Un travailleur migrant porte un masque et pratique la distanciation sociale pour aider à ralentir la propagation de la maladie à coronavirus (COVID-19) lors du chargement de plateaux d'oignons à Mayfair Farms à Portage la Prairie, Manitoba, Canada le 28 avril 2020. (Photo : REUTERS/Shannon VanRaes)
Ces jours-ci, tous ceux qui œuvrent dans le secteur de l’alimentation travaillent plus fort que jamais pour remplir les étagères de nos épiceries. Ils continuent de faire de longues heures pour nous nourrir, mais la pandémie leur complique la tâche. Les travailleurs doivent prendre des mesures supplémentaires pour se protéger. Ils doivent changer leurs façons de faire pour respecter la distanciation physique. Et puisque les restaurants et les hôtels sont fermés, de nombreux producteurs se retrouvent avec des surplus importants de certains produits.Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Pour répondre aux préoccupations des agriculteurs canadiens dont la situation économique s’est détériorée pendant la pandémie, Ottawa a annoncé mardi un nouvel investissement de plus de 252 millions de dollars pour leur venir en aide. De cette somme, plus de 77 millions seront alloués aux transformateurs alimentaires pour qu’ils puissent assurer la sécurité de leurs travailleurs.
Lors de sa conférence de presse quotidienne, le premier ministre Trudeau a dit que c’est de l’argent que les producteurs agricoles vont pouvoir utiliser pour acheter plus d’équipement de protection personnelle, adapter leurs protocoles sanitaires et appuyer d’autres mesures de distanciation physique.
Ça va aussi permettre aux transformateurs d’adapter leurs usines de façon à ce qu’on puisse produire plus de produits au Canada. Pour aider les éleveurs de bétail et de porc, on met sur pied Agri-relance, une initiative nationale qui disposera d’une enveloppe de 125 millions de dollars, pour aider les producteurs à s’adapter aux changements du marché. Les fermes et les porcheries élèvent plus d’animaux que notre système peut transformer en produits de consommation comme du steak et du bacon à cause de la COVID-19.Justin Trudeau
Le premier ministre a expliqué qu’une des conséquences de la COVID chez les agriculteurs canadiens est qu’ils doivent garder des animaux sur la ferme plus longtemps que prévu, et que cela coûte cher. De plus, a-t-il dit, certains producteurs n’ont pas eu d’autre choix que de jeter leur produit.
C’est un gaspillage de nourriture et une perte de revenus pour les personnes qui ont travaillé si dur pour la produire. Pour éviter cela, nous lançons un programme d’achat de denrées alimentaires excédentaires, en commençant par un fonds de 50 millions de dollars. Le gouvernement achètera de grandes quantités de certains produits qui risquent d’être gaspillés, comme les pommes de terre ou la volaille, et les redistribuera à des organisations qui luttent contre l’insécurité alimentaire. Cela permettra de garantir que nos agriculteurs soient rémunérés pour leur dur labeur et que nos plus vulnérables aient accès à des aliments frais pendant cette crise.Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Un producteur surveille un troupeau de vaches laitières à Carrying Place, en Ontario. Justin Trudeau a annoncé que le gouvernement fédéral offrirait de l’aide supplémentaire aux producteurs agricoles pour les aider à traverser la crise de la maladie coronavirus (COVID-19). (Photo :REUTERS/Alex Filipe)
Justin Trudeau a expliqué que les fonds annoncés vont aider les producteurs de bœuf et de porc à s’adapter à cette crise. Pour ce qui est des producteurs laitiers, le gouvernement compte travailler avec tous les partis à la Chambre des communes pour augmenter de 200 millions de dollars la ligne de crédit de la Commission canadienne du lait, qui compte déjà sur un programme pour entreposer et conserver les produits laitiers.
Le premier ministre a dit que ces mesures combleront les besoins à court et long terme. Il a aussi dit comprendre que les agriculteurs canadiens doivent avoir suffisamment de travailleurs pour les récoltes plus tard dans la saison et d’équipements de protection individuelle pour les travailleurs.
Les agriculteurs inquiets depuis le début de la crise
Déjà, le 21 avril, le Syndicat national des cultivateurs (NFU) avait fait parvenir une lettre à la ministre fédérale de l’Agriculture, Marie-Claude Bibeau, pour l’informer que des secteurs de la société qui étaient déjà en situation de stress, dont le secteur agricole, ressentent de façon disproportionnée les nouveaux stress causés par la COVID-19.
Dans cet esprit, nous demandons que le programme Agri-stabilité soit reconfiguré selon les paramètres utilisés avant 2013 – avant que le gouvernement Harper ne réduise considérablement les avantages potentiels pour les agriculteurs qui utilisent le programme. Les agriculteurs canadiens qui sont inscrits à Agri-stabilité sont donc plus vulnérables aux difficultés financières causées par les problèmes liés à la COVID-19. Le retour à un déclencheur de perte de marge de 15 % et un plafond de marge de référence sont des améliorations qui peuvent être accomplies et mises en œuvre rapidement sans attendre que d’autres détails de programmes soient développés.Extrait de la lettre envoyée par le NFU à la ministre Bibeau
Pour conclure son allocution, Justin Trudeau a remercié tous les travailleurs du secteur agricole et de l’alimentation de nous procurer des aliments tous les jours. Merci de tout ce que vous faites pour nous, a-t-il dit.
En complément :
RCI avec le Bureau du premier ministre et le Syndicat national des cultivateurs.
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