Certaines exploitations agricoles qui pensent ne pas pouvoir faire venir leurs travailleurs renoncent à planter une culture. Un producteur qui en a généralement 50 (travailleurs migrants), a dit qu'il réduit à neuf", a affirmé Ken Forth de FARMS, un organisme aide les agriculteurs à trouver des travailleurs migrants. M. Forth croit également que le plus grand souci des agriculteurs est que leurs travailleurs tombent malades avec la COVID-19. (Photo : iStock/Somrerk Kosolwitthayanant)

L’Ontario a besoin de 15 000 travailleurs migrants de plus dans ses fermes

Au 1er mai, 15 000 travailleurs migrants étaient arrivés en Ontario. C’est à peu près la moitié de ce qu’ils attendaient, a dit Ken Forth, président de la Foreign Agricultural Resource Management Services (FARMS), qui aide les agriculteurs à trouver des travailleurs migrants. 

« Cela semble beaucoup, à moins que vous ne soyez une des fermes qui n’en ont pas. » Ken Forth, président de FARMS

En conversation dans le Forum des agriculteurs, M. Forth a dit que le manque de travailleurs aura sans aucun doute un impact. Il argue que l’aide fédérale de 1500 $ par travailleur et par jour pour couvrir les salaires pendant les deux semaines d’isolement est utile, mais les exploitations agricoles doivent faire face à des dépenses supplémentaires, notamment le coût de 1750 $ par travailleur pour prendre un vol vers Toronto.

Certaines exploitations agricoles qui pensent ne pas pouvoir faire venir leurs travailleurs renoncent à planter une culture. Il croit également que le plus grand souci des agriculteurs est que leurs travailleurs tombent malades de la COVID-19.

Une culture non plantée peut coûter à un agriculteur 300 000 $. La même culture plantée, mais non récoltée, pourrait coûter à cet agriculteur un million de dollars. Pour un agriculteur dans une telle situation, cela signifierait la fin.Ken Forth, président de FARMS

(Photo : iStock/chameleonseye)

L’instabilité 

Devant l’incertitude, les producteurs agricoles de l’Ontario prennent de décisions pour éviter le pire. Certaines exploitations agricoles qui pensent ne pas pouvoir faire travailler leurs ouvriers renoncent à planter une culture.

Un producteur qui a généralement 50 [travailleurs migrants], a dit qu’il réduirait à 9.Ken Forth, président de FARMS

Ken Forth a donné d’autres exemples de producteurs de légumes qui réduisent leurs plantations. Il a parlé du cas d’une ferme qui avait dû abandonner sa demande pour 42 travailleurs migrants, pour n’en garder que 22. L’exploitation a réduit de 60 % les poivrons bananes, de 25 % les concombres et a complètement abandonné les piments jalapenos.

L’une des plus grandes préoccupations était du côté des transformateurs. Fonctionneraient-ils à plein régime, ou pas du tout, au moment de la récolte?Ken Forth, président de FARMS

La ferme aurait peut-être pu compléter sa main-d’œuvre avec des travailleurs locaux, mais cela aurait été une énorme préoccupation pour la sécurité, a-t-il déclaré au Forum des agriculteurs.

La COVID-19 ne peut pas entrer dans le dortoir et le fait de mélanger un environnement de dortoir isolé avec des personnes de la région qui pourraient aller à l’épicerie, ou être en contact avec leur propre famille, entraîne un risque substantiel, a-t-il dit.

L’aide gouvernemental au secteur agricole

Rappelons que le gouvernement fédéral a promis une aide supplémentaire de 252 millions de dollars à l’industrie agricole canadienne touchée par la pandémie de COVID-19.

Ce montant est loin d’atteindre les 2,6 milliards de dollars demandés le mois dernier par la Fédération canadienne de l’agriculture, mais le premier ministre Justin Trudeau a déclaré que cet argent était un point de départ.

« Nous savons que les agriculteurs s’inquiètent toujours de ce que cette pandémie signifie pour leur secteur à long terme », avait alors mentionné M. Trudeau.

En ce qui concerne les travailleurs étrangers temporaires qui plantent et récoltent les aliments, ils ne peuvent pas tous venir au Canada en raison des mesures de sécurité sanitaire.

Cependant, s’ils parviennent à venir, eux et les travailleurs locaux ont besoin d’équipements et de fournitures comme des masques pour les garder en sécurité et leur permettre de faire leur travail tout en respectant les protocoles d’atténuation des virus.

En complément :

RCI avec The Farmers Forum, La Presse canadienne. 
Catégories : Économie, Immigration et Réfugiés, Société
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