Un masque jeté au sol est photographié à Vancouver le 6 avril. (Ben Nelms/CBC)

De plus en plus de masques et de gants jetés au sol et non aux poubelles

De nombreux automobilistes qui s’arrêtent à une station-service utilisent des gants ou des linges nettoyants pour saisir le pistolet à essence et faire le plein. Or, même si une poubelle se trouve toujours à quelques mètres (c’est la loi), ces objets aboutissent souvent au sol. Et le phénomène se généralise.

D’un océan à l’autre, des citoyens canadiens rapportent voir ces masques et ces gants usés qui jonchent le sol dans les stationnements, les plates-bandes et le long des trottoirs.

Une résidente de Montréal, Katy Cavanaugh, a pris ces photos de gants et de masques jetés dans le quartier de La Petite-Patrie lors d’une promenade au début d’avril. (Soumis par Katy Cavanaugh)

Ni vu ni connu

Les escaliers en particulier qui mènent à des stationnements intérieurs, à l’abri des regards, sont les endroits où les employés d’une entreprise de nettoyage de l’ouest du pays, Patch of Green, rapportent voir le plus de matériel médical contaminé.

Les entreprises du genre au Canada remarquent une hausse généralisée de la présence de ces déchets. « On les voit particulièrement autour des épiceries et des pharmacies, rapporte Brian Winch de la compagnie Quality Maintenance, à Calgary, en Alberta.

Cette augmentation de déchets contaminés semble coïncider avec les recommandations il y a environ deux semaines de l’administratrice en chef de la santé publique du Canada, Theresa Tam, au sujet du port des masques qui pourraient aider à limiter la propagation du nouveau coronavirus.

Les gens jettent leurs gants usés par terre et c’est une nuisance, mais est-ce dangereux? (CBC)

Un geste dangereux et irresponsable?

Benoît Barbeau, virologiste au Département des sciences biologiques de l’Université du Québec à Montréal (UQAM), a déclaré que la plupart des gants et masques éparpillés dans la rue sont une nuisance, mais qu’ils ne constituent probablement pas un risque majeur pour la santé.

Les professionnels de la santé affirment, dans l’ensemble, qu’il s’agit d’un comportement irréfléchi et irresponsable, car ces articles présentent un réel danger de transmission du coronavirus qui cause la COVID-19. « Ce n’est pas seulement jeter des déchets, c’est aussi égoïste, a dit le conseiller municipal de Vancouver Pete Fry. Vous transmettez en quelque sorte le problème à quelqu’un d’autre. »

Le Dr Chris Sikora, responsable de la santé publique pour la région d’Edmonton, affirme que les masques peuvent contenir des traces du virus laissées par la personne qui le portait. « Je ne sais pas combien de temps le virus peut demeurer actif sur ces surfaces », précise-t-il.

Il soutient qu’« après une certaine exposition aux éléments comme le soleil, le froid ou la pluie, l’oxydation de l’environnement va détruire le virus ».  À son avis, les poignées et les cadres de porte, de même que les robinets et les rampes représentent des risques bien plus grands.

Il serait tout de même juste de suggérer de ne pas prendre à pleines mains les masques usés et rejetés au sol pour les placer dans une poubelle.

Le rôle accru des masques dans le contrôle de la pandémie

Les masques seraient des remparts contre la contamination peut-être plus sollicités qu’on ne le soupçonnait encore récemment. Les plus récentes données suggèrent que la maladie ne se transmet pas seulement par la toux, mais aussi par le simple fait de parler.

Une étude publiée la semaine dernière par la National Institute of Health dans le New England Journal of Medicine, fournit la preuve visuelle que les « gouttelettes produites par la parole » peuvent être suspendues dans l’air et inhalées par d’autres personnes. Le coronavirus pourrait donc être transmis entre deux personnes qui se parlent normalement.

De nombreuses recherches montraient déjà que même lorsque nous parlons et respirons, nous libérons de très petites gouttelettes respiratoires, plus petites que ce que nous pouvons voir.

Les masques pourraient donc vraiment aider à faire la différence si vous êtes malade sans le savoir, car ils peuvent empêcher ces gouttelettes de s’envoler dans l’air et de contaminer les surfaces.

Un article de chercheurs chinois, qui doit être publié en juillet dans la revue Emerging Infectious Diseases des Centers for Disease Control and Prevention américains, a révélé qu’une personne infectée sans symptômes avait apparemment pu transmettre le virus à neuf autres personnes dans un restaurant de Guangzhou, en Chine, via le système de ventilation.

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Afin d’éviter la propagation du coronavirus dans les restaurants, les chercheurs recommandent d’améliorer la ventilation et de placer les tables à une distance de plus d’un mètre. (Getty Images)

RCI avec La Presse canadienne

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