Ces dérapages dans les livraisons manquées constituent un revers dans les efforts d'approvisionnement du Canada. Ces interruptions d'approvisionnement ne signifient pas que notre fragile chaîne d'approvisionnement en équipement de protection individuel (EPI) est brisée. (CargoJet)

Des avions canadiens repartent de Chine sans les masques ni l’équipement promis

Le premier ministre Justin Trudeau confirme que des avions-cargos, envoyés par le Canada en Chine dans un plan pour acheminer des fournitures médicales aux travailleurs canadiens de première ligne, sont revenus vides au pays.

Ils ont été contraints de quitter l’aéroport de Shanghai sans leurs cargaisons.

Justin Trudeau a expliqué que ce sont deux avions qui sont revenus vides, et non trois comme le voulait une rumeur, et que l’un de ces deux avions avait été affrété par un gouvernement provincial et l’autre par le gouvernement fédéral.

Le premier ministre a reconnu que le Canada, comme d’autres pays, a eu du mal à faire remplir les commandes à un moment où le monde entier tente d’acheter les mêmes fournitures pour la pandémie. (CBC)

Trop de trafic aérien et trop de camions de livraison au sol

M. Trudeau a cité les restrictions sévères sur la durée pendant laquelle un avion peut rester dans un aéroport chinois avant de devoir décoller – qu’il soit plein ou non – comme étant la raison pour laquelle les avions sont revenus vides.

« Les lignes de ravitaillement et les expéditions par camion vers les aéroports sont difficiles et interrompues par des points de contrôle et des mesures de quarantaine », a dit M. Trudeau.

Rien n’est perdu

Les cargaisons manquantes n’ont pas été perdues, rachetées ni même volées par un autre pays.

Elles auraient tout simplement été retardées en raison d’une très forte augmentation des vols de fret à cet aéroport. Cela a provoqué des embouteillages au sol et empêché les camions de livraison d’arriver à temps sur les lieux de l’atterrissage des avions-cargos canadiens.

Les cargaisons appartiennent toujours au Canada et elles ont fini, selon le plan original, par trouver leur place dans un entrepôt loué par le Canada à Shanghai. Ces cargaisons seront livrées par des vols ultérieurs.

D’autre part, quatre vols sont revenus de Chine au cours du week-end, transportant comme convenu leurs chargements de fournitures médicales, notamment des masques N95, des masques chirurgicaux, des combinaisons de protection et un élément chimique clé pour effectuer des tests de dépistage du nouveau coronavirus. Ces avions transportaient également des fournitures commandées par la province du Québec et la Croix-Rouge canadienne.

Un avion canadien à l’aéroport d’Edmonton en Alberta, le 6 avril dernier, avec à son bord une cargaison de masques N95 faits en Chine. (Edmonton Journal)

Le Canada contrôle plus ses approvisionnements en Chine grâce à une entente spéciale

Le Canada a pris des mesures pour construire son propre réseau d’approvisionnement en EPI afin d’éviter une partie du chaos qui touche les chaînes d’approvisionnements mondiales et pour contrer le piratage et les pénuries d’équipement médical. C’est une solution qualifiée d’agressive par Services publics et Approvisionnement Canada.

Le plan mis en place avec l’aide de diplomates et de consultants en Chine tourne autour d’un entrepôt loué par le Canada à Shanghai et de l’entreprise française Bolloré Logistics.

Cette entreprise mondiale de transport et de logistique, présente à Shanghai depuis 1994, aide au soutien sur le terrain, y compris au transport et à la réception des marchandises, afin de garantir que les commandes canadiennes soient livrées dans les meilleurs délais et ne soient pas détournées vers un soumissionnaire supérieur.

Cette stratégie mise sur pied par des gens d’affaires canadiens, français et le personnel de l’ambassade canadienne en Chine réduit notamment les risques liés au rachat de matériel par un pays rival aux poches mieux garnies.

Les deux premiers vols organisés dans le cadre de cet effort inédit sont arrivés à Toronto les 1er et 6 avril. Le vol du 6 avril est arrivé avec à son bord environ huit millions de masques chirurgicaux commandés par le gouvernement fédéral et d’autres commandes faites directement par les gouvernements de la Nouvelle-Écosse et du Québec.

Un terminal de chargement de l’aéroport de Shanghai (Cargo World)

Plusieurs vols de ravitaillement effectués chaque semaine

Cargojet réalise au nom du Canada une moyenne de quatre à cinq vols par semaine à destination et en provenance de Chine, selon Ajay Virmani, président-directeur général de l’entreprise.

Ottawa a également conclu un accord avec Air Canada pour effectuer d’autres vols de ravitaillement depuis la Chine.

Tout cela aurait permis à ce jour de réduire les risques de retards de livraison, de vols ou de piratages des cargaisons par des pays rivaux et éliminé de la chaîne d’approvisionnement les risques que font courir les courtiers chinois peu fiables, qui font grimper les prix en flèche.

« C’est vraiment le Far West quand il s’agit d’acheter des fournitures médicales en ce moment », a déclaré la vice-première ministre canadienne Chrystia Freeland aux journalistes le 6 avril dernier.

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RCI avec CBC News et La Presse canadienne

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