui sera ensuite aseptisé à l’hôpital ou sur les lieux du décès avant d’être chargés dans le corbillard.

Les autopsies ne seront pour leur part plus pratiquées sur une personne soupçonnée d’être morte de la COVID-19, à moins qu’il n’y ait un autre facteur « de grande importance », comme un homicide.

Le Bureau des assurances de l’Ontario recommande maintenant aux familles d’envisager l’incinération au lieu de la mise en cercueil dans le contexte de la pandémie actuelle.

Les autorités françaises estiment que le risque infectieux ne disparaît pas immédiatement avec le décès d’un patient infecté. Avant la mise en bière, le corps peut donc toujours être contagieux. Devant ce risque, les scientifiques préconisent de ne réaliser aucun acte de thanatopraxie, ou soins de conservation du corps. (CBC)

Le Québec aussi est à l’heure de changements au sujet  des décès

Dans une première note d’information publiée le 24 mars dernier, l’Institut national de santé publique du Québec recommandait lui aussi la crémation par le feu.

Cette dernière recommandation ne figure plus dans la directive qui a été mise à jour lundi. Seule l’aquamation, un procédé physico-chimique, reste interdite.

La mise en crypte ainsi que l’enterrement dans un mausolée ou dans un charnier ne sont pas autorisés non plus par l’Institut national de santé publique.

Dorénavant, les rassemblements aux funérailles sont suspendus et seuls les membres de la famille qui habitent ensemble sous un même toit peuvent se recueillir devant la dépouille de leur défunt.

Pour ce qui est de la gestion des effets personnels des défunts, la santé publique au Québec indique qu’elle devrait idéalement être faite par l’établissement du lieu de décès. Si cela n’a pas été fait, les entreprises de services funéraires doivent placer en quarantaine pendant sept jours les effets personnels qui ne peuvent être lavés ni désinfectés, avant de les remettre à la famille.

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RCI avec CBC News et Radio-Canada

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Catégories : Société
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