Des milliers d'étudiants étrangers suivent des programmes liés à la santé ou travaillent dans les services d'urgence. Beaucoup d'entre eux sont presque entièrement formés et prêts à obtenir leur diplôme. (Photo : iStock/FG Trade)

Les étudiants étrangers au Canada pourront aider à lutter contre la COVID-19

Des obstacles ont été levés jeudi pour que les étudiants étrangers au Canada qui travaillent dans les services essentiels puissent prêter main-forte dans la lutte contre la pandémie de COVID-19.

Le gouvernement canadien a levé temporairement la restriction selon laquelle les étudiants étrangers ne peuvent travailler que 20 heures par semaine pendant leurs études, pour autant qu’ils travaillent dans les soins de santé, les infrastructures essentielles ou l’approvisionnement en nourriture ou autres biens essentiels.

La déclaration faisant état de cette décision explique que les autorités du pays ont reconnu que, pendant la pandémie de COVID-19, certains travailleurs ont été soumis à une « pression considérable », et que les étudiants étrangers déjà présents au Canada pourraient tenter de faire face aux défis de la pandémie.

En même temps, selon la déclaration, des milliers d’étudiants étrangers suivent des programmes liés aux services de santé et d’urgence, dont beaucoup sont presque entièrement formés et prêts à obtenir leur diplôme. Cette modification temporaire de la réglementation permettra aux établissements de soins de santé d’avoir accès à un plus grand nombre de travailleurs bien formés à un moment où les besoins sont critiques.

Les immigrants, les travailleurs étrangers temporaires et les étudiants internationaux apportent une contribution importante en tant que travailleurs de première ligne dans le domaine des soins de santé et d’autres services essentiels. Nous connaissons et sommes reconnaissants de leurs efforts et leurs sacrifices pour maintenir la santé des Canadiens et pour assurer la fourniture et l’offre de biens et de services essentiels. »Marco Mendicino, ministre canadien de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté

(Photo : Alex Potemkin/iStock)

Comment faire une demande de prestation pour étudiant étranger?

Les étudiants étrangers et leurs employeurs pourront consulter le Guide sur la prestation des services et fonctions essentiels au Canada pendant la pandémie de COVID-19, publié par Sécurité publique et Protection civile Canada, afin de déterminer si l’emploi de l’étudiant lui permettrait de travailler plus de 20 heures par semaine pendant le semestre dans le contexte de la crise actuelle.

Les mesures temporaires seront en vigueur jusqu’au 31 août 2020.

Il convient de rappeler qu’en 2017-2018, plus de 11 000 étudiants étrangers étaient inscrits à un programme de soins de santé dans une université ou un collège, selon Statistique Canada. Cela représente environ 4 % des étudiants en soins de santé à cette époque.

Soutien à tous les étudiants, étrangers ou non, pendant la pandémie

Mercredi, le premier ministre canadien Justin Trudeau a dévoilé un programme de soutien de près de 9 milliards de dollars pour les étudiants universitaires du pays.

Il s’agit d’une nouvelle version de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) conçue spécialement pour les étudiants de troisième cycle.

L’objectif, a déclaré le premier ministre, est de permettre aux étudiants qui ont des difficultés à trouver un emploi ou qui travaillent à heures réduites de payer leur loyer et leurs autres frais de subsistance.

De mai à août, ils recevront 1250 $ par mois. Et s’ils s’occupent d’une autre personne ou s’ils sont handicapés, ils peuvent recevoir jusqu’à 1750 $ par mois.Justin Trudeau, premier ministre du Canada

Les étudiants qui retournent à l’école en septembre et ceux qui ont obtenu ou obtiendront leur diplôme après décembre 2019 auront droit à cette prestation. En outre, les étudiants qui ont un emploi, mais qui gagnent 1 000 dollars par mois ou moins seront également admissibles, a annoncé M. Trudeau le mercredi 22 avril 2020 (Photo : REUTERS/Patrick Doyle)

De nombreux groupes d’étudiants ont exprimé leur soulagement après l’annonce.

L’annonce d’aujourd’hui enlève un grand poids aux épaules de la communauté étudiante. L’annonce d’aujourd’hui soulage la communauté étudiante d’un lourd fardeau : elle peut enfin passer ses examens ou faire des recherches sans se soucier du loyer du 1er mai.Philippe LeBel, président de l’Union des étudiants du Québec.

Cependant, le jour de l’annonce, Alexandre Boulerice du Nouveau Parti démocratique (NPD) a dénoncé dans une interview accordée à La Presse canadienne une « injustice plutôt flagrante » à l’encontre des étudiants.

Nous pensons qu’il [le premier ministre] envoie un message étrange ce matin. C’est comme si les étudiants étaient des citoyens qui valent moins que les autres. D’où viennent ces 1250 $? Nous ne comprenons pas.Alexandre Boulerice du NPD

Pour sa part, Alain Rayes, du Parti conservateur du Canada, a déclaré à la même agence de presse que de nombreux commerçants et agriculteurs de sa région craignent de ne pas pouvoir recruter d’étudiants cet été en raison de cette nouvelle prestation.

Les personnes sur le terrain qui reçoivent le message de réouverture trouvent donc spécial de voir cela venir aujourd’hui et sont très inquiètes de ce qui va se passer ensuite.Alain Rayes, Parti conservateur

Le gouvernement fédéral envisage également la création de 76 000 emplois supplémentaires, pour les jeunes particulièrement, dans des domaines qui ont le plus besoin d’aide en temps de pandémie.

Pour en savoir plus :

RCI avec des informations du gouvernement du Canada, de La Presse canadienne et de Radio-Canada.
Catégories : Économie, Immigration et Réfugiés, International, Santé, Société
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