Alors que les parents québécois se préparaient lundi à enfin connaître les détails du plan du gouvernement de François Legault pour renvoyer les enfants à l’école, ceux de l’Ontario sont fixés depuis dimanche. Le ministre de l’Éducation de l’Ontario les a prévenus qu’en l’absence d’une évaluation scientifique plus large, un retour en classe est inconcevable avant au moins le 31 mai prochain.
Ces approches opposées de la part des deux provinces canadiennes les plus populeuses soulignent le caractère fédératif du Canada, où chaque province est maître de ces décisions dans plusieurs secteurs comme l’éducation ou la santé.
Dans le cas d’un retour en classe, ces deux secteurs convergent et les décisions prises cette semaine auront un impact sur des millions de vies. On parle de 23 millions de personnes, soit la population combinée du Québec et de l’Ontario.
Ces deux provinces aux décisions divergentes ne sont pas dans une situation unique. Par rapport à la réouverture des écoles, chaque pays semble adopter une approche différente, la Norvège donnant, il y a quelques jours, la priorité à la réouverture des écoles, par exemple, tandis que l’Autriche est sur le point d’ouvrir des centres commerciaux et des hôtels, mais n’a pas encore pris de décision quant au maintien des élèves à leur domicile.

L’Ontario dit suivre l’évolution de la situation et affirme que la fermeture des écoles pourrait même être prolongée après le 31 mai pour protéger la santé et la sécurité des enfants. (CBC)
À quoi s’attendre du plan de réouverture des écoles au Québec

François Legault (CBC)
Selon le premier ministre québécois, l’école devrait reprendre dans les régions rurales en premier lieu, car il y a beaucoup moins de cas d’infections et de mortalité qu’à Montréal et dans d’autres villes. François Legault a déclaré que l’envoi des enfants à l’école sera facultatif.
C’était le souhait exprimé, ce week-end, par l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec (QESBA).
Selon Russell Copeman, directeur général de la QESBA, « aucun élève ne devrait être pénalisé parce que ses parents le gardent à la maison ou parce que son école ne s’ouvre pas, de région en région ».
Le gouvernement du Québec prévoit également rouvrir progressivement les écoles. Lundi, François Legault devrait annoncer les détails de ce plan.

Les écoles sont fermées au Québec depuis la mi-mars. (CBC)
Une décision préoccupante pour les parents et les aînés
Il y a un peu plus de deux semaines, le 11 avril, le premier ministre François Legault avait assuré que le Québec ne rouvrirait pas ses écoles et ses garderies sans peser les risques pour les enfants. Il avait dit : « Je pense que même dans les prochains mois, lorsque nous rouvrirons l’école, il est clair que certains parents auront peur d’envoyer leurs enfants à l’école. »
Ce samedi là, lors de sa conférence de presse quotidienne, M. Legault avait en fait présenté ses excuses à tous ceux qui avaient pu être contrariés par ses propos du vendredi précédent. Il avait alors suggéré qu’ils pourraient rouvrir les classes avant le 4 mai, ce qui n’avait pas plu à beaucoup de parents et d’enseignants.
En Ontario, pas de retour en classe avant le 31 mai au moins
Le ministre ontarien de l’Éducation a déclaré que, dimanche, les écoles financées par les fonds publics vont demeurées fermées au moins jusqu’au 31 mai.
Stephen Lecce estime qu’il faut se donner plus de temps pour examiner les données. Cette décision d’attendre pour être capable de réaliser une meilleure analyse scientifique de la situation est prise sur la base des conseils du Dr David Williams, médecin hygiéniste en chef de la province, et de la table de commandement COVID-19 de la province. « Nous allons nous assurer que la sécurité reste notre priorité absolue », a dit le ministre.
Il a ajouté que cette annonce vise également à donner aux élèves, aux parents et aux enseignants « une plus grande certitude » alors que la pandémie continue de faire des victimes et des morts chaque semaine.
En Ontario, sur 14,5 millions d’habitants, on compte lundi matin 14 432 cas confirmés de COVID-19, 8000 guérisons et 948 morts. Au Québec, le bilan est beaucoup plus lourd. Sur une population de 8,5 millions d’habitants on compte 24 107 cas, 5342 guérisons et 1515 morts, soit le plus terrible bilan au pays.
« Le gouvernement adopte une approche prudente qui donne à nos experts médicaux le temps d’examiner le modèle et de prendre la meilleure décision pour la sécurité de nos élèves et l’avenir de l’apprentissage », a ajouté le ministre Lecce dans un communiqué dimanche.

Stephen Lecce (CBC)
RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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