Alors que des mesures de déconfinement s’amorcent à l’extérieur de la grande région de Montréal, un sondage de l’école ESG-UQAM révèle que la pandémie du coronavirus a poussé les Québécois à moins dépenser durant le premier mois de confinement. Une tendance répertoriée dans la vigie mensuelle Conso COVID-19 par l’Observatoire de la consommation responsable qui s’est penché sur la période du 15 mars au 15 avril dernier.
Des données qui peuvent sembler contradictoires alors que les images de gens qui se ruent pour acheter du papier de toilette, ont fait les manchettes au début du confinement. Selon la première édition de cette vigie mensuelle, les deux tiers des Québécois ont fait davantage attention à leurs dépenses durant les quatre premières semaines de cette crise. Et plus de la moitié des consommateurs sondés ont comparé les prix entre les produits et entre les commerces essentiels ouverts au Québec. C’est la firme MBA Recherche qui a mené ce sondage en ligne après de 1 000 Québécois d’âge adulte.
Fabien Durif, directeur de l’Observatoire de la consommation responsable, a aussi remarqué une tendance à reporter les dépenses importantes, comme acheter un véhicule et partir en vacances:
“ On sent que la plupart des citoyens sont sur un mode un peu d’attente: je réfléchis, j’économise, parce que je ne sais pas exactement ce qui va se passer.” Fabien Durif est aussi vice-doyen à la recherche à l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM).
Le sondage révèle que les plus jeunes, les étudiants et les célibataires s’inquiètent davantage pour leur sécurité financière, ce qui se traduit par des niveaux d’anxiété plus élevés. Ainsi, 23 % des répondants croient ne pas avoir assez d’argent pour s’acquitter de leurs frais mensuels.

Un couple profite du soleil au parc Maisonneuve à Montréal, le 2 mai 2020. Photo: Radio-Canada/Carla Oliveira.
Ralentir le rythme
Un autre tendance se dégage de ce sondage: celle de prendre le temps de savourer les choses simples de la vie: 73 % des femmes et des couples affirment qu’ils feront ce choix. 57,5 % des personnes sondées cherchent à désencombrer leurs milieux de vie. La vigie remarque également un bond de popularité de ce qui est fait maison: 36,9% des répondants ont profité du confinement pour aller en ligne afin d’apprendre à confectionner des choses par eux-mêmes.
Surprise: le confinement semble freiner la consommation dite responsable, comme l’achat de seconde main et le zéro déchet. Des gestes plus difficilement conciliables avec les directives sanitaires. Plus de la moitié des Québécois qui consommaient des denrées en vrac ont cessé de le faire. Les gens sont aussi moins préoccupés par les contenants et sacs en plastique à usage unique. Le pourcentage de personnes qui amènent leurs propres sacs réutilisables à l’épicerie a dégringolé de plus de 40%.
Selon Fabien Durif, il faudra voir si ces nouveaux comportements sont là pour rester, car cette perturbation du quotidien n’avait rien de volontaire. Le directeur de l’Observatoire de la consommation responsable se demande si les vieilles habitudes reviendront rapidement ou si ce confinement imposé aura été l’occasion d’apprivoiser d’autres pratiques.
Avec les informations de la Presse canadienne
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