Comment le Canada envisage-t-il de procéder au déconfinement de ses citoyens avant la fin du printemps et à la réouverture de ses écoles, commerces et industries? Ces derniers jours ont fourni des exemples variés allant du plan québécois de réouverture des garderies et des écoles en mai, aux plans moins fermes, mais plus détaillés, de l’Ontario et de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick.
Précisons que le gouvernement fédéral canadien laisse à chaque province le soin de déterminer à quoi devraient ressembler ces plans, ce qui entraîne des différences marquées dans les calendriers.
Le premier ministre Justin Trudeau a déclaré lundi que chaque région du Canada vit une situation différente en ce qui concerne le virus. « Les provinces ont le pouvoir de déterminer ce qui est dans leur intérêt », a-t-il dit.
Justin Trudeau lors de son point de presse lundi : « Il n’appartient pas au gouvernement fédéral de contrôler ou de surveiller les provinces dans leurs domaines de compétence… elles ont la responsabilité de faire ce qui est bon pour leurs citoyens. » (CBC)
Une préoccupation universelle au pays
Comment résorber la première vague de contagion et prévenir une deuxième vague tout en amorçant un déconfinement?
Il faudra plus que du lavage de mains et de la distanciation, a lancé lundi la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique du Canada.
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Le plan québécois de déconfinement mise sur une « immunité collective » et sur les touts petits
Tant que le système de santé du Québec ne sera pas débordé, les écoles primaires et les garderies pourront rouvrir avant la mi-mai a déclaré, lundi, le premier ministre François Legault. Quant aux écoles secondaires, aux collèges et aux universités, ils resteront fermés jusqu’en septembre.
M. Legault a donc fixé au 11 mai la date de réouverture des écoles et des garderies en dehors de la région métropolitaine de Montréal, qui est beaucoup plus sévèrement touché par la pandémie. Montréal fera de même la semaine suivante, le 19 mai. Il a ajouté que la fréquentation ne sera pas obligatoire.
Le Dr Horacio Arruda et François Legault lors de leur point de presse lundi (CBC)
M. Legault et son directeur de la santé publique, le Dr Horacio Arruda, font le pari que l’immunité collective chez les plus jeunes va favoriser la réouverture des écoles primaires et des garderies d’une grande partie de la province à partir du 11 mai.
Cette stratégie de retour scolaire, la plus hâtive du genre au pays, consiste donc à exposer les enfants au nouveau coronavirus de manière mesurée et progressive afin de les aider à développer une immunité naturelle.
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Le plan ontarien est moins hâtif et plus nuancé
L’Ontario avait fait savoir dimanche qu’en l’absence d’une évaluation scientifique plus large, un retour en classe est inconcevable avant au moins le 31 mai. LISEZ : Réouverture des écoles annoncée au Québec, mais reportée en Ontario.
Lundi, cette province a publié son plan de déconfinement qui, s’il exclut la relance des activités scolaires, mise plutôt sur la relance de l’économie.
Aucune date ferme sur le moment où cet effort commencerait n’accompagne ce plan qui porte sur la manière dont l’Ontario rouvrira, et non sur le moment où elle rouvrira, a ajouté Doug Ford.
« C’est pourquoi je ne fixerai pas de date précise avant que nous soyons prêts parce que le virus se déplace à sa propre vitesse », a déclaré Doug Ford lundi. (CBC)
Le plan ontarien se déroulera en trois phases
La première étape comprendra l’ouverture de certains lieux de travail qui peuvent modifier leurs pratiques, par exemple s’ils ont la capacité de livrer ou de cueillir la marchandise en bordure de rue. On envisage aussi d’ouvrir les parcs, d’augmenter la taille des rassemblements permis à certains événements comme les funérailles, et de demander aux hôpitaux de reprendre certaines chirurgies qui n’étaient pas urgentes. Les chirurgies du cancer sont en tête de liste, a précisé la ministre de la Santé Christine Elliott.
Deuxièmement, on ouvrira davantage de lieux de travail et d’espaces extérieurs et permettra des rassemblements plus importants. Troisièmement, on assouplira davantage les restrictions sur les rassemblements publics et on « ouvrira tous les lieux de travail de manière responsable ».
Chacune de ces étapes durerait de deux à quatre semaines afin de permettre le suivi scientifique et médical de la progression de la pandémie.
Aucun retour à la normale en Ontario n’est cependant prévu
À chaque étape, le médecin hygiéniste en chef de la province conseillera aux responsables provinciaux de passer ou non à l’étape suivante, de maintenir le statu quo ou de faire marche arrière. Or, le Dr David Williams a affirmé lundi que la province était toujours en phase pandémique. « Nous avons encore du chemin à parcourir avant d’amorcer notre première étape de deux semaines », a-t-il dit.
En présentant son plan, le premier ministre ontarien a aussi prévenu ses citoyens que rien ne sera plus jamais pareil en Ontario. Même à l’étape finale de déconfinement, le gouvernement ontarien n’envisage pas notamment un retour aux grands événements sportifs et culturels.
Le premier ministre de la Saskatchewan Scott Moe vient de publier ces derniers jours un plan encore plus spécifique de déconfinement que ceux du Québec et de l’Ontario . Elles font toutefois faces à une fraction des cas d’infections des deux provinces les plus populeuses. (CBC)
Les plans de la Saskatchewan et du Nouveau-Brunswick sont les plus avancés
Le plan de la Saskatchewan est en cinq étapes et elles visent à rouvrir son économie à partir du 4 mai.
On commencera avec le retour des dentistes et autres prestataires médicaux. Les magasins de vêtements, les salons de coiffure et les massothérapeutes font partie des entreprises qui rouvriront deux semaines plus tard, le 19 mai. Suivront les casinos, les piscines, les terrains de jeux et les cinémas.
Le Nouveau-Brunswic,k qui a présenté son propre plan la semaine dernière, permettrait dans un premier temps de décloisonner les familles en permettant aux gens de choisir un autre ménage avec lequel ils s’associent pour former une « bulle de deux familles ».
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L’administratrice en chef de la santé publique, la Dre Theresa Tam (CBC)
RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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