La pandémie a forcé les grandes ligues sportives professionnelles d’Amérique du Nord à appuyer sur le bouton pause. Des milliards de dollars sont en jeu alors que le hockey, le baseball, le football, le basketball, le soccer, le tennis et le golf réfléchissent tous aux façons qui leur permettront de reprendre leurs activités à nouveau.
La croyance veut que seule l’existence d’un vaccin puisse favoriser une reprise sécuritaire des sports professionnels, où les contacts entre athlètes sont généralement la norme. L’existence d’un vaccin n’est pas une garantie cependant que les joueurs professionnels seront en sécurité comme nous allons l’examiner dans cet article.
Puis, que faire des spectateurs? Faudra-t-il s’en passer même avec l’existence d’un vaccin en raison du risque posé par certains individus qui refuseront d’être vaccinés? Pourrait-on rendre obligatoire la vaccination des citoyens qui souhaiteraient avoir le privilège d’assister à des matchs.
Voilà plusieurs questions. Et il semble qu’un consensus se dessine sur la marche à suivre pour avancer vers une reprise de certaines activités sportives professionnelles.
Ultimement, pourtant, ce sont les spectateurs qui apportent l’argent pour faire tourner les rouages de cette industrie sportive qui décideront si le sport professionnel pourra ou non aller de l’avant.
Même si les différentes associations de hockey, de baseball, de football ou de basketball devaient recevoir le feu vert des autorités, de nombreux spectateurs hésiteraient à retourner dans les stades tant qu’un vaccin contre le virus n’est pas disponible.
Les problèmes de la frontière fermée et de la quarantaine obligatoire
Durant le week-end, le premier ministre du Canada a exprimé l’idée que la Ligue nationale de hockey (LNH) devra respecter les règles de quarantaine avant que la saison reprenne. Justin Trudeau a déclaré que les joueurs étrangers devraient, au minimum, suivre les protocoles de quarantaine s’ils devaient arriver au Canada. La frontière entre le Canada et les États-Unis reste d’ailleurs fermée en raison de la pandémie.
« Il est certain qu’au strict minimum, toute personne arrivant d’un autre pays devra suivre toutes les règles de quarantaine de manière extrêmement stricte, mais nous n’en sommes pas encore là dans nos discussions avec la LNH », a-t-il ajouté.
Rappelons que la saison de hockey a été interrompue le 12 mars, un jour après que la NBA eut suspendu sa saison après le test positif d’un joueur de l’Utah. Début avril, huit joueurs de la LNH avaient été déclarés positifs, dont cinq des Sénateurs d’Ottawa.
Les discussions avancent
Il y a quelques jours, l’Associated Press a rapporté qu’Edmonton, en Alberta, et Toronto, en Ontario, étaient considérées comme des villes centrales où toutes les équipes pourraient être regroupées et s’affronter durant une éventuelle reprise à l’été de la saison de la LNH.
La ligue et l’Association des joueurs de la LNH ont formé un comité afin de déterminer la marche à suivre pour que les matchs puissent reprendre en juillet.
L’Associated Press précisait que les matchs se joueraient dans des arènes sans spectateurs. (Jon Blacker/Canadian Press) (Ethan Miller/Getty Images/File)
Pas de rassemblement massif s’il vous plaît
Même si les provinces devaient lever leurs restrictions, la Dre Theresa Tam, responsable de la santé publique au Canada, soulignait il y a un peu plus de deux semaines qu’il est trop tôt pour dire quand le sport professionnel pourrait de nouveau être pratiqué dans le pays, même si les matchs se déroulaient dans des stades vides.
« Nous devons examiner les projets des personnes qui seront potentiellement en contact les unes avec les autres, a déclaré la Dre Theresa Tam lors de son point de presse quotidien mardi. Mais je pense qu’il est certain que les conditions de surpeuplement et les rassemblements de masse ne sont pas dans notre futur proche, je pense que c’est assez évident. Quant à savoir si certaines activités peuvent être effectuées en toute sécurité, cela nécessite une évaluation plus approfondie. La nouvelle norme doit donc prendre en compte l’arrêt de la propagation du virus. »
L’avertissement de la Dre Tam survenait après les commentaires de son homologue américain, le Dr Anthony Fauci, du National Institute of Allergy and Infectious Diseases, qui s’était montré un peu plus optimiste quant à cette perspective.
« Les gens disent qu’on ne peut pas jouer sans spectateurs, mais je pense que vous obtiendriez suffisamment de soutien de la part des gens qui meurent d’envie de voir un match de baseball », a dit M. Fauci à propos de ce modèle que la plupart des ligues envisagent et qui verrait donc les équipes s’affronter dans une zone géographique centrale, avec des joueurs et du personnel isolés et testés régulièrement.
Le gardien de but de l’équipe du Canada Roberto Luongo, à droite, patine avec le drapeau canadien après avoir battu les États-Unis lors du match pour la médaille d’or aux Jeux olympiques d’hiver de Vancouver, le 28 février 2010. (Hans Deryk/Reuters)
Les spectateurs auront le dernier mot
Dans un entretien avec CBC News, David Legg, professeur de gestion du sport à l’Université Mount Royal de Calgary, estime que les sentiments des supporteurs pourraient changer au cours des prochains mois, à mesure que les restrictions seront assouplies et que les gens se mélangeront entre eux à nouveau.
« Dans deux mois, le contexte et le scénario peuvent être complètement différents, les gens ne seront plus aussi préoccupés par l’éloignement physique pour revenir à un événement sportif », a-t-il affirmé.
D’un côté comme de l’autre de la frontière, il est clair pour le moment que les franchises sportives devront probablement repenser leur mode de fonctionnement.
La vente d’un nombre réduit de sièges, l’éloignement physique dans les stades, les capteurs qui détectent la température des gens, la manière dont les gens sont autorisés à entrer dans un bâtiment, les différentes méthodes de vente de la nourriture, la multiplication des stations de désinfection des mains sont autant d’options.
RCI avec CBC News et La Presse canadienne
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