Une grande distance séparait, hier, le premier ministre Justin Trudeau et le chef du Parti conservateur Andrew Scheer. (CBC)

Échec de la pandémie contre la démocratie : le Parlement reprend ses travaux

Au milieu d’un combat contre une pandémie mortelle, quatre partis fédéraux sur cinq se sont entendus, lundi, sur la façon de poursuivre les débats à la Chambre des communes, qui est la chambre basse du parlement du Canada.

La suspension des travaux qui avait été décrétée d’urgence le 13 mars dernier a donc pris fin lundi à 11 h. Quelques dizaines de députés étaient revenus siéger le 24 mars, puis le 11 avril, pour adopter les modalités de lois d’urgence. Sinon, la chambre principale du parlement était restée silencieuse.

Les libéraux au pouvoir, et trois partis dans l’opposition, le bloquistes, les néo-démocrates et les verts, ont convenu que l’institution fondatrice de notre démocratie organisera ses débats grâce aux vidéoconférences et à la présence réduite de parlementaires aux communes.

La motion adoptée en milieu d’après-midi fait en sorte qu’il y aura dorénavant, chaque semaine, une séance où un groupe réduit de députés siégeront en chaire et en os. Il y aura aussi deux séances sous forme de vidéoconférences.

De dire le premier ministre canadien Justin Trudeau au terme du débat : « Je pense que les citoyens comprennent que c’est important, pas malgré la crise, mais à cause de la crise, qu’on continue à défendre nos institutions, qu’on continue de siéger en tant que Parlement, mais de chercher des façons de le faire de façon responsable. »

Le parti conservateur exigeait plus de rencontres face à face

Faisant bande à part, les conservateurs d’Andrew Scheer réclamaient la tenue non pas d’une seule, mais bien de trois séances en personne des députés chaque semaine.

Les conservateurs ont fait valoir que les séances virtuelles pourraient être injustes pour les députés qui vivent dans les zones rurales et n’ont pas de connexion Internet à haute vitesse à la maison.

Andrew Scheer au parlement (CBC)

Pendant le débat en Chambre, le leader parlementaire du gouvernement, Pablo Rodriguez, faisait remarquer que chacune des réunions de députés aux Communes force la présence de plus de 100 employés sur place, sans compter celle d’un plus grand nombre d’agents de sécurité. Cela multiplie les risques de contagion de tout un chacun.

« Si vous siégez deux jours (par semaine), vous doublez le risque », a-t-il déclaré.

Les conservateurs ont suggéré que le risque de contagion pourrait être atténué et ont souhaité qu’une étude de faisabilité sur les séances virtuelles soit réalisée avant la mise en œuvre de toute mesure extraordinaire.

Bien que plusieurs commissions de la Chambre se réunissent déjà par vidéo et téléconférence, les conservateurs se plaignent du bon déroulement de ces réunions.

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RCI avec La Presse canadienne et CBC News

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